Test DVD : Rimini

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Rimini

France : 2022
Réalisation : Ulrich Seidl
Scénario : Ulrich Seidl, Veronika Franz
Acteurs : Michael Thomas, Tessa Göttlicher, Hans-Michael Rehberg
Éditeur : Damned Distribution
Durée : 1h51
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 23 novembre 2022
Date de sortie DVD : 4 avril 2023

Vieux crooner autrichien et gigolo occasionnel, Richie Bravo survit en poussant la chansonnette pour des retraités dans des hôtels miteux de Rimini, sur la côte Adriatique. Son monde commence à vaciller quand Tessa, sa fille désormais adulte, fait irruption dans sa vie et lui demande l’argent qu’il ne lui a jamais donné.

Le film

[3.5/5]

A l’instar de Ruben Östlund et de Michael Haneke, l’autrichien Ulrich Seidl fait partie de ces réalisateurs qui ne font pas grand chose pour caresser les spectateurs dans le sens du poil. Pratiquant aussi bien la fiction que le documentaire, le voici qui revient à la fiction 10 ans après sa trilogie Paradis (Foi, Amour, Espoir). Au départ, l’idée était de faire un film sur 2 frères, l’un chanteur « has-been », installé en Italie et monnayant sa renommée passée auprès de fans âgé.e.s, l’autre installé en Roumanie afin de faire oublier un passé peu reluisant. Il a finalement pris la décision de faire un diptyque avec Rimini, racontant l’histoire du chanteur Richie Bravo, et Sparta, racontant celle d’Ewald (Sparta sortira en salles le 31 mai 2023). Contrairement à certains de ses films précédents, Rimini n’est pas glauque, il n’est que pathétique, à l’image de son personnage principal. Même si, aujourd’hui, gros et alcoolique, il n’arrive que très difficilement à se faire passer pour un vieux beau, tout porte à croire que Richie Bravo a eu son heure de gloire en tant que chanteur, une bonne trentaine d’années auparavant. La meilleure preuve réside dans l’attention que lui portent ces autrichiens et, surtout, ces autrichiennes d’une soixantaine d’années qu’il vient « charmer » avec ses vieilles rengaines dans ces hôtels de Rimini où ils et elles sont venu.e.s en plein hiver. La paye venant des hôteliers n’est pas grasse mais certaines de ses fans féminines se conduisent en groupies et, sans doute honorées d’avoir été choisies, lui laissent une enveloppe pour le remercier. Pathétique aussi, la vie familiale de Richie : une mère qui vient de mourir, un père atteint de démence qui vit dans une maison de retraite : il y déambule sans pouvoir en sortir, chantant à l’occasion des chants nazis. Et puis  Richie a une fille, Tessa : il ne l’a pas vue depuis des années, il n’a jamais donné à sa mère l’argent dont elle avait besoin pour l’élever et la voilà qui débarque, exigeant de lui cet argent non versé dans le passé. Où le trouver, cet argent, lui qui tire le diable par la queue ? Et puis, c’est qui, cet homme qui semble ne pas quitter Tessa d’une semelle ? Un arabe, en plus !

On peut s’étonner du choix de Rimini et de la saison hivernale comme décor pour le film : Rimini, une station balnéaire italienne située sur la côte Adriatique, une des plus importantes stations balnéaires d’Europe. La vision que donne le film de Rimini est celle d’une ville qui peut se retrouver recouverte de neige, une ville presque déserte, une ville dans laquelle Richie ne rencontre que les touristes autrichiens qui le font vivre et des migrants, assis dans le froid et auxquels il ne prête aucune attention quand il passe devant eux. Le personnage de Richie Bravo est interprété par le comédien autrichien Michael Thomas qui avait déjà joué dans deux films de Ulrich Seidl, Import/export et Paradis : Espoir. C’est d’ailleurs il y a plus de 15 ans, lors de la préparation en Ukraine de Import/Export, que Ulrich Seidl a découvert les talents de chanteur de Michael Thomas, une découverte qui a fait germer le personnage de Richie Bravo chez le réalisateur. Un personnage peu sympathique, un film qui ne respire pas la joie, mais pour lesquels on ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie tellement ils sont pathétiques.

Le DVD

[3/5]

Pas grand chose à dire sur le support DVD de Rimini. En effet, il n’y aucun choix concernant la langue, le film ne pouvant être visionné qu’en VO sous-titrée, aucun choix concernant le son qui n’est disponible qu’en 5.1 (mais ça passe très bien même lorsqu’on n’est pas équipé d’un home-cinéma de compétition !) et aucun supplément. Vous l’avez compris : ce DVD permet de voir le film et c’est tout. C’est tout mais c’est déjà beaucoup car Rimini fait partie de ces films peu commodes dont les aspérités peuvent gratter les spectateurs mais qui restent fortement et longuement présents dans leur mémoire.

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