Critique Express : The human surge 3

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The human surge 3

Argentine, Portugal, Pays-Bas, Taïwan, Brésil, Hong-Kong, Sri Lanka, Pérou : 2023
Titre original : El Auge del Humano 3
Réalisation : Eduardo Williams
Scénario : Eduardo Williams
Interprètes : Meera Nadarasa, Sharika Navamani, Livia Silvano
Distribution : Norte Distribution
Durée : 2h02
Genre : Documentaire, Drame
Date de sortie : 3 juillet 2024

3/5

Synopsis : Au Pérou, à Taïwan et au Sri Lanka, des groupes de jeunes adultes partagent leurs expériences, leurs rêves et finissent par se rencontrer en abolissant toute frontière. Le réel et le merveilleux se superposent dans ce documentaire tourné en 360 degrés et monté avec un casque de réalité virtuelle. Un dispositif inédit qui nous plonge dans un voyage immersif et suspendu où les images se métamorphosent sous nos yeux.

Si, il y a quelques années, vous avez vu The human surge, le premier long métrage d’Eduardo Williams, ancien élève du réalisateur portugais Miguel Gomes, vous avez dû remarquer le côté totalement atypique de ce réalisateur argentin : ce n’est pas tous les jours qu’on est confronté à un véritable documentaire animalier sur de jeunes êtres humains localisés sur 3 continents différents, en Argentine, au Mozambique et aux Philippines.  Peut-être avez vous aimé ; peut-être avez vous détesté. Si vous avez déjà pris connaissance de son synopsis, vous avez déjà compris que The human surge 3, deuxième long métrage de Eduardo Williams, ne rentre pas non plus dans les cases du cinéma conventionnel (dénommé ainsi si on est de bonne humeur), formaté (dénommé ainsi si on est de mauvais poil)  et, selon votre ressenti du moment présent et selon vos goûts en matière de cinéma, vous allez, là aussi, aimer ou détester. Pour commencer, on remarquera qu’on passe de The human surge (1) à The human surge 3 sans passer par The human surge 2, mais, ça, c’est anecdotique à moins d’y voir la façon choisie par le réalisateur pour nous prévenir de son désir de brouiller les pistes, de nous égarer dans le temps et dans l’espace. Nous voici donc partis à nouveau sur les traces de 3 groupes de jeunes adultes déambulant dans 3 pays différents. Cette fois ci, il s’agit du Skri Lanka, du Pérou et de Taïwan, et l’on passe abruptement d’un groupe à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une ville en pleine nuit à une forêt tropicale. Difficile, à chaque fois, de dire dans quel pays l’ « action » se déroule.

Tout en déambulant, les membres de ces 3 groupes tiennent conversation, des conversations plutôt banales tournées en plans séquence et qui n’utilisent pas moins de 5 langues différentes : espagnol, chinois, anglais, sinhala et tamoul. Des conversations au cours desquelles on se demande où on va dormir ce soir, des conversations sur les milliardaires, sur la façon de construire des habitations, sur la pénibilité du travail, sur les musiques populaires, sur des animaux locaux, des conversations ayant comme seul lien les unes avec les autres, et de façon très ténue, l’interrogation des personnages sur leur avenir. Mais comment peut on s’intéresser à un tel film, êtes vous peut-être en train de vous interroger ? C’est vrai, il peut paraître a priori difficile de convaincre un cinéphile habitué à des films bénéficiant d’un scénario très rigoureux, racontant de A jusqu’à Z une histoire particulièrement bien construite, que The human surge 3 mérite d’être vu. A moins de sortir l’arme secrète : les conditions de tournage de ce film. Très particulières ces conditions de tournage, avec l’utilisation d’une caméra conçue pour la réalité virtuelle disposant de 8 objectifs disposés en cercle couvrant une vision à 360 degrés. Avec une telle caméra, le cadrage ne se décide pas au moment du tournage mais au moment du montage et des effets surprenants peuvent être obtenus, le plus important étant que le spectateur, très souvent, a l’impression d’être immergé dans le film. Dans certains des plans retenus, les personnages sont très lointains alors que, dans d’autres, ils sont très proches. Il y a aussi des plans sans personnage humain, comme ce plan séquence de près de 7 minutes sur une barque près d’un arbre, avec un petit singe qui passe de la barque à l’arbre et de l’arbre à la barque.

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