Test Blu-ray 4K Ultra HD : Sans un bruit – Jour 1

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Sans un bruit : Jour 1

États-Unis : 2024
Titre original : A Quiet Place – Day One
Réalisation : Michael Sarnoski
Scénario : Michael Sarnoski, John Krasinski
Acteurs : Lupita Nyong’o, Joseph Quinn, Djimon Hounsou
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h39
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 19 Juin 2024
Date de sortie DVD/BR : 23 octobre 2024

Lorsque la ville de New York est attaquée par une invasion extraterrestre, une femme et d’autres survivants tentent de trouver un moyen de se mettre à l’abri. Ils apprennent rapidement qu’ils doivent rester absolument silencieux, car les mystérieuses créatures sont attirées par le moindre son…

Le film

[4/5]

Rien ne prédestinait réellement Sans un bruit à devenir une franchise. Conçu comme un hommage aux « Monster Movies » des années 50, fortement inspiré d’œuvres de science-fiction telles que Planète hurlante ou Pitch Black, le film, réalisé et écrit par John Krasinski à partir d’un script spéculatif signé Scott Beck et Bryan Woods, s’est révélé le succès-surprise de l’année 2018, et s’est rapidement vu décliné par Paramount Pictures sous la forme d’une franchise. John Krasinski et son épouse Emily Blunt ont donc remis le couvert en 2020 avec Sans un bruit 2, et en attendant Sans un bruit 3 (dont la sortie est prévue en 2025), le concept des aliens aveugles chassant leurs proies en guettant le moindre petit son fait aujourd’hui l’objet d’un prequel, qui ramène les spectateurs au tout début de l’invasion extraterrestre.

Sans un bruit : Jour 1 nous propose donc une toute nouvelle histoire, adoptant cette fois le point de vue de Sam (Lupita Nyong’o), une femme atteinte d’un cancer luttant pour sa survie au milieu du chaos d’un New York en proie à la destruction. Finie donc l’ambiance champêtre qui baignait les deux premiers épisodes de la saga : cette fois, le scénariste / réalisateur Michael Sarnoski s’attaque à un récit plus ambitieux, plus intense et plus spectaculaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film fonctionne à merveille, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, Sans un bruit : Jour 1 s’intègre dans un univers qui n’a jusqu’ici été qu’effleuré par les deux films de John Krasinski, en partie en raison de son cadre « campagnard » et de son contexte même, qui nous donnait à découvrir des personnages qui étaient déjà des « survivants », habitués à vivre en faisant le moins de bruit possible. C’était d’ailleurs là que se situait la principale originalité du film, mais cela limitait clairement les possibilités narratives liées aux attaques de grands monstres.

Deuxièmement, on ne pourra que saluer la rigueur du scénariste / réalisateur Michael Sarnoski, qui ne se laisse pas déborder par l’enthousiasme – légitime – à l’idée de filmer d’impressionnantes attaques d’aliens dans New York, mais s’astreint au contraire à proposer au spectateur une intrigue excellente, se reposant sur une poignée de personnages convaincants et atypiques. Ainsi, la présentation du personnage principal Sam dans les premières minutes de Sans un bruit : Jour 1 n’est pas seulement amusante, mais elle nous en dit beaucoup sur le personnage de Sam, qui se sait condamnée et ne désire pas faire d’efforts afin de se lier aux autres.

D’ailleurs, l’évolution de son personnage, à qui l’excellente Lupita Nyong’o (Us) prête ses traits d’éternelle dépressive, est un des éléments les plus intéressants et les plus satisfaisants de Sans un bruit : Jour 1. Bien sûr, sa lutte farouche pour la survie dans un monde en proie au chaos est paradoxale, dans le sens où, étant en phase terminale d’un cancer, on pourrait affirmer qu’elle ne se bat pas pour survivre, mais pour mourir. Pour autant, tout au long du film, elle n’abandonnera jamais (on pense notamment à cette scène durant laquelle elle est coincée sous une voiture dont les pneus se dégonflent peu à peu), et créera même des liens improbables avec Eric (Joseph Quinn), un homme qu’elle trouve digne d’être sauvé, et ce à n’importe quel prix.

