Test Blu-ray 4K Ultra HD : The Flash

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The Flash

États-Unis : 2023
Titre original : –
Réalisation : Andy Muschietti
Scénario : Christina Hodson
Acteurs : Ezra Miller, Michael Keaton, Sasha Calle
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 2h24
Genre : Fantastique, Super-héros
Date de sortie cinéma : 14 juin 2023
Date de sortie DVD/BR/4K : 18 octobre 2023

Barry se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps et modifier son passé. Mais ses efforts pour sauver sa famille ne sont pas sans conséquences sur l’avenir, et Barry se retrouve pris au piège d’une réalité où le général Zod est de retour, menaçant d’anéantir la planète, et où les super-héros ont disparu. À moins que Barry ne réussisse à tirer de sa retraite un Batman bien changé et à venir en aide à un Kryptonien incarcéré, qui n’est pas forcément celui qu’il recherche. Barry s’engage alors dans une terrible course contre la montre pour protéger le monde dans lequel il est et retrouver le futur qu’il connaît. Mais son sacrifice ultime suffira-t-il à sauver l’univers ?

Le film

[3,5/5]

Flash Flop, Flash Bash

Avec quelques mois de recul, il ne fait aucun doute aujourd’hui que The Flash a représenté en 2023 un véritable désastre financier pour Warner Bros. Le film n’a réalisé « que » 260 millions de recettes au box-office international, et on considère qu’en incluant le marketing et les reshoots demandés par Warner et DC, le film d’Andy Muschietti aura fait perdre environ 200 millions de dollars au studio.

Il faut dire qu’à l’ère des réseaux sociaux tout-puissants, il ne fait plus bon être un blockbuster un peu mal fagoté, et les défauts d’un film tel que The Flash auront tellement été montés en épingle par des trolls du Net ivres de leur petit pouvoir qu’ils ont probablement réduit à néant toute chance de succès du film au box-office.

La plupart des observateurs ont ainsi volontairement mis de côté les bons côtés de The Flash pour n’appuyer que là où ça fait mal. Ils se sont ainsi concentrés sur plusieurs points :

– le fait que le concept de « multivers » arrivait chez DC avec plusieurs années de retard par rapport à son concurrent Marvel. Conscients que leur public était « mûr », les studios Marvel avaient commencé à explorer ce concept en mélangeant les différents univers cinématographiques autour d’une même franchise avec Spider-Man – New Generation en 2018, puis avec WandaVision (2021) et Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022).

– le fait que les effets spéciaux du film sont approximatifs, voire ratés. Il est vrai qu’il s’agit là d’une constante en ce qui concerne les films estampillés DC Comics (remember Wonder Woman), qui donnent parfois l’impression de proposer au public des effets spéciaux non finalisés, avec des personnages défiant les lois de la physique. Dans The Flash, certaines séquences, telles que le sauvetage des bébés – excellente idée au demeurant – au début du film, donnent ainsi l’impression d’être tirées d’un dessin animé en images de synthèse, ce qui, en 2023, a un peu de mal à passer.

– les démêlés avec la justice de l’acteur principal Ezra Miller sont également une source de problèmes sur le Net, qui s’érige souvent en tribunal populaire. Depuis 2022, Ezra Miller est en effet l’objet de plusieurs accusations (conduite en état d’ivresse, agressions, cambriolages, corruption de mineurs), et les appels au boycott de l’acteur se multiplient, ce qui ne risque pas d’arranger les affaires de la Warner, d’autant que Miller incarne également un personnage récurrent dans la saga Les Animaux Fantastiques. Il semble d’ailleurs très probable que The Flash marquera la dernière apparition d’Ezra Miller dans la peau de Barry Allen / Flash.

Ces différentes raisons ont finalement mené beaucoup de critiques à faire dans l’hyperbole négationniste, et à affirmer que The Flash était le pire film DC jamais réalisé. Carrément. Cependant, il nous semble qu’il faut savoir raison garder, et même si on reconnaît volontiers les défauts des films DC Comics – en espérant que James Gunn saura redresser le cap dans les années à venir – on a tout de même le sentiment qu’à l’image de Shazam ! La Rage des Dieux, le film d’Andy Muschietti ne méritait pas tant de haine et de critiques acerbes.

