Décès de l’acteur Michel Blanc

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L’acteur et réalisateur français Michel Blanc est décédé le 4 octobre à Paris des suites d’un choc anaphylactique. Il était âgé de 72 ans. Extrêmement populaire en France depuis qu’il avait participé à la fondation de la troupe du Splendid dans les années 1970, Blanc avait connu ses plus grands succès commerciaux dans les trois films des Bronzés dans le rôle de Jean-Claude Dusse. En parallèle, il s’était également distingué en réalisant cinq longs-métrages dont Grosse fatigue et Embrassez qui vous voudrez et en collaborant avec des cinéastes de renom tels que Bertrand Tavernier, Claude Miller, Roman Polanski, Edouard Molinaro, Bertrand Blier, Jean-Pierre Mocky, Claude Berri, Robert Altman, André Téchiné et Alain Corneau.

Alors que Michel Blanc fonde en 1974 la mythique troupe du Splendid aux côtés de Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Bruno Moynot et Anémone, il interprète la même année ses premiers rôles au cinéma, dont Que la fête commence de Bertrand Tavernier. Avant que le succès phénoménal de la troupe ne se traduise sur grand écran avec Les Bronzés de Patrice Leconte quatre ans plus tard, il avait de même participé à Attention les yeux ! et L’Ordinateur des pompes funèbres de Gérard Pirès, La Meilleure façon de marcher de Claude Miller, Je t’aime moi non plus de Serge Gainsbourg, Le Locataire de Roman Polanski, On aura tout vu de Georges Lautner, Des enfants gâtes de Bertrand Tavernier et Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine de Coluche.

Puis vint donc ce rôle emblématique d’éternel souffre-douleur dans Les Bronzés de Patrice Leconte, qu’il allait reprendre à deux reprises : dans Les Bronzés font du ski en 1979 et dans Les Bronzés 3 Amis pour la vie en 2006, tous deux réalisés par Leconte.

A côté des ces tours de force comiques maintes fois renouvelés, Michel Blanc avait recherché au fur et à mesure des rôles plus dramatiques. Par exemple dans L’Adolescente de Jeanne Moreau et Le Cheval d’orgueil de Claude Chabrol. Tout en restant fidèle à son genre d’origine, si l’on peut dire, notamment dans Cause toujours tu m’intéresse de Edouard Molinaro, La Gueule de l’autre de Pierre Tchernia, Viens chez moi j’habite chez une copine, Ma femme s’appelle reviens et Circulez y a rien à voir ! de Patrice Leconte et Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré.

En 1984, Michel Blanc réalise son premier long-métrage Marche à l’ombre avec Gérard Lanvin. Et bien que cette activité reste tout à fait annexe, elle se traduira néanmoins par quatre films supplémentaires au fil du temps : Grosse fatigue avec Carole Bouquet en 1994, Mauvaise passe avec Daniel Auteuil en 1999, Embrassez qui vous voudrez avec Charlotte Rampling en 2002 et Voyez comme on danse avec Karin Viard en 2018.

La consécration de Michel Blanc en tant qu’acteur dramatique survient deux ans plus tard, en 1986 donc, à travers son rôle dans Tenue de soirée de Bertrand Blier. Jusqu’à la fin du siècle, il allait également jouer devant la caméra de Gérard Krawczyk (Je hais les acteurs), Jean-Pierre Mocky (Une nuit à l’Assemblée nationale), Gérard Jugnot (Sans peur et sans reproche), Patrice Leconte (Monsieur Hire et Les Grands ducs), Claude Berri (Uranus), Blier encore (Merci la vie), Peter Greenaway (Prospero’s Books), Ben Lewin (La Montre la croix et la manière), Robert Altman (Prêt-à-porter) et Roberto Benigni (Le Monstre).

Michel Blanc s’était fait légèrement plus rare sur grand écran pendant le dernier quart de siècle de son illustre carrière. Toutefois, il avait régulièrement pris rendez-vous avec le public français, entre autres dans Je vous trouve très beau de Isabelle Mergault, Les Témoins et La Fille du RER de André Téchiné, Le Deuxième souffle de Alain Corneau, Musée haut musée bas de Jean-Michel Ribes, Et soudain tout le monde me manque de Jennifer Devoldère, L’Exercice de l’état de Pierre Schoeller, Demi-sœur de Josiane Balasko, Les Recettes du bonheur de Lasse Hallström, Les Souvenirs de Jean-Paul Rouve, Un petit boulot de Pascal Chaumeil, Raid dingue de Dany Boon, Docteur ? de Tristan Séguéla et Les Tuche 4 de Olivier Baroux.

Ainsi que plus récemment Les Cadors de Julien Guetta, Les Petites victoires de Mélanie Auffret et Marie-Line et son juge de Jean-Pierre Améris. Ses deux derniers films sortiront hélas de manière posthume, a priori l’année prochaine : Le Routard de Julien Hervé et Philippe Mechelen et La Cache de Lionel Baier.

Michel Blanc a été nommé à huit reprises aux César. Comme Meilleur acteur entre 1987 et 2008 pour Tenue de soirée, Monsieur Hire, Je vous trouve très beau et Les Témoins. Dans la catégorie du Meilleur premier film pour Marche à l’ombre en 1985 et dans celle du Meilleur scénario pour Grosse fatigue et Embrassez qui vous voudrez. Il l’avait enfin gagné en 2012 comme Meilleur acteur dans un second rôle pour L’Exercice de l’état. Au Festival de Cannes, il avait gagné le Prix d’interprétation masculine en 1986 pour Tenue de soirée et celui du Meilleur scénario huit ans plus tard pour Grosse fatigue.