Test Blu-ray : La Maison du mal

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La Maison du mal

États-Unis, Bulgarie : 2023
Titre original : Cobweb
Réalisation : Samuel Bodin
Scénario : Chris Thomas Devlin
Acteurs : Woody Norman, Lizzy Caplan, Antony Starr
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h28
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 19 juillet 2023
Date de sortie DVD/BR : 21 novembre 2023

Peter, âgé de huit ans, est tourmenté par un bruit mystérieux et incessant de tapotement provenant du mur de sa chambre – mais ses parents affirment que ce n’est que le fruit de son imagination. À mesure que sa peur s’intensifie, Peter se persuade que ses parents lui cachent un terrible secret et perd toute confiance en eux, ce qui ne fait qu’accroître son angoisse et ses terreurs…

Le film

[3,5/5]

Repéré grâce à la série télé Marianne, qu’il avait créée, co-écrite et réalisée pour Netflix en 2019, le français Samuel Bodin a décidé de continuer sa carrière en dehors des sentiers battus en passant d’un géant américain à un autre : après avoir collaboré avec Netflix, c’est sous les couleurs de Lionsgate qu’est sorti son premier long-métrage, La Maison du mal. Produit par Seth Rogen, Evan Goldberg, James Weaver et Roy Lee, ce petit film d’horreur centre son récit – ou du moins une bonne partie de celui-ci – sur un jeune garçon, Peter, souffrant de « terreurs nocturnes ». Bien sûr, une dose de fantastique s’invitera à la fête, de même qu’un sacré brin de folie, qui permettra finalement à La Maison du mal de tirer son épingle du jeu et de s’imposer comme une jolie carte de visite pour le réalisateur français…

On le sait, le cinéma fantastique et les récits de « coming of age » font souvent bon ménage, mais en raison du jeune âge du protagoniste principal, le scénariste de La Maison du mal Chris Thomas Devlin se refuse à aborder frontalement cette idée de « passage à l’âge adulte ». Pour autant, le film comporte dans la deuxième partie de son intrigue beaucoup d’éléments qui évoqueront cette idée de coming of age, en partie lié à la découverte de la sexualité et à une certaine notion d’acceptation de soi… mais pas chez Peter, le personnage principal. Difficile d’en révéler davantage sans éventer un des gros secrets de l’intrigue du film. Cependant, on ne pourra que souligner l’habileté – et même la poésie – du scénario de Chris Thomas Devlin, qui figurait depuis 2018 sur la fameuse « liste noire » des meilleurs scénarios n’ayant pas encore été tournés.

Pour l’essentiel, La Maison du mal se base donc sur une intrigue de terreurs nocturnes tournée « à hauteur d’enfant », mais ne tardera pas à agrémenter le spectacle d’éléments volontiers malaisants, évoquant certaines légendes urbaines tout en laissant toujours flotter au-dessus de ses personnages le spectre des violences intrafamiliales. Grâce au talent de Samuel Bodin, qui parvient à maintenir la pression durant tout le film, le résultat à l’écran pourra s’avérer assez dérangeant, l’atmosphère allant crescendo dans l’horreur et nous réservant suffisamment de surprises en cours de route pour atteindre – au moins partiellement – son but.

Les réserves que certains spectateurs pourront avoir vis-à-vis de La Maison du mal ne se rapportent pas réellement à la mise en scène du film, assez remarquable, ni aux effets spéciaux, dans l’ensemble assez réussis, et encore moins au scénario, solide et bien charpenté. On n’aura pas grand-chose non plus à reprocher au casting : le jeune acteur au centre du film, Woody Norman, fait preuve d’une belle sensibilité, Cleopatra Coleman est impeccable dans la peau de l’institutrice un peu trop curieuse, et les parents du héros, incarnés par Antony Starr et Lizzy Caplan, sont interprétés de façon absolument bluffante. Pourtant, si excellents soient-ils, c’est à cause d’Antony Starr et Lizzy Caplan que La Maison du mal atteint ses limites.

Si vous n’avez aucune idée de qui sont Antony Starr et Lizzy Caplan, surtout, ne cherchez pas : tout ignorer de leurs carrières et des rôles qu’ils ont incarnés à la télévision ces dernières années vous permettra à coup sûr d’apprécier La Maison du mal à sa juste valeur. En revanche, si vous connaissez ces acteurs et les rôles qui leur collent à la peau depuis quelques années, vous ne pourrez que vous lamenter du manque d’imagination des producteurs Hollywoodiens, dans le sens où leur simple présence dans le rôle des parents du jeune Peter est déjà presque un #Spoiler, ou du moins un énorme indice quant à la nature véritable des deux personnages. Si impressionnante que soit leur prestation, ce choix de casting tend à amoindrir de façon assez considérable une des surprises potentielles du récit. Dommage !

Le Blu-ray

[4/5]

Après une courte carrière en salles ayant attiré environ 164.000 curieux l’été dernier, La Maison du mal s’offre donc une belle édition Haute-Définition, sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Et côté Blu-ray, la sublime photo du film signée Philip Lozano est réellement magnifiée par un transfert aux petits oignons signé Metro : le master affiche une forme insolente, le piqué et le niveau de détail sont très satisfaisants, bref tout est fait pour que l’on s’extasie sur les séquences de flippe comme sur le reste du film. Niveau son, comme d’habitude chez l’éditeur, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 redoutablement spatialisés : l’immersion est totale, les effets sont dynamiques et nombreux, et le rendu acoustique affiche une ampleur assez impressionnante. On privilégiera naturellement la VO, ne serait-ce que pour apprécier à sa juste valeur la performance générale du casting – et surtout de la fébrile Lizzy Caplan.

Dans la section suppléments, le Blu-ray édité par Metropolitan Vidéo nous propose de découvrir trois featurettes (9 minutes au total) revenant sur le tournage du film avec un classicisme / professionnalisme à l’américaine, avec un bon équilibre entre le ton promo et les informations intéressantes. On pourra y entendre Samuel Bodin s’exprimer en anglais sur le plateau. On aura également l’occasion d’entendre le cinéaste s’exprimer en français, puisque les suppléments nous proposent un passionnant entretien avec Samuel Bodin (27 minutes). Cette interview détendue et sans langue de bois lui permettra de revenir sur la genèse du film, sur ses liens avec la série Marianne, ainsi que sur le scénario, le tournage ou encore son attachement au genre horrifique. On terminera avec les traditionnelles bandes-annonces éditeur.

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