César 2025 : Julia Roberts et Costa-Gavras César d’honneur

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Il serait aisé de l’oublier, mais la pratique des César d’attribuer deux trophées honorifiques par an, l’un pour une célébrité américaine et l’autre pour un monument du cinéma français, ne date pas de l’édition 2024. Certes, il y a eu cette longue période un peu douteuse, à partir de 2009 jusqu’à la période post-crise sanitaire, où le choix de l’Académie du cinéma français se portait essentiellement sur la première vedette hollywoodienne venue, présente à Paris au moment de la cérémonie. Et on rigole à peine …

Mais pour célébrer comme il se doit la 50ème cérémonie du prix principal du cinéma français, le vendredi 28 février 2025 à l’Olympia, les César reviennent à la formule gagnante ou en tout cas raisonnablement égalitaire, pratiquée depuis ses débuts et déjà reprise cette année-ci à travers les récompenses remises au réalisateur anglais Christopher Nolan (Oppenheimer) et à la scénariste, actrice et réalisatrice française Agnès Jaoui (Ma vie ma gueule).

Ainsi, le choix de la comédienne américaine Julia Roberts a été annoncé dès la semaine dernière, le lundi 30 septembre pour être précis, suivi hier par celui du réalisateur franco-grec Costa-Gavras. Le nom de la présidente de la cérémonie a, quant à lui, été communiqué une semaine plus tôt, le 23 septembre donc. Il s’agit de l’icône du cinéma français Catherine Deneuve, qui avait déjà occupé ce poste symbolique en 1983 et qui a été nommée jusqu’à présent à quatorze reprises aux César avec deux victoires à la clé : pour Le Dernier métro de François Truffaut en 1981, puis douze ans plus tard pour Indochine de Régis Wargnier. Elle devient la deuxième personnalité du cinéma à officier pour la deuxième fois en tant que président de la cérémonie des César, après Alain Delon en 1995 et en l’an 2000.

Enfin, les nominations de la 50ème édition des César seront annoncées le mercredi 29 janvier 2025.

Le Monde après nous © 2023 JoJo Whilden / Esmail Corp. / Higher Ground Productions / Red Om Films / Netflix France
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C’est le glamour hollywoodien dans toute sa splendeur qui fera escale à Paris en février prochain, grâce au sacre de l’actrice américaine Julia Roberts. Depuis plus de trente-cinq ans, elle incarne une forme de célébrité qui nous renvoie presque au système des stars intouchables de l’âge d’or d’Hollywood. Heureusement, la plupart de ses rôles maintiennent avec bravoure l’illusion d’une personnalité joyeuse et abordable, quoique relativement névrosée. De surcroît, Julia Roberts a su maintenir une activité soutenue au delà du cap des cinquante ans, considéré autrefois fatal pour l’immense majorité des actrices américaines.

Auparavant, elle était associée à des succès publics aussi incontestables que Mystic Pizza de Donald Petrie, Potins de femmes de Herbert Ross, Pretty Woman de Garry Marshall, L’Affaire Pélican de Alan J. Pakula, Tout le monde dit I love you de Woody Allen, Le Mariage de mon meilleur ami de P.J. Hogan, Coup de foudre à Notting Hill de Roger Michell, Erin Brockovich Seule contre tous et Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh, ainsi que Closer Entre adultes consentants de Mike Nichols et Mange prie aime de Ryan Murphy. Depuis, elle était entre autres à l’affiche de Wonder de Stephen Chbosky, Ben is back de Peter Hedges, Ticket to Paradise de Ol Parker, Le Monde après nous de Sam Esmail, puis prochainement After the Hunt de Luca Guadagnino.

Oscarisée en 2001 comme Meilleure actrice pour Erin Brockovich Seule contre tous, Julia Roberts a été nommée trois autres fois au prix suprême du cinéma américain : pour Potins de femmes, Pretty Woman et Un été à Osage County de John Wells. En termes de prix honorifiques d’envergure, le César n’est que son deuxième, quinze ans après celui du Festival de San Sebastian en Espagne en 2010.


Le Dernier souffle © 2024 David Koskas / KG Productions / Bac Films Tous droits réservés

On pourrait prendre la présence du réalisateur franco-grec Costa-Gavras pour acquise. D’autant plus qu’il arrive aux cinéphiles parisiens de le croiser à la Cinémathèque Française dont il est le président depuis 2007 et jusqu’en juillet 2026, après un premier mandat de 1982-1987. Pourtant, en dehors de son âge tout de même très avancé – il sera le lauréat le plus âgé, juste devant le réalisateur Abel Gance (Napoléon) qui avait 91 ans quand il recevait son César d’honneur en 1981 –, il est l’un des rares réalisateurs à oser se confronter encore de nos jours aux grandes thématiques géopolitiques.

En témoignent ses derniers films, Le Capital et Adults in the Room, sortis respectivement aux mois de novembre 2012 et 2019. Et il a même un nouveau film prêt à sortir, son vingtième long-métrage. Ce sera Le Dernier souffle avec Denis Podalydès et Kad Merad, présenté au dernier Festival de San Sebastian et prévu de sortir dans les cinémas français le 5 février 2025.

Car les films percutants et au cœur de l’actualité, ce n’est vraiment pas ça qui manque dans la longue et illustre carrière de Costa-Gavras. Ce fut le cas dès son premier long-métrage en 1965, le policier Compartiment tueurs avec Yves Montand. Et cela restera vrai au fil du temps, grâce à Z, toujours avec Montand et Oscar du Meilleur Film étranger en 1970, L’Aveu et État de siège – Montand, encore et toujours –, Section spéciale, Clair de femme avec Romy Schneider et – vous l’aurez deviné … – Yves Montand, Missing Porté disparu avec Jack Lemmon et Sissy Spacek, Hanna K. avec Jill Clayburgh, La Main droite du diable avec Debra Winger, Music Box avec Jessica Lange, La Petite apocalypse avec André Dussollier et Pierre Arditi, Amen. avec Mathieu Kassovitz et Ulrich Tukur, Le Couperet avec José Garcia et Eden à l’ouest avec Riccardo Scamarcio.

Plébiscité aux plus grands festivals européens, où il avait gagné la Palme d’or cannoise en 1982 pour Missing Porté disparu et l’Ours d’or berlinois pour Music Box en 1990, Costa-Gavras a été nommé à sept reprises aux César, la dernière fois en 2020 pour le Meilleur scénario adapté de Adults in the Room. Il l’avait gagné en 2003 pour le scénario de Amen. Après deux nominations aux Oscars pour Z (Meilleur réalisateur et Meilleur scénario adapté), il avait gagné l’Oscar du Meilleur scénario adapté en 1983 pour Missing Porté disparu. Les European Film Awards lui avaient d’ores et déjà remis leur prix honorifique en 2018, tout comme le Festival de Locarno en 2022.

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