Ambitieux et différent

L’une des premières qualités de The Flash – la plus évidente probablement – se situe dans son aspect « méta », autoréférentiel. Vous le savez sans doute si vous lisez cet article : d’ici quelques mois, le DC Extended Universe subira une refonte complète sous l’impulsion de James Gunn, qui insufflera à cet univers une nouvelle direction créative et tentera, à nouveau, de construire un univers cinématographique cohérent à partir des célèbres personnages issus du giron DC Comics. Etant donné qu’il était déjà en chantier au moment de la nomination de James Gunn à la tête de DC, The Flash s’imposera comme l’un des derniers films de cette « vieille garde », et pour le coup, il essaie vraiment de proposer au public quelque chose de spécial en explorant non seulement le DCEU tel qu’on le connait depuis quelques années, mais aussi plus largement l’univers DC dans les comics, à la TV, dans les films pré-DCEU (Superman, Supergirl…) ou même dans la culture populaire, puisqu’on notera même dans le film une apparition [Attention #Spoilers] de Nicolas Cage en Superman, ainsi que de multiples références à Eric Stoltz incarnant Marty McFly dans la saga Retour vers le futur.

L’intrigue de The Flash joue ainsi avec plusieurs lignes temporelles, personnages et décors, et part d’ailleurs volontiers dans tous les sens, déployant à la manière de son personnage principal une énergie parfois difficile à suivre. Délaissant la noirceur imprimée au DCEU par Zack Snyder il y a quelques années, le film d’Andy Muschietti tente de trouver un équilibre entre le drame, la comédie débridée (oui, le film est très drôle) et l’action 100% adrénaline, et y parvient globalement avec plus ou moins de bonheur. La première heure de The Flash séduit grâce à un rythme effréné, et l’intrigue se déroule gentiment en direction d’un dernier acte blindé d’action, mais qui tend malheureusement un peu trop à s’éterniser au fur et à mesure que les différentes timelines au cœur du récit se déroulent et se rembobinent.

L’arc narratif principal de The Flash suit les démêlés familiaux de Barry Allen / Flash : refusant d’accepter la mort de sa mère et l’emprisonnement de son père, il atteint un point de rupture dans le temps et se retrouve envoyé dans un univers parallèle où sa mère est toujours en vie et où il rencontre son alter ego adolescent, situation qui sera l’objet de nombreux gags, souvent efficaces. Les deux Barry seront par ailleurs amenés à rencontrer un Bruce Wayne différent, devenu reclus au fil des ans, interprété par un Michael Keaton qui n’avait pas enfilé le Bat-Costume depuis Batman – Le défi en 1992. On découvrira également Supergirl sous les traits de Sasha Calle. De fait, si l’accent est globalement mis sur Barry, qui se débat tant bien que mal afin d’arranger les paradoxes spatio-temporels qu’il a lui-même créé, on notera que The Flash s’évertue également à tenter de construire une Ligue des Justiciers parallèle, ce qui a souvent été fait chez DC à la fois dans les comics et dans les films d’animation qui en sont adaptés.

Verdict

Il va donc sans dire que le scénario de The Flash jongle avec énormément d’idées et de possibilités narratives, et on admettra de bonne grâce que l’on reconnaît ici les qualités d’écriture de Christina Hodson, déjà responsable du scénario de Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn. Elle parvient en effet globalement à maintenir son cap, en dépit de quelques ralentissements peut-être liés à de trop fréquents changements de tonalité. Cela dit, comme dans le cas du film mettant en scène Harley Quinn et sa bande de connasses, la grande qualité du scénario de Christina Hodson est de savoir se montrer « imprévisible » : si bien entendu le récit suit une trame classique d’un point A à un point B, il est difficile de prédire ce qui va se passer entre les deux tant les idées de la scénariste peuvent parfois se révéler décalées et saugrenues.

Cependant, The Flash ne parvient pas à éviter certains défauts. Derrière la caméra, Andy Muschietti sait faire preuve d’un grand sens du spectacle, et apporte à DC son talent et son imagination en termes de choix de cadrage et même de rythme. Malheureusement, il doit composer avec des effets visuels d’une pauvreté assez scandaleuse au regard du budget du film, et qui tendent à transformer de longs passages du film en cinématiques tirées d’un jeu Playstation ou Xbox. La médiocrité générale des effets spéciaux ne permettant pas au spectateur de conserver la magie et/ou l’illusion, les scènes d’action trop longues l’amèneront le plus souvent à « décrocher » et, par conséquent, à trouver le temps long, surtout quand lesdites scènes d’action semblent parfois s’étirer au-delà du raisonnable. C’est souvent le talon d’Achille des productions DC / Warner – en plus de leurs durées excessives – mais The Flash parvient tout de même à conserver un ton léger et une mise en scène énergique qui le rendent beaucoup plus attachant que la plupart des films produits pour le DCEU. Ce qui n’en fait pas, au final, le pire film DC jamais réalisé, mais lui permettrait bien au contraire de se placer dans le quinté de tête des meilleurs films produits par Warner et DC Comics.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

