Critique Express : Nelly & Nadine

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Nelly & Nadine

Suède, Belgique, Norvège : 2022
Titre original : Nelly och Nadine
Réalisation : Magnus Gertten
Scénario : Jesper Osmund, Magnus Gertten
Interprètes : Sylvie Bianchi, Nadine Hwang, Nelly Mousset Vos
Distribution : L’atelier Distribution
Durée : 1h33
Genre : Documentaire
Date de sortie : 27 novembre 2024

3/5

Synopsis : Au cœur du camp de concentration de Ravensbrück, la veille de Noël 1944, Nelly rencontre Nadine. Près de soixante-dix ans plus tard, la petite-fille de Nelly, Sylvie, décide d’ouvrir les archives personnelles de Nelly et Nadine, afin de découvrir leur improbable histoire d’amour.

Avec beaucoup de délicatesse, le réalisateur suédois Magnus Gertten commence son film en nous montrant, tout en les commentant, les images du retour dans le port de  Malmö, en Suède, le 28 avril 1945, de survivantes des camps de concentration nazis. Après s’être rapidement attardé sur le visage d’une socialiste et féministe néerlandaise puis sur celui, au sourire éclatant, d’une jeune juive polonaise de 16 ans tout en racontant brièvement quelle fut la suite de leurs existences, il se focalise sur le visage de Nadine Hwang, un visage très particulier dont on pourrait penser qu’il s’agit du visage d’un homme, un visage qui fascine le réalisateur. C’est dans une ferme du nord de la France qu’il va trouver les réponses aux questions qu’il se posait à propos de cette femme. Une femme née d’une mère belge et d’un père chinois arrivée le 18 mai 1944 dans le camp de concentration de Ravensbrück. C’est dans ce camp qu’elle va rencontrer le 25 décembre 1944 la résistante et cantatrice belge Nelly Mousset-Vos, qui, à cette occasion, chante des chants de Noël. Les deux femmes vont tomber amoureuses l’une de l’autre mais cette première partie de leur liaison sera brève, Nelly étant transférée à Mauthausen dès le début du mois de mars 1945.

C’est donc en rencontrant Sylvie Bianchi, une petite fille de Nelly, dans cette ferme du nord de la France, que Magnus Gertten a pu reconstituer la suite de l’histoire d’amour entre Nadine et Nelly. Sylvie Bianchi était en possession depuis de nombreuses années de nombreux documents lui venant de sa grand-mère : photos, films super 8, enregistrements audio et, surtout, un journal intime tenu par celle que Sylvie appelait Mamina. Ce journal intime, Sylvie n’avait jamais été capable de le lire en entier, mais la présence de Magnus Gertten auprès d’elle va permettre à ces documents de donner naissance à un film sincère qui, s’il ne s’étend ni sur les origines de Nelly et de Nadine, ni sur les raisons qui les ont amenées à Ravensbrück, relate de façon émouvante la relation entre Nelly et Nadine, une relation qui a duré durant 27 ans, Nadine rejoignant Nelly à Bruxelles très peu de temps après la fin de la guerre, qui a continué au Vénézuela où les deux femmes sont allées vivre durant une dizaine d’années puis de nouveau à Bruxelles jusqu’au décès de Nadine en 1972. On remarquera le soin apporté à la photographie, que les images soient en noir et blanc ou en couleur. 

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