Sans un bruit : Jour 1 construit une partie de ses enjeux narratifs autour de cette amitié née du chaos, sans beaucoup de mots prononcés entre les deux protagonistes, et le fait est qu’au-delà des scènes d’action et des attaques de monstres, c’est vraiment la relation s’étant créée entre Sam et Eric qui fera tout le prix du dernier acte du film. Par ailleurs, et étant donné le contexte dans lequel se déroule le film (à savoir, comment ne pas faire de bruit dans la ville la plus bruyante du monde), Sans un bruit : Jour 1 bénéficie également d’un gros travail sur le son, utilisant les moments de calme comme une sorte de catalyseur à notre frayeur, et mettant en évidence le fait que le plus léger des sons peut devenir un synonyme de mort.

Ajoutez à cela un profond respect pour le public, un rythme trépidant, des effets spéciaux solides, et vous obtiendrez un excellent petit film de monstres, intense et sans prétention : en dépit de sa nature de prequel (et donc, dans un certain sens, de film purement « commercial » conçu afin de surfer sur le succès des films de John Krasinski), Sans un bruit : Jour 1 s’impose bel et bien, contre toute attente et sans le moindre doute possible, comme le meilleur film de la franchise à ce jour. A découvrir !

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Sans un bruit : Jour 1 vient donc de débarquer au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Paramount Pictures, mais ne vous fiez pas à l’atroce visuel de la jaquette : le transfert 2160p / Dolby Vision + HDR10 du film de Michael Sarnoski nous propose une image superbe, qui vaut bien mieux que cet horrible visuel cheapos. Le rendu visuel 4K est très enthousiasmant, avec des textures claires et une netteté nous offrant un niveau de détail assez bluffant. Les couleurs vives sont éclatantes, les noirs d’une profondeur folle, les blancs sont équilibrés, et les tons de peau sont réalistes – les technologies Dolby Vision et HDR en rajoutent par ailleurs dans la profondeur et les nuances, ce qui pourra d’ailleurs s’avérer assez capital, puisque de nombreuses séquences de Sans un bruit : Jour 1 se déroulent de nuit. On ne dénotera pas le moindre souci d’encodage à l’horizon, bref, cette galette UHD nous propose une image qui nous offre sans conteste la meilleure présentation possible pour le film. Côté son, tout le travail de Sound Design des équipes du film sera mis à l’honneur par le mixage Dolby Atmos de la version originale (qui sera décodé en Dolby TrueHD 7.1 si vous ne disposez pas du matériel adéquat). Ce mixage riche en basses puissantes nous propose de nombreux effets multicanaux qui faciliteront l’immersion au cœur du New York en perdition que nous donne à voir le film. Les scènes de monstres sont également très impressionnantes, et les effets d’ambiance et d’atmosphère sont intégrés de façon absolument remarquable. Et étant donné que le film n’est pas avare en passages explosifs, on peut affirmer que l’ampleur et le dynamisme sont au rendez-vous ! Du côté du mixage français en revanche, c’est un peu plus classique : le film nous est simplement proposé en Dolby Digital 5.1. Spectaculaire, enveloppant, dynamique et vraiment punchy, le mixage de la VF est parfaitement efficace dans son genre, mais ne tient pas la comparaison avec la VO en termes de puissance et de finesse.

Du côté des suppléments, on retrouvera avec plaisir l’interactivité complète et hiérarchisée des éditions Paramount. On trouvera donc un ensemble de featurettes très intéressantes. La première d’entre, qui fera office de making of (8 minutes), et qui reviendra sur le choix de New York, l’apport de Michael Sarnoski, les acteurs et les personnages, etc. Le deuxième sujet reviendra sur les différents défis techniques (8 minutes) que représentait le tournage de Sans un bruit : Jour 1, notamment en ce qui concerne la recréation du décor New-Yorkais en Angleterre, etc. On reviendra ensuite sur la fameuse scène de l’exode (6 minutes), durant laquelle une masse humaine composée de 300 figurants tente de quitter silencieusement la ville. Le sujet suivant reviendra sur les créatures du film (8 minutes), en commençant par le(s) chat(s) de l’héroïne et en terminant par les monstres ; on y abordera notamment la séquence se déroulant dans le métro. Enfin, on terminera le tour des featurettes par un focus sur le personnage de Sam (7 minutes) : son poème, l’intrigue secondaire liée à la pizza, l’importance de la mort ou encore la fin du film y seront abordés. Pour terminer, on aura également droit à une série de scènes coupées et/ou alternatives (15 minutes), pour la plupart assez intéressantes.

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