Marcel le coquillage (avec ses chaussures)
États-Unis : 2021
Titre original : Marcel the Shell with shoes on
Réalisation : Dean Fleischer-Camp
Scénario : Dean Fleischer-Camp, Jenny Slate, Nick Paley, Elisabeth Holm
Acteurs : Honor Blackman, Michael Callan, Edward Fox
Éditeur : L’Atelier d’Images
Durée : 1h31
Genre : Animation, Comédie
Date de sortie cinéma : 14 juin 2023
Date de sortie DVD/BR : 7 novembre 2023
Marcel est un adorable coquillage qui vit seul avec sa grand-mère Connie, depuis sa séparation avec le reste de leur communauté. Lorsqu’un réalisateur de documentaires les découvre dans son Airbnb, la vidéo qu’il met en ligne devient virale et offre à Marcel un nouvel espoir de retrouver sa famille…
Le film
[4/5]
L’origine de Marcel le coquillage (avec ses chaussures) remonte à 2010. A cette époque, Jenny Slate et Dean Fleischer-Camp, qui se marieront en 2012, avaient été contraints de partager une très petite chambre d’hôtel. L’actrice et humoriste Jenny Slate avait réagi à cette situation en commençant à parler d’une toute petite voix, afin d’indiquer à quel point l’endroit était exigu. Et c’est là que Marcel a commencé à prendre vie : Dean Fleischer-Camp a scotché et collé quelques objets au hasard pour créer cette créature bizarre, qui se verrait immortalisée par une série de trois courts-métrages diffusés sur YouTube entre 2010 et 2014.
Quelques années plus tard, avec l’aide des frères Chiodo et de Chiodo Bros. Production pour l’animation et la stop-motion, Marcel le coquillage (avec ses chaussures) s’est donc offert un long-métrage, qui se trouve non seulement être une véritable merveille technique, mais qui développe surtout une force émotionnelle peu commune. En effet, l’histoire de cet adorable coquillage luttant pour retrouver sa famille envers et contre tous ceux qui sont différents de lui s’inscrit dans la tradition des premiers films de Tim Burton, et nous propose au final un discours plein d’humanité sur le droit à la différence et à un petit grain de folie.
Marcel le coquillage (avec ses chaussures) aborde donc son sujet sous la forme d’un faux documentaire, dans lequel le réalisateur Dean Fleischer-Camp apparaît (du moins dans les coins du cadre) dans le rôle d’un homme ayant emménagé dans une maison en AirBnb après une rupture. Il y découvre donc le petit Marcel (Jenny Slate) et sa grand-mère Connie (Isabella Rossellini). Documentariste de formation, Dean commence à se renseigner sur l’histoire intime et personnelle de ses petits colocataires, qui essaient désespérément de retrouver le reste de leur famille, qui a été enlevée dans le chaos d’une autre rupture impliquant les anciens habitants de la maison.
Un des sous-textes les plus intéressants de Marcel le coquillage (avec ses chaussures) s’avère plutôt audacieux, dans le sens où il souligne l’artificialité des réseaux sociaux, qui ont pourtant paradoxalement contribué au succès des courts-métrages originaux. « Ce n’est pas une communauté, c’est un public » déclare donc le petit Marcel quand ce dernier se rend compte qu’aucun de ses milliers de « followers » ne semble enclin à l’aider à retrouver les siens. Pour autant, le fait de trouver une communauté est la volonté la plus farouche du personnage central du film, ce qui se révèlera être un défi important à l’ère de l’individualisme forcené. Une belle réussite.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray de Marcel le coquillage (avec ses chaussures) sorti l’automne dernier chez L’Atelier d’Images bénéficie, côté image et son, de l’expérience aguerrie de l’éditeur en termes de haute-définition : le rendu vidéo est tout simplement extraordinaire. La définition et le piqué sont d’une précision chirurgicale, les couleurs et les contrastes au taquet et irréprochables : c’est du très lourd. Le niveau de détail est également assez époustouflant dans son genre : on est vraiment en présence d’un Blu-ray de démonstration, parfait en tous points. Bravo. Côté audio, VF et VO sont mixée en DTS-HD Master Audio 5.1, et les deux pistes se révèlent parfaitement immersives et d’une précision redoutable dans la restitution des ambiances. Même si le film de Dean Fleischer-Camp ne se prête naturellement pas à la démonstration de gros son et de basses tonitruantes, l’ensemble fait preuve d’une spatialisation absolument remarquable.
La section suppléments nous propose de prolonger le plaisir pris devant le film par le biais d’un intéressant making of (18 minutes), qui reviendra sur la création du personnage et sur les différentes étapes du processus ayant mené au long-métrage. On terminera le tour des suppléments avec la traditionnelle bande-annonce ainsi qu’avec une featurette sur les effets visuels du film (1 minute).