Furiosa – Une Saga Mad Max
États-Unis, Australie : 2024
Titre original : Furiosa – A Mad Max Saga
Réalisation : George Miller
Scénario : George Miller, Nick Lathouris
Acteurs : Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 2h28
Genre : Science-fiction, Action
Date de sortie cinéma : 22 mai 2024
Date de sortie BR4K : 2 octobre 2024
Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre aux Terres Dévastées, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance…
Le film
[3,5/5]
Un peu moins de dix ans après Mad Max : Fury Road, George Miller revient à la franchise qui a fait son succès avec Furiosa : Une Saga Mad Max, un film qui comme son titre l’indique ne se concentre plus sur Max Rockatansky mais sur Furiosa, la manchote incarnée par Charlize Theron dans le film précédent. A l’origine, les deux films devaient être tournés simultanément, mais les plans de George Miller n’ont pas pu se concrétiser pour de sombres raisons financières, et il dut de ce fait patienter dix ans pour mettre en images l’histoire de ce personnage haut en couleurs. Le plus ironique dans cette histoire est probablement le fait que si les deux films avaient été tournés et distribués en back-to-back, ils auraient peut-être bien tous les deux cartonné au box-office. Ce n’est pas la cas ici : si Mad Max : Fury Road avait récolté 378,5 millions de dollars dans les salles en 2015, neuf ans plus tard, c’est la douche froide pour Furiosa : Une Saga Mad Max, qui ne récoltera pour sa part que 169,5 millions à l’International, remboursant tout juste son budget de 168 millions. Les goûts du public ont peut-être changé entretemps…
Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la folie furiose qu’a déclenché Furiosa : Une Saga Mad Max sur les réseaux : les cinéphiles des Internets semblent s’être donné le mot pour trouver le nouveau film de George Miller révolutionnaire, ultime, apocalyptique, etc, etc. Tous les adjectifs y sont passés pour louer les qualités du film, et comme il y a cinq ans, à la tête des plus extrêmes thuriféraires de Furiosa : Une Saga Mad Max, on trouvait Alexandre Poncet, qui tel un Immortan Joe de la presse française, trainait dans son sillage une palanquée de War Boys buvant ses paroles et le suivant au rythme des projections répétées auxquelles il assistait. D’ailleurs, si l’on en croit les remontées des cinéphiles sur les réseaux, tous les spectateurs de Furiosa : Une Saga Mad Max seraient retournés le voir entre 4 et 8 fois, l’écume aux lèvres et une demi-molle dans le pantalon. Etant donné que le film a enregistré environ 948.000 entrées en France, on peut en réalité probablement réduire le nombre d’entrées à 250.000. On plaisante, bien sûr, hihihi, kikoo lol
L’échec du film au box-office n’a rien de foncièrement réjouissant et, en dépit d’une poignée de défauts, Furiosa : Une Saga Mad Max s’avère un spectacle efficace, plein de qualités et globalement fort bien tenu. On fermera les yeux sur le fait qu’il semble impossible, en 2024, de se résoudre à filmer une petite fille cueillant une pèche ou un chien se déplacer sans avoir recours à des CGI ; c’est triste, car ce type d’effets visuels générés par ordinateur vieillit très vite, surtout à l’ère de la 4K triomphante. Idem pour les incrustations et autres fonds verts, qui s’avèrent extrêmement voyants en Ultra Haute-Définition, et qui contribuent à donner à certaines séquences du film de George Miller une allure plutôt cheap. Mais on admettra de bonne grâce qu’on parle d’une poignée de plans isolés : dans l’ensemble, visuellement, Furiosa : Une Saga Mad Max claque comme un bon coup de cravache.
En dépit de leurs similitudes visuelles et, bien entendu, de leur univers commun, Furiosa : Une Saga Mad Max est assez différent de son prédécesseur, ne serait-ce que du point de vue narratif. Contrairement au film de 2015, on n’assiste pas ici à un déluge ininterrompu de scènes d’action du début à la fin du métrage, mais plutôt, comme le titre l’indique également, à une « Saga » se déroulant sur une longue période. Nous découvrons donc dans un premier temps la jeune Furiosa (Alyla Browne), qui vit dans la « Terre Verte », une espèce de petit paradis de verdure bien planqué au cœur du désert. Capturée par des éclaireurs à la solde de Dementus (Chris Hemsworth), la toute jeune fille parvient à cacher au reste de la horde la localisation de la Terre Verte, mais Dementus fera d’elle sa prisonnière, et tuera sous ses yeux la mère de la fillette. Vivant en servitude en tant que fille adoptive de Dementus, Furiosa sera finalement « revendue » à Immortan Joe, et atteindra tant bien que mal l’âge adulte (prenant alors les traits d’Anya Taylor-Joy), planifiant son évasion et sa vengeance. Elle sera secondée dans sa quête par le Prétorien Jack (Tom Burke). On pourra noter qu’au fur et à mesure de son déroulement, l’intrigue de Furiosa : Une Saga Mad Max prend parfois des allures de parabole politique, le film suivant les tractations et guerres perpétuelles que se livrent les trois places fortes de cet univers post-nuke, à savoir Pétroville (qui produit du carburant), le Moulin à Balles (qui fabrique armes et munitions) et la Citadelle (qui fournit de l’eau et des vivres).
