L’acteur autrichien Helmut Berger est décédé ce jour à Salzbourg. Il était âgé de 78 ans. Connu surtout pour sa relation étroite avec le réalisateur italien Luchino Visconti, pour lequel il avait joué dans Les Damnés, Ludwig Le Crépuscule des dieux et Violence et passion, Berger avait du mal à maintenir son degré de notoriété après la disparition du maître italien en 1976. Néanmoins, au fil d’une carrière plus sporadique à partir des années 1980, on a pu le voir entre autres chez Vittorio De Sica, Joseph Losey, Francis Ford Coppola, Bertrand Bonello et Albert Serra.
Tout juste âgé de vingt ans, le jeune Helmut Berger était parti tenter sa chance du côté du cinéma italien. Il avait décroché son premier petit rôle dans l’épisode réalisé par Luchino Visconti dans le film à sketches Les Sorcières en 1967. Deux ans plus tard, c’est leur première vraie collaboration sur Les Damnés qui rend l’acteur célèbre à la fois en Europe et aux États-Unis.
Dès lors, il tente de tirer profit de son physique de jeune premier au fond plus sombre dans des films comme Le Dépravé de Massimo Dallamano, Un beau monstre et Les Voraces de Sergio Gobbi, Le Jardin des Finzi Contini de Vittorio De Sica – Ours d’or au Festival de Berlin en 1971 et Oscar du Meilleur Film étranger en 1972 – et Un papillon aux ailes ensanglantées de Duccio Tessari. En 1973, il retrouve son pygmalion pour son rôle sans doute le plus emblématique : celui du roi maudit Louis II de Bavière dans l’épopée historique Ludwig Le Crépuscule des dieux de Luchino Visconti.
Après l’adaptation sulfureuse de Arthur Schnitzler Le Baiser par Otto Schenk et Les Noces de cendre de Larry Peerce aux côtés de Elizabeth Taylor et Henry Fonda, Helmut Berger retrouve une dernière fois Visconti en 1974 pour Violence et passion dans lequel les mœurs modernes et décomplexées de son personnage entrent directement en conflit avec celles du vieux professeur interprété par Burt Lancaster. Jusqu’à la fin de la décennie, les services du comédien étaient de même très demandés, notamment dans Une Anglaise romantique de Joseph Losey, Les Nuits chaudes de Berlin de Tinto Brass, Victoire à Entebbe de Marvin Chomsky, La Grande bataille de Umberto Lenzi et Le Crépuscule des faux dieux de Duccio Tessari.
La longue fin de carrière de Helmut Berger était sensiblement moins prestigieuse, malgré un rôle semi-récurrent dans la série à succès « Dynastie » et des collaborations ponctuelles avec Jess Franco (Les Prédateurs de la nuit), Francis Ford Coppola (Le Parrain 3ème partie), Mika Kaurismäki (Honey Baby), Bernard Rose (Paganini Le Violoniste du diable), Bertrand Bonello (Saint Laurent) et Albert Serra (Liberté).