Critique Express : Niki

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Niki

France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Céline Sallette
Scénario : Céline Sallette, Samuel Doux
Interprètes : Charlotte Le Bon, John Robinson, Damien Bonnard, Judith Chemla
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h38
Genre : Biopic
Date de sortie : 9 octobre 2024

2.5/5

Synopsis : Paris 1952, Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Depuis l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer.

La vie de Niki de Saint-Phalle n’a pas commencé en 1952, puisqu’elle avait alors déjà 22 ans, mais c’est l’année que Céline Sallette a choisie pour commencer le biopic qu’elle a consacré à cette artiste. Le choix fait par la réalisatrice était de s’intéresser à la période de 10 ans durant laquelle Niki est devenue une artiste tout en étant dévorée de l’intérieur par ses traumatismes d’enfance. En 1952, Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle, devenue Niki à l’âge de 4 ans, a quitté les Etats-Unis pour la France avec son mari Harry Matthews et leur fille. A l’époque elle n’a pas encore révélé qu’elle avait été violée par son père dès l’âge de 11 ans, mais ce fait, et peut-être d’autres encore, expliquent que peu de temps après ce retour dans son pays de naissance, elle ait été touchée par une grave dépression nerveuse qui l’a conduite dans un hôpital psychiatrique. C’est là que, grâce à un psychiatre qui a donné l’autorisation que des peintures et des colles lui soient fournies, elle est devenue une artiste. Une artiste dont on va suivre l’évolution créatrice pendant 10 ans mais sans aucun accès à la vision des œuvres. Loin de se désoler de l’interdiction d’utiliser des œuvres de Niki de Saint-Phalle dans son film, la réalisatrice affirme l’avoir utilisée pour mieux se concentrer sur la métamorphose qui s’est opérée chez elle et sur la description d’une artiste aux prises avec la création.

Dans l’histoire de Niki, il n’y a pas vraiment de hasard. Que la comédienne Céline Sallette ait choisi de s’intéresser à l’artiste féministe Niki de Saint-Phalle pour son premier film en tant que réalisatrice n’est pas un hasard, Céline étant membre du collectif 50/50 dont le but est de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité sexuelle et de genre dans le cinéma et l’audiovisuel. Quant au choix de Charlotte Le Bon pour interpréter le rôle de Niki, là aussi, c’est tout sauf un hasard : une évidente ressemblance physique entre les deux femmes, leur bilinguisme français-anglais, un passé commun dans le mannequinat plus le fait que Charlotte Le Bon soit également une artiste qui peint, qui photographie, qui sculpte et qui expose dans des galeries d’art. Cependant, tout cela ne suffit pas pour faire de Niki un film totalement abouti, en particulier parce que les personnages pas si secondaires que cela que sont les deux maris de Niki, Harry Matthews et l’artiste suisse Jean Tinguely ne sont pas suffisamment fouillés en particulier en ce qui concerne l’influence qu’ils ont eue sur la vie de Niki.

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