Centre Pompidou : Rétrospectives Euzhan Palcy et Alice Rohrwacher à l’automne 2023

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Euzhan Palcy au Centre Pompidou en septembre 2023 © 2023 Hugues Lawson-Body / Centre Pompidou
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Officiellement, le Centre Pompidou à Paris n’est censé fermer pour travaux de rénovation qu’à l’été 2025. Or, c’est dès à présent que les amateurs d’art moderne peuvent parfois trouver porte close du côté de Beaubourg, en raison d’un mouvement de grève, d’actualité pas plus tard qu’hier et aujourd’hui. Espérons donc que le beau programme automnal du département cinéma de l’illustre institution parisienne ne tombera pas entièrement victime des revendications tout à fait légitimes des hommes et des femmes qui y travaillent. Le chantier de rénovation devra durer, quant à lui, pendant au moins cinq ans, jusqu’en 2030.

En attendant, deux réalisatrices d’exception auront l’honneur de rétrospectives d’envergure aux mois de novembre et de décembre 2023. C’est la cinéaste antillaise Euzhan Palcy qui sera la première l’invitée du Centre Pompidou pendant deux semaines, à partir de ce mercredi 8 novembre jusqu’au dimanche 19 novembre inclus. Le temps de voir projeté six de ses longs-métrages, deux courts-métrages et une série, accompagnés d’une masterclasse le dimanche 12 novembre à 17h00. Le mois de décembre sera dédié à la réalisatrice italienne Alice Rohrwacher, en France à la fois pour la sortie de son dernier film La Chimère et pour la rétrospective intégrale de ses films, une exposition / installation et une masterclasse à Beaubourg. Tout ceci est prévu du vendredi 1er décembre au lundi 1er janvier 2024.

Ces deux événements incontournables s’inscrivent dans le cadre du Festival d’Automne 2023.

Rue Cases-Nègres © 1983 René Marran / JMJ International Pictures Tous droits réservés

Euzhan Palcy Itinéraire d’une pionnière

Quand l’Académie du cinéma américain avait annoncé en juin 2022 que la réalisatrice française Euzhan Palcy (* 1958) allait recevoir un Oscar d’honneur quelques mois plus tard, cette nouvelle était accueillie par certains cinéphiles avec une dose considérable d’étonnement. En effet, sa filmographie est tout sauf abondante et ses rares films n’avaient plus vu la lumière des salles de cinéma depuis trente ans. Qu’à cela ne tienne, la vague Palcy avait de nouveau pris de la vitesse. Après la remise de la médaille de l’Assemblée nationale en mai dernier, cette pionnière d’un cinéma engagé et intransigeant fera escale ces deux prochaines semaines au Centre Pompidou. L’occasion idéale pour voir ou revoir ses films. Puis, le cas échéant, réviser notre opinion sur ce corpus de films très réduit ou bien la confirmer en parfaite connaissance de cause.

Car en dehors de ses deux premiers films, Rue Cases-Nègres – César de la Meilleure Première œuvre en 1984 – et le drame sur l’apartheid Une saison blanche et sèche avec Donald Sutherland et Marlon Brando, elle n’a pas vraiment marqué l’Histoire du cinéma. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne se serait pas essayée par la suite à différents genres et formes filmiques, comme le démontrent sa série d’entretiens de l’éminent poète de la négritude Aimé Césaire et la production Disney pour la télévision Le Combat de Ruby Bridges avec Chaz Monet et Penelope Ann Miller. Cette dernière s’était par ailleurs trouvée au cœur d’une polémique en avril dernier, par rapport à son maintien ou son retrait du catalogue des supports éducatifs dans les écoles primaires en Floride.


La Chimère © 2023 Tempesta Films / Ad Vitam Production / Amka Films Productions / arte France Cinéma /
Ad Vitam Distribution Tous droits réservés

Alice Rohrwacher Rêver entre les mondes

La réalisatrice italienne Alice Rohrwacher (* 1981) est, elle aussi, une véritable touche-à-tout en matière de cinéma. En témoignent ses bientôt quatre films sortis sur les écrans de cinéma français : Corpo celeste – sélectionné au Festival de Cannes en 2011 par la Quinzaine des réalisateurs –, Les Merveilles – Grand Prix à Cannes trois ans plus tard –, Heureux comme Lazzaro – Prix du scénario sur la Croisette en 2018 – et La Chimère avec Josh O’Connor, à l’affiche en France à partir du 6 décembre et le seul de ses films en compétition à Cannes à être reparti bredouille. Entre-temps, elle avait participé au documentaire collectif Futura avec ses confrères Pietro Marcello (L’Envol) et Francesco Munzi (Les Âmes noires). Plus tôt cette année, elle a même été nommée à l’Oscar du Meilleur Court-métrage pour Le pupille, disponible en ligne sur Disney+.

Accessoirement la sœur cadette de l’actrice Alba Rohrwacher, cette figure de proue du jeune cinéma italien présentera une exposition inédite au Centre Pompidou. Intitulée « Bar Luna », elle a été conçue avec la compagnie de théâtre Muta Imago et l’artiste fleuriste Thierry Boutemy. Sa référence principale pour cette installation a été le mythe d’Orphée et Eurydice dont s’inspire également son dernier film. Enfin, cette rétrospective intégrale sera ponctuée d’une masterclasse et accompagnée de la publication d’un livre d’entretiens « Alice Rohrwacher Le Vrai du faux » aux Éditions de l’Œil.

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