Comme bon nombre de salles de cinéma françaises, le Louxor se mettra à l’heure cannoise dès demain soir, avec la retransmission en direct de la cérémonie d’ouverture du 76ème Festival de Cannes et la projection du film d’ouverture Jeanne du Barry de Maïwenn. Toutefois, le Palais du cinéma à Paris a également pensé aux amateurs d’œuvres cinématographiques plus anciennes. Pendant deux semaines, du mercredi 17 au mardi 30 mai, le complexe municipal programmera sept films de Ernst Lubitsch, le roi de la comédie de mœurs pétillante connu surtout pour ses films des années 1930 et ’40.
Chacun de ces chefs-d’œuvre de l’humour sophistiqué aura droit à un minimum de six (Sérénade à trois) et un maximum de seize (To Be or Not To Be) séances au cours du cycle. Vous n’aurez donc aucune excuse pour passer à côté de ces pépites de la frivolité, à moins de passer la deuxième moitié du mois de mai sur la Croisette !
Également à l’affiche au Louxor ces prochaines semaines : la poursuite du ciné-club dédié au réalisateur italien Francesco Rosi les deux dimanches restants du mois avec Main basse sur la ville et Cadavres exquis, ainsi que la reprise de la sélection de la Quinzaine des cinéastes en vingt films, du mercredi 7 au mardi 13 juin. La réservation des places pour ce dernier événement est d’ailleurs ouverte en caisse du cinéma ou sur son site depuis jeudi dernier.
Même s’il faut remonter loin dans le temps pour trouver une rétrospective intégrale des films de Ernst Lubitsch (1892-1947) – c’était à la Cinémathèque Française à la rentrée 2010 –, ce réalisateur d’origine allemande est plutôt bien traité par les distributeurs de films de patrimoine. Ces cinq dernières années, ce sont pas moins de neuf de ses films qui sont ressortis en version restaurée en France, dont certains à deux reprises ! Il n’empêche qu’on aimerait bien voir ou revoir ses premiers films marquants de la période muette en Allemagne, avant que le réalisateur de La Chatte des montagnes et de L’Éventail de Lady Windermere ne parte faire fortune à Hollywood.
Outre-Atlantique, Lubitsch n’avait pas tardé à peaufiner sa célèbre « touche » à travers des films aussi incontournables que Haute pègre avec Miriam Hopkins, Kay Francis et Herbert Marshall et Sérénade à trois avec Frederic March, Gary Cooper et Miriam Hopkins. Ces triangles amoureux qui contournaient astucieusement les conventions puritaines à l’ordre du jour aux États-Unis dans les années ’30 étaient suivis de la première incursion de la légendaire Greta Garbo dans le genre comique avec Ninotchka, du conte moral nullement édifiant mais hautement divertissant La Huitième femme de Barbe bleue avec Claudette Colbert et Gary Cooper et de la belle aventure romantique que vivent Margaret Sullavan et James Stewart par échange épistolaire interposé dans Rendez-vous.
Le tour d’horizon de l’univers de Ernst Lubitsch se poursuit au Louxor avec son film resté le plus célèbre à ce jour et fraîchement ressorti To Be or Not To Be avec Carole Lombard et Jack Benny. Et il s’achève avec le dernier film qu’il avait réalisé entièrement avant de succomber à une crise cardiaque : Cluny Brown La Folle ingénue avec Charles Boyer et Jennifer Jones.
