Entre le luxe de pouvoir enchaîner les séances de cinéma en festival et la routine quotidienne chez soi qui réduit le nombre de films vus en salles, il faut choisir. Pour les semaines à venir, notre choix est d’ores et déjà fait, puisque notre emploi du temps du mois de novembre 2024 pullule de séjours en province à vocation de consommation cinématographique. Et (très) loin de nous l’idée de vouloir nous en plaindre ! En échange de cette avance qu’on a le privilège de prendre sur les sorties de décembre, janvier, voire février et mars de l’année prochaine, on court sérieusement le risque de manquer de temps afin de rattraper les films à l’affiche dès à présent. Comme certains des titres à la disposition du public français depuis hier et dont certains valent incontestablement le détour.
Nos trois coups de cœur de la semaine brassent une fois de plus assez large, on trouve, puisque vous pourrez y voir de l’horreur, de l’amour et du commentaire social. Le premier est évidemment le lauréat du prix du scénario au dernier Festival de Cannes, la descente aux enfers que la réalisatrice Coralie Fargeat fait subir à Demi Moore dans The Substance. Le deuxième est le grand retour – à condition qu’il soit parti auparavant – d’Emmanuel Mouret avec le genre de comédie sentimentale à bandes multiples dont il détient le secret. Et le troisième affiche une résonnance toute particulière en ces temps de casse sociale, puisque le député François Ruffin y incite une représentante de la haute bourgeoise à se mettre Au boulot !
Sinon, entre les bons sentiments équitablement répartis entre la sortie populaire française (Louise Violet de Eric Besnard) et américaine (Here Les Plus belles années de notre vie de Robert Zemeckis) de la semaine, on préfère donner un modeste coup de pouce à la sélection de documentaires, particulièrement abondante en ce début novembre. En plus du retournement social précité, vous aurez ainsi droit à ce qui n’était sans doute pas initialement conçu comme un chant de cygne aux rêves de la jeunesse de la bande de Gaza (Voyage à Gaza de Piero Usberti), à une docu-fiction astucieuse sur la capture du dictateur irakien (Hiding Saddam Hussein de Halkawt Mustafa) et à une énième tentative de réconciliation tardive entre victimes et bourreaux du temps de la Shoah (L’Ombre du commandant de Daniela Volker).
Et puis, la sélection des ressorties est certes restreinte cette semaine, quoique d’une qualité indéniable. Avec trois films sublimes signés Max Ophuls et le retour sur grand écran et en 3D de Coraline, l’un des films d’animation les plus marquants des années 2000.
A toute allure de Lucas Bernard (France, Comédie, 1h26) avec Pio Marmaï, Eye Haïdara et José Garcia
L’Affaire Nevenka de Iciar Bollain (Espagne, Drame social, 1h52) avec Mireia Oriol, Urko Olazabal et Ricardo Gomez
Au boulot ! de Gilles Perret et François Ruffin (France, Documentaire, 1h24)
Here Les Plus belles années de notre vie de Robert Zemeckis (États-Unis, Drame, 1h44) avec Tom Hanks, Robin Wright et Paul Bettany
Hiding Saddam Hussein de Halkawt Mustafa (Norvège, Documentaire, 1h32) (critique)
I feel fine de Austin Spicer et Hailey Spicer (États-Unis, Drame, 1h48) avec Elijah Passmore, Corin Nemec et Nandi Summers
Louise Violet de Eric Besnard (France, Biographie filmique, 1h48) avec Alexandra Lamy, Grégory Gadebois et Jérôme Kircher
L’Ombre du commandant de Daniela Volker (États-Unis, Documentaire, 1h43)
The Substance de Coralie Fargeat (Royaume-Uni, Thriller, 2h21) avec Demi Moore, Margaret Qualley et Dennis Quaid
Trois amies de Emmanuel Mouret (France, Comédie dramatique, 1h57) avec Camille Cottin, Sara Forestier et India Hair
Voyage à Gaza de Piero Usberti (France, Documentaire, 1h08)
Reprises
Coraline (2009) de Henry Selick (États-Unis, Animation, 1h40)
Rétrospective Max Ophuls (1939-1953) de Max Ophuls (France, Drame) : Sans lendemain, Le Plaisir et Madame de …