Test Blu-ray 4K Ultra HD : Le Cercle – The Ring

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Le Cercle – The Ring

États-Unis, Japon : 2002
Titre original : The Ring
Réalisation : Gore Verbinski
Scénario : Ehren Kruger
Acteurs : Naomi Watts, Martin Henderson, Brian Cox
Éditeur : Paramount Pictures
Genre : Fantastique
Durée : 1h55
Date de sortie cinéma : 5 février 2003
Date de sortie BR4K : 16 octobre 2024

Cela commence comme beaucoup d’autres légendes urbaines – une mystérieuse cassette vidéo serait porteuse d’une étrange malédiction : quiconque la visionne est condamné à mourir sept jours plus tard. Mais lorsque quatre adolescents meurent de façon inexpliquée une semaine, jour par jour, après avoir regardé la cassette, la journaliste Rachel Keller part à la recherche de la vidéo maudite… et la visionne. La légende devient alors réalité pour Rachel. Le temps lui est compté : elle n’a plus que sept jours pour déjouer le sortilège du Cercle…

Le film

[3,5/5]

A partir du moment où ils tiennent un concept fort, les japonais ne savent plus s’arrêter ; culturellement, qu’il s’agisse de mangas, de romans ou d’animation, chacune de leurs franchises à succès se transforme presque immuablement en pompe à fric avec le temps, tirant sur la corde de façon éhontée. La saga initiée par Ring en 1998 en est un exemple très parlant : le petit film horrifique de Hideo Nakata, qui était lui-même déjà le remake d’un téléfilm de 1995, a en effet donné naissance à rien de moins que huit suites au Japon : Spiral (George Iida, 1998), Ring 2 (Hideo Nakata, 1999), Ring 0 : Birthday (Norio Tsuruta, 2000), Sadako 3D (Tsutomu Hanabusa, 2012), Sadako 3D 2 (Tsutomu Hanabusa, 2013), Sadako vs. Kayako (Kōji Shiraishi, 2016), qui est un crossover avec la franchise Ju-on : The Grudge, qui compte neuf films japonais et quatre films américains, Sadako (Hideo Nakata, 2019) et enfin Sadako DX (Hisashi Kimura, 2022).

A tout cela, on pourra également ajouter deux séries TV (Ring: The Final Chapter et Spiral), le remake coréen du film, Ring virus (Kim Dong-bin, 1999), ainsi que les trois adaptations américaines de la franchise, à savoir Le Cercle – The Ring (Gore Verbinski, 2002) et Le Cercle – The Ring 2 (Hideo Nakata, 2005), et Le Cercle – Rings (2017). Au total, la franchise Ring compte donc à ce jour 14 films. Et mine de rien, sur ces 14 longs-métrages, Le Cercle – The Ring est sans aucun doute l’un des meilleurs. Gros succès au moment de sa sortie, le film avait récolté la bagatelle de 388 millions de dollars à l’international, et attiré plus de 960.000 curieux dans les salles françaises. En plus de servir de tremplin à la carrière de Gore Verbinski, qui signerait l’année suivante le premier film de la franchise Pirates des Caraïbes, le succès du film contribua à la naissance d’une petite vague de remakes américains de films d’horreur japonais : The Grudge, Dark Water, Pulse, One Missed Call

Le Cercle – The Ring prend pour point de départ l’appétence du public pour les légendes urbaines. Figurez-vous que, et je vous précise que c’est vrai, c’est arrivé à la sœur d’un gars que je connais, il existe une cassette VHS, quelque part dans la nature, qui possède des propriétés étonnantes : elle tue. Tu l’insères dans ton magnétoscope, tu t’installes et là, tu vois la vidéo. Une vidéo flippante, un court-métrage surréaliste, évoquant un peu Un Chien andalou, qui fait se succéder les images, entre autres, d’un puits sombre, d’un mille-pattes, de l’œil d’un cheval et d’une étrange femme qui se brosse les cheveux. Après avoir regardé la vidéo, ton téléphone sonne, et à l’autre bout du fil une voix entame un décompte : sept jours. C’est le temps qu’il te reste à vivre. Passé ce délai, tu meurs dans des circonstances inexpliquées.

