Tatami
Géorgie, États-Unis : 2024
Réalisation : Zar Amir Ebrahimi, Guy Nattiv
Scénario : Elham Erfani, Guy Nattiv
Acteurs : Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi
Distribution : Metropolitan FilmExport
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h45
Date de sortie (FR): 4 Septembre 2024
3,5/5
Efficace sans être révolutionnaire, Tatami attire énormément de sympathie par le dynamisme de sa mise en scène (malgré une économie de moyens apparente) à travers un message puissant et une foi aveugle dans le pouvoir de représentation du cinéma.
Synopsis : La judoka iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent au championnat du monde de judo avec l’intention de ramener la première médaille d’or de l’Iran. Au milieu de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et de perdre. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila est confrontée à un choix impossible : feindre une blessure et se plier au régime iranien, comme Maryam l’implore de le faire, ou les défier tous les deux et continuer à se battre pour remporter l’or.
Au judo, le challenge est de maîtriser l’équilibre, de mesurer ses attaques sans trop se livrer. C’est un peu la danse qu’effectue le film autour de l’enjeu du didactisme. Comment assurer la charge politique du film sans perdre l’efficacité de son spectacle ?
A ce jeu là, le film tangue à quelques endroits mais reste solide sur ses jambes en assumant le premier degré à travers des personnages porte-parole mais en assurant assez de rythme à travers ce championnat de judo où vont se jouer les enjeux géopolitiques entre Israël et l’Iran.
L’on pourra y lire de la naïveté et le film s’offre à cette lecture en décidant courageusement d’assumer son postulat et d’assurer l’efficacité et le rythme de l’ensemble. J’en suis sorti reconnaissant de la tentative, d’un film qui me respectait comme spectateur en s’offrant à mon jugement sans calcul, sans injonction à l’outrage.
C’est finalement en baissant sa garde un instant, que le film réussit à mettre à terre.
Conclusion
Tatami raconte simplement une histoire aux enjeux hautement politiques et s’offre au spectateur dans toute son ambition didactique. Restera un spectacle maîtrisé, des performances de haut vol et un rythme impeccable. Les cyniques sont invités à s’abstenir.