Plus que quelques jours, avant que la France ne reprenne son rythme estival habituel. Car à partir de lundi, dès que le dernier sportif participant aux Jeux Olympiques aura quitté la capitale, celle-ci retrouvera un peu de son calme, voire de sa torpeur, d’habitude de rigueur en plein mois d’août. Dans le feu de l’action olympique ou bien dans la léthargie des petites canicules qui se succèdent heureusement à une vitesse raisonnable, le cinéma ne dispose nullement de quoi attirer les regards en cette saison estivale. Le programme des sorties de ce premier mercredi du mois d’août 2024 s’en ressent cruellement ! Moins de dix nouveaux films à l’affiche à partir d’aujourd’hui et, de surcroît, une sélection de titres qui ne marquera certainement pas les mémoires.
Néanmoins, trois films sortent tant soit peu du lot cette semaine. Il n’y a sans doute pas de quoi crier au chef-d’oeuvre. Et dans le cadre d’un choix hebdomadaire plus abondant, ces films se trouveraient probablement en tête du paragraphe suivant, parmi les sorties également dignes d’intérêt. Toutefois, nous avons gardé un souvenir suffisamment vif du film argentin Almamula de Juan Sebastian Torales, découvert au Festival de Berlin il y a un an et demi, et nous ne doutons pas trop des qualités du documentaire Dieu peut se défendre tout seul de Isabelle Cottenceau sur le procès suite à l’attentat de Charlie Hebdo et du film roumain Tigresse de Andrei Tanase, le premier long-métrage de son réalisateur, pour vous les conseiller à peu près chaudement.
Et puis ? Bah, quasiment rien, en dehors de quelques mastodontes hollywoodiens aux pieds d’argile de la part de réalisateurs – M. Night Shyamalan et Eli Roth – qui ne font plus les beaux jours du cinéma de genre depuis longtemps. Le cinéma français ne s’en sort guère mieux, à travers la comédie familiale hautement inoffensive Super papa de Léa Lando avec Ahmed Sylla et un Jean Reno vieillissant dont Mon ami le petit manchot de David Schurman ne met que les militants de la cause animale en émoi.
Il ne nous restent que les ressorties pour nous consoler. A ce sujet, mieux vaut passer sous silence la reprise, près de sept ans après sa sortie initiale, de Paddington 2 de Paul King exclusivement en version française et par conséquent à réserver à un public familial. L’honneur cinématographique est toutefois sauf, grâce aux quatre films signés François Truffaut qui revoient la lumière des projecteurs numériques dans de somptueuses restaurations en 4K. De quoi faire le grand écart au sein d’une filmographie hors pair, depuis le deuxième film jusqu’au dernier de celui qui nous avait quittés prématurément, il y a bientôt quarante ans.
Almamula de Juan Sebastian Torales (Argentine, Drame fantastique, 1h36, distribué sur 40 copies) avec Nicolas Diaz, Maria Soldi et Cali Coronel (critique)
Borderlands de Eli Roth (États-Unis, Fantastique, 1h42, distribué sur 513 copies) avec Cate Blanchett, Kevin Hart et Edgar Ramirez
Dieu peut se défendre tout seul de Isabelle Cottenceau (France, Documentaire, 1h23, distribué sur 10 copies)
Mon ami le petit manchot de David Schurman (Brésil, Aventure, 1h37, distribué sur 268 copies) avec Jean Reno, Adriana Barraza et Rocio Hernandez
Petit panda en Afrique de Richard Claus et Karsten Kiilerich (Pays-Bas, Animation, 1h29)
Super papa de Léa Lando (France, Comédie familiale, 1h38, distribué sur 437 copies) avec Ahmed Sylla, Ismaël Bangoura et Zabou Breitman
Tigresse de Andrei Tanase (Roumanie, Drame, 1h20) avec Catalina Moga, Paul Ipate et Alex Velea (critique)
Trap de M. Night Shyamalan (États-Unis, Thriller, 1h45) avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue et Saleka Shyamalan
Reprises
Paddington 2 (2017) de Paul King (Royaume-Uni, Comédie, 1h43) avec Ben Whishaw, Hugh Bonneville et Sally Hawkins
Rétrospective 5 héroïnes de François Truffaut (1971-1982) de François Truffaut (France) : Les Deux Anglaises et le continent, La Femme d’à côté (critique) et Vivement dimanche !
Tirez sur le pianiste (1960) de François Truffaut (France, Gangster, 1h21) avec Charles Aznavour, Marie Dubois et Nicole Berger