Au début du film, Rachel (Naomi Watts) est confrontée au décès de Katie (Amber Tamblyn), victime de la mystérieuse VHS qui tue, les médecins locaux restant perplexes quant aux raisons ayant provoqué sa mort. Rachel étant journaliste, elle commence à enquêter sur les derniers jours de Katie, et sa piste la mènera à la découverte de la fameuse cassette vidéo. Elle la visionne, reçoit l’appel et se retrouve avec sept jours pour résoudre l’énigme. En remontant la trace des images, elle se dirigera vers la découverte d’une jeune fille au passé terrible, Samara… Privilégiant l’atmosphère et suivant pendant le gros de son intrigue une enquête afin d’éclaircir l’origine de la VHS, Le Cercle – The Ring ne fonctionne pas réellement comme un film d’horreur au sens traditionnel du terme : il s’agit davantage d’un thriller surnaturel. Le film utilise certes quelques éléments horrifiques, mais le but de Gore Verbinski et de son équipe est d’emmener le spectateur dans la folie obsessionnelle de Rachel, afin de découvrir le drame qui se cache derrière l’enchainement d’images bizarres que nous donne à voir la cassette.

Le Cercle – The Ring se concentre donc sa narration sur le côté « mystérieux » de l’histoire, et s’éloigne de fait assez rapidement des conventions de l’horreur. Prenant rapidement ses distances avec la scène d’ouverture (la mort de Katie), la narration prend le temps de construire une histoire alambiquée mais crédible, qui tient le public en haleine plutôt que de multiplier les jump-scares. L’horreur pourtant baigne clairement l’atmosphère du film, sombre, délétère, les buildings gris de Seattle répondant à leur manière à l’univers urbain et déshumanisé de Tokyo dans le film original. La répétition des images de la vidéo maudite contribue également à ajouter une tension sourde au film de Gore Verbinski qui, par ailleurs, développe en filigrane un discours assez critique vis-à-vis de la télévision, et plus largement des écrans, qui sont explicitement désignés ici comme un symbole de mort et de corruption de l’esprit.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Petit à petit, en presque en catimini, la branche française de Paramount Pictures continue d’éditer, avec une régularité de métronome, les upgrades 4K de ses films de catalogue. Après Stardust, Lolita malgré moi ou L’Arriviste ces derniers mois, voici donc aujourd’hui que débarque Le Cercle – The Ring au format Blu-ray 4K Ultra HD. Il s’agit d’éditions sobres mais techniquement très solides, que l’on ne trouve généralement pas dans la grande distribution et, le marché de la 4K étant ce qu’il est, proposées dans des tirages finalement assez limités. De fait, si vous appréciez ces films, on ne saurait trop vous conseiller d’en faire l’acquisition rapidement, sous peine de voir les prix flamber au-delà de toute mesure raisonnable…

Le Cercle – The Ring a donc été restauré en 4K, sous la supervision de Gore Verbinski. Le résultat à l’écran est exceptionnel. Le grain argentique a été préservé, le piqué est précis, le niveau de détail vraiment excellent, bref l’upgrade 2160p / Dolby Vision du film est clair et net. Le film bénéficie en effet d’une présentation fine et équilibrée, fidèle aux tonalités désaturées de l’image, avec des contrastes littéralement poussés dans leurs retranchements et des noirs d’une profondeur abyssale. Côté son, le film nous est proposé en VO et DTS-HD Master Audio 5.1. Le rendu acoustique, puissant et dynamique, est extrêmement satisfaisant, et le caisson de basses renforce encore le relief de l’ensemble. La musique de Hans Zimmer est bien placée, et les dialogues toujours parfaitement clairs. Comme souvent avec Paramount, la VF ne bénéficie pas de traitement de faveur, et se voit uniquement proposée en Dolby Digital 5.1 : le rendu acoustique de l’ensemble est efficace, mais très en dessous de la version originale. Pas de bonus sur le Katka, mais la version Blu-ray également présente dans le boitier devrait logiquement contenir une poignée de scènes coupées, des entretiens avec les acteurs et le réalisateur Gore Verbinski, ainsi que le court-métrage Rings, réalisé en 2005 par Jonathan Liebesman, et qui fait le lien entre Le Cercle – The Ring et sa suite Le Cercle – The Ring 2 (2005). On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de Le Cercle – The Ring édité par Paramount Pictures nous est proposé dans un superbe SteelBook aux couleurs du film.

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