Parsemé de scènes d’action solides et spectaculaires, et porté par la photo sublime de Simon Duggan (Tu ne tueras point), Furiosa : Une Saga Mad Max parvient à conserver un rythme solide, même si certains éléments du récit menacent par moments légèrement son élan général. Bien sûr, le film souffre un peu de la comparaison inévitable avec Mad Max : Fury Road, mais le fait est qu’il parvient à justifier son existence tout au long de son intrigue, notamment grâce à l’engagement narratif fort de George Miller et des prouesses visuelles délivrées par son équipe. Du côté des acteurs, on retiendra surtout les prestations d’Anya Taylor-Joy, qui parvient à imposer sa présence et sa personnalité (ce qui n’était pas si évident à priori), et de Chris Hemsworth, méconnaissable, qui parvient à donner au personnage de Dementus un éclat presque sympathique. On est plus mitigé en ce qui concerne le Prétorien Jack, qui semble n’exister que comme une tiède resucée du personnage de Mad Max, et ce même malgré les efforts de Tom Burke afin de lui donner une consistance.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[5/5]
Si Mad Max : Fury Road était issu d’un master intermédiaire 2K, neuf ans plus tard, Furiosa : Une Saga Mad Max bénéficie cette fois d’un vrai master 4K, et le Blu-ray 4K Ultra HD édité par Warner Bros. en aura forcément largement sous le pied pour vous trouer le cul impressionner et vous en mettre plein les mirettes. Comme on l’a souligné un peu plus haut, le rendu époustouflant qu’il nous propose aujourd’hui en Katka UHD aurait presque par moments tendance à desservir un peu le film, dans le sens où l’extrême précision de l’ensemble donne un petit coup de vieux prématuré à certains de ses effets visuels. Mais après tout, si on pardonne à Ed Wood ses fils apparents et autres effets visuels approximatifs, pourquoi n’en ferait-on pas de même avec George Miller ? Et puis merde, le fait est que la plupart du temps, Furiosa : Une Saga Mad Max a une sacrée gueule en 4K. Avec ses décors désertiques où dominent le bleu, l’orange et le jaune, ses séquences nocturnes baignées de bleu, son niveau de détails épatant et ses textures, ce transfert 2160p ne déçoit pas. Des plans larges nous montrant des paysages à couper le souffle aux plans plus resserrés qui révèlent une flopée de détails (pores de la peau, grains de sable, peintures sur les visages des War Boys, carcasses de métal abimées…), tout nous apparait comme absolument parfait. L’apport de la technologie HDR10 permet de plus aux moments les plus colorés du film de se révéler littéralement explosifs, et le tout ne souffre d’aucun souci d’encodage ou autre pétouille numérique. Du côté des pistes sonores, le Blu-ray 4K Ultra HD de Furiosa : Une Saga Mad Max creuse également la différence par rapport à son équivalent Blu-ray, car il nous propose deux mixages Dolby Atmos, à la fois en VF et en VO ; ces deux mixages seront décodés en Dolby TrueHD 7.1 sur les amplis non compatibles. Bien que le film soit moins axé sur l’action cette fois-ci (du moins par rapport au précédent), le rendu acoustique de l’ensemble se fait un peu plus subtil, avec une utilisation plus régulière des canaux arrière et d’une poignée d’effets d’ambiance assez discrets. Les dialogues sont toujours clairs et parfaitement placés, et bien sûr, les scènes d’action laissent place à des passages littéralement tonitruants, les deux mixages utilisant tous les canaux à leur disposition pour hérisser vos poils et réveiller vos voisins. Du lourd !
Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord un making of (57 minutes). Extrêmement complet, ce documentaire reviendra sur la production du film en mélangeant les images volées sur le tournage et les entretiens avec, entre autres, le réalisateur George Miller, le producteur Doug Mitchell ou encore les acteurs Anya Taylor-Joy, Lachy Hulme, Quaden Bayles et bien sûr Chris Hemsworth, qui fait volontiers le show devant la caméra. On aura également droit à des « Concept Arts », à des extraits des répétitions ou encore à un petit retour sur les effets visuels du film. Passionnant ! Le reste des bonus sera composé de plusieurs featurettes, plus conventionnelles mais tout à fait informatives : on reviendra sur l’interprétation d’Anya Taylor-Joy (10 minutes) et on découvrira le personnage de Furiosa et la façon dont l’actrice s’est préparée pour le rôle. George Miller interviendra également, dans le but de replacer le personnage dans l’histoire de la saga Mad Max. Le sujet suivant reprendra le même principe que le précédent, mais en se basant sur le personnage de Dementus interprété par Chris Hemsworth (10 minutes). La featurette suivante sera consacrée à la conception de « La » plus grosse scène d’action du film, celle du « passager clandestin » (11 minutes). On apprendra que ladite scène est composée de 197 plans, a nécessité l’implication de 200 cascadeurs. Enfin, et puisqu’il s’agit d’un élément-phare des films de la franchise Mad Max, on terminera par une featurette revenant sur les véhicules post-apocalyptiques du film (15 minutes). Génial pour les amateurs de grosses caisses ! On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de Furiosa : Une Saga Mad Max édité par Warner Bros. nous est proposé dans un superbe SteelBook aux couleurs du film.
Merci beaucoup pour ce test bien alléchant
J’ai trouvé pour ma part, ce film assez difficile à supporter de par sa violence. (Je suis une trop petite nature), je l’ai pourtant précommander… C’est dingue ça .
Mais il aura sa place à côté de mon coffret des quatre Mad Max! Et nous vengerons l’injustice de la fréquentation en salle du film qui a subi ce cher Georges, découragé pour un épisode suivant.