Test Blu-ray : The Whale

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The Whale

États-Unis : 2022
Titre original : –
Réalisation : Darren Aronofsky
Scénario : Samuel D. Hunter
Acteurs : Brendan Fraser, Sadie Sink, Hong Chau
Éditeur : Originals Factory
Durée : 1h57
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 8 mars 2023
Date de sortie DVD/BR : 22 juillet 2023

Charlie, professeur d’anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption…

Le Film

[3,5/5]

Décidément imprévisible, Darren Aronofsky a choisi de s’éloigner de l’horreur baroque de son dernier film, Mother ! (2017), pour aborder avec The Whale un sujet très réaliste et sensible : on y suivra en effet Charlie, un professeur d’anglais obèse vivant reclus chez lui (Brendan Fraser), dans ses efforts et tentatives afin de renouer avec sa fille adolescente Ellie (Sadie Sink), qu’il avait plus ou moins abandonnée alors qu’elle était une petite fille, après qu’il ait quitté son ex-femme Mary (Samantha Morton) pour un de ses étudiants. Au centre du film, la relation entre Charlie et Ellie représente pour le personnage central une ultime chance de rédemption avant une mort annoncée. Vous l’aurez compris, le nouveau film d’Aronofsky ne concourra pas au titre de comédie de l’année…

The Whale est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Samuel D. Hunter (2012), et dans sa mise en forme, le film d’Aronofsky conserve un aspect très « théâtral » : la quasi-totalité du film se déroule dans l’espace exigu – et presque claustrophobique – du domicile du personnage de Charlie. Ce choix esthétique nous permet d’ailleurs de souligner la première qualité du film : on ne pourra en effet que saluer le tour de force de Darren Aronofsky, qui parvient sans peine à insuffler du rythme à son film et à maintenir en éveil l’intérêt du spectateur au cœur d’un environnement cinématographique « confiné ».

Outre Charlie et sa fille Ellie, The Whale met également en scène l’aide-soignante de Charlie, Liz (Hong Chau), une infirmière dont on découvrira qu’elle possède des liens personnels assez déchirants avec son patient, liés à la fois aux troubles alimentaires de Charlie, à son homosexualité et à l’église voisine, « New Life », pour laquelle Thomas (Ty Simpkins) fait du prosélytisme. Même s’ils s’avèrent complexes et dramatiquement puissants, les liens existant entre les différents personnages du récit trahissent en partie la nature « scénique » de The Whale, dans le sens où leur transposition dans un univers cinématographique leur confère malheureusement un côté un peu artificiel.

Pour autant, les interactions entre les personnages du film, et en particulier celles entre Charlie et Liz et Charlie et Ellie, sonnent souvent juste, même si elles s’inscrivent dans un contexte général apparaissant comme un peu bancal. Ainsi, aussi tiré par les cheveux qu’il puisse paraître à priori, le lien unissant Charlie, son partenaire et Liz dégage sans conteste une émotion palpable au cœur de The Whale, même si bien sûr l’aspect le plus convaincant du film réside dans la relation tendue entre Charlie et sa fille. Heureusement, la performance douce et vulnérable de Brendan Fraser – récompensée en mars dernier par l’Oscar du meilleur acteur – ainsi que celles de Hong Chau et de la jeune Sadie Sink (découverte dans Stranger Things) permettent à The Whale de toucher le spectateur au-delà de son écriture parfois maladroite et trop théâtrale.

Le Blu-ray

[4/5]

Film exigeant et anti-spectaculaire, The Whale a tout de même réussi, grâce à la renommée de son réalisateur et à la performance de Brendan Fraser, à attirer un peu plus de 210.000 français dans les salles. Aujourd’hui, le film de Darren Aronofsky débarque au format Blu-ray, sous les couleurs de Originals Factory, qui s’était déjà occupé de la distribution du film dans les salles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditeur a fait le job avec soin, et apporté un soin tout particulier au transfert de l’image. Le master du film d’Aronofsky – présenté dans son ratio respecté en 1.33 – affiche donc une bonne forme, en dépit d’une photo volontairement terne et sous-éclairée : le piqué et le niveau de détails sont bons, le rendu des textures est excellent… En deux mots, l’éditeur compose de manière adroite avec un ensemble en basse lumière, et rend un bel hommage au travail de Matthew Libatique sur la photo du film. Côté son, l’immersion du spectateur est grandement facilitée par deux mixages (VF/VO) en DTS-HD Master Audio 5.1. Bien entendu, l’esprit du film n’est pas aux effets multicanaux ostentatoires et aux basses tonitruantes, mais la finesse est au rendez-vous, avec une activité surround subtilement amenée, un bon placement de la musique de Rob Simonsen, et un certain nombre d’effets d’environnement bien placés. Que cela soit en version française ou version originale, les dialogues sont restitués de manière claire et nette tout au long du film.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord un intéressant making of (25 minutes), qui nous permettra de découvrir l’envers du décor de The Whale, le tout étant rythmé par des entretiens avec les principaux acteurs et l’équipe du film. Darren Aronofsky et son directeur photo Matthew Libatique y évoqueront notamment la difficulté de tourner dans un espace restreint tout en essayant d’imprégner du rythme et de proposer des choses d’un point de vue purement visuel. On terminera le tour des bonus avec un sujet dédié à la musique du film (8 minutes) et au compositeur Rob Simonsen. Intéressant !

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