The Flash vient donc d’atteindre les linéaires de vos revendeurs préférés sous les couleurs de Warner Bros, et dans une belle édition Steelbook Combo Blu-ray + Blu-ray 4K Ultra HD. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un blockbuster aussi récent, le film d’Andy Muschietti est absolument superbe en 4K, avec un transfert 2160p/HDR tellement net et détaillé qu’il accentue sans doute encore un peu plus le côté médiocre et artificiel des effets spéciaux (la version Blu-ray pourrait même mieux dissimuler les défauts à ce niveau-là). Reste que techniquement, c’est absolument parfait, avec un niveau de détail très nets, des textures fortes et une saturation des couleurs extrêmement audacieuse, encore améliorée par une gamme dynamique élevée en Dolby Vision. Rien à redire non plus concernant les niveaux de noir, les détails des ombres et les blancs éclatants. Du très beau travail technique ! Côté son, Warner fait également indéniablement le taf en nous proposant deux puissants mixages audio Dolby Atmos, qui seront toutes deux décodées en Dolby TrueHD 7.1 par les amplis non compatibles. Etant donné le déluge d’action que nous donne à voir The Flash, ces deux mixages seront littéralement ébouriffants, avec une spatialisation redoutable, des effets précis et puissants dans tous les sens et de très nombreux coups de pression de la part du caisson de basse – si vous vivez en appartement, on vous conseille de ne pas trop pousser le volume sous peine de réveiller tout l’étage.

Comme d’hab avec Warner, la section suppléments est pleine à craquer, et on notera que la version Blu-ray 4K Ultra HD comporte une poignée de suppléments inédits au support, ce qu’on pense bien être une première de la part de l’éditeur. Ce large éventail de bonus commencera avec un making of (37 minutes) qui permettra au réalisateur Andy Muschietti et à la productrice Barbara Muschietti de revenir sur le processus de fabrication du film, de la pré-production au dernier jour de tournage, en abordant des sujets tels que le développement de l’histoire, les acteurs, les retouches du scénario, la conception des décors, la récupération de la Batmobile originale du film de Tim Burton, les effets spéciaux, etc. On continuera ensuite avec une longue série de featurettes. La première est dédiée au concept du multivers (6 minutes), qui permettra à une poignée d’intervenants (dont Mark Waid, qui fut un des scénaristes attitrés des comics Flash entre 1990 et 2000) de nous expliquer que c’est Flash qui a donné le coup d’envoi à la popularité du concept de multivers, qui est un élément central de l’intrigue du film. On évoquera ensuite le retour de Batman (9 minutes), et plus précisément sur celui de Michael Keaton, qui reviendra sur le personnage ainsi que sur la mise à jour de son costume. Les featurettes suivantes seront consacrées à des focus sur différentes scènes-clés du film : on reviendra sur la scène de poursuite dans Gotham (7 minutes) au début du film, sur celle du sauvetage de Supergirl (7 minutes), sur celle du combat contre Zod dans le désert (6 minutes), et enfin sur celle du combat final (7 minutes), dont on ne vous dira rien de plus pour éviter les #Spoilers. On terminera enfin le tour des suppléments intrinsèquement liés au film avec une série de scènes coupées (14 minutes), présentées à divers stades de finalisation.

Le reste des suppléments n’est pas spécifiquement lié au film d’Andy Muschietti, mais nous réserve tout de même quelques excellentes surprises. On commencera avec un documentaire sur Flash (38 minutes), qui remontera aux origines du personnage en 1940 pour ensuite revenir sur ses différentes représentations à la TV ou dans d’autres films. Le tout est émaillé de nombreux entretiens avec des vétérans de l’industrie du comic book et de jolies illustrations. On continuera ensuite avec un documentaire sur Supergirl (16 minutes), qui est présenté de la même manière que le précédent, avec des interviews, des extraits et des pages de comics en guise d’illustration. Le bonus suivant est à la fois original et assez passionnant : il s’agit d’un podcast en six épisodes (1h34 au total) nous proposant une aventure inédite de Flash. Flash y est incarné par Max Greenfield (New Girl). Ce récit audio intitulé « Évasion du cirque de minuit » s’inscrit dans la veine du podcast Wolverine : The Long Night lancé en 2018 ou des podcasts Marvel’s Wastelanders lancés en 2021, dont le premier épisode « Old Man Star-Lord » est disponible en VF sur Audible avec les voix d’Antoine de Caunes et José Garcia. Contre toute attente, il s’agit d’un véritable petit « film audio », plutôt bien foutu dans son genre, dans le sens où le scénario compose de manière assez habile avec les limites d’une narration uniquement basée sur la voix et les environnements sonores. Pour les amateurs, les différents podcasts lancés par DC en 2022 devraient atterrir tôt ou tard en VF sur Spotify. On terminera le tour des bonus avec une bande-annonce du podcast (1 minutes) ainsi qu’avec une courte featurette consacrée à sa fabrication (2 minutes).

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