Critique Express : Norah

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Norah

Arabie Saoudite : 2024
Titre original : –
Réalisation : Tawfik Alzaidi
Scénario : Tawfik Alzaidi
Interprètes : Yagoub Alfarhan, Maria Bahrawi, Aixa Kay, Abdullah Al-Sadhan
Distribution : Nour Films
Durée : 1h38
Genre : Drame
Date de sortie : 16 octobre 2024

2.5/5

Synopsis : Arabie Saoudite, dans les années 90. Le nouvel instituteur, Nader, arrive dans un village isolé. Il rencontre Norah, une jeune femme en quête de liberté. Leur relation secrète, nourrie par l’art et la beauté, va libérer les forces créatrices qui animent ces deux âmes sœurs… malgré le danger.

En 2013, était arrivé sur les écrans hexagonaux le très beau Wadjda, le premier long métrage saoudien tourné au cœur de l’Arabie Saoudite, un film réalisé par une femme, Haifaa Al Mansour, et qui raconte l’histoire d’une jeune adolescente de 12 ans qui rêve d’acquérir un vélo pour faire la course avec son copain. 11 ans après, Norah, présenté dans la sélection Un Certain Regard où il a obtenu un prix spécial du jury, a été cette année le premier film saoudien à faire partie d’une Sélection Officielle cannoise. Ce que raconte Norah est à la fois similaire à ce que racontait Wadjda tout en étant différent : dans les deux films, il est question d’un personnage féminin en butte aux interdictions liées à son sexe, pour l’une, l’interdiction de faire du vélo lorsque les autorités religieuses considèrent que, à 12 ans, vous êtes devenue une femme et que la pratique de la bicyclette doit être considérée comme une menace pour la vertu des jeunes femmes, pour l’autre l’interdiction faite à une jeune femme de se faire portraiturer, qui plus est par un homme : à l’époque où se déroule le film, en 1996, les arts sont prohibés dans les lieux publics et il ne peut être question pour une femme de montrer son visage à un homme. Dans les deux films, également, l’héroïne n’est pas du genre à s’en laisser compter sans riposter.

Ce qui change fondamentalement d’un film à l’autre, c’est l’âge de ce personnage féminin, entrant dans l’adolescence dans Wadjda, Wadjda pour qui les garçons de son âge sont des copains avec qui elle veut faire la course à vélo, sortant de l’adolescence dans Norah,  Norah pour qui Thafir, un fiancé, à déjà été choisi, un homme envers lequel elle ne ressent aucun sentiment et qu’elle n’a pas envie d’épouser. L’histoire de Norah tourne autour de l’arrivée de Nader, un instituteur envoyé par le régime saoudien pour apprendre à lire, à écrire et à compter aux jeunes garçons d’un village reculé du désert saoudien. Lorsque un cousin lui montre le dessin que Nader a fait de lui pour le récompenser de son comportement en classe, Norah se met en tête de faire l’objet d’un portrait réalisé par cet artiste qu’est l’instituteur, elle qui rêve à une vie de femme libérée en feuilletant des magasines qu’elle achète chez l’épicier local, un homme d’origine indienne. Force est de reconnaître que malgré la force du sujet et les bonnes prestations de Maria Bahrawi et de Yagoub Alfarhan, les interprètes de Norah et de Nader, Norah est loin d’être aussi passionnant et émouvant que Wadjda, la faute au rythme particulièrement lent adopté pour sa réalisation et à une dramaturgie réduite à la portion congrue.

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