Transformers : Le Commencement
États-Unis : 2024
Titre original : Transformers One
Réalisation : Josh Cooley
Scénario : Andrew Barrer, Gabriel Ferrari
Voix : Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Brian Tyree Henry
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h44
Genre : Animation, Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 23 octobre 2024
Date de sortie DVD/BR/4K : 26 février 2025
L’histoire se déroule sur Cybertron, où vivent à la fois les Autobots et les Decepticons. Le film se concentre sur la relation entre Optimus Prime et Megatron…
Le film
[3/5]
Avec Transformers en 2007, Michael Bay a redéfini toutes les règles du Blockbuster contemporain en réussissant là où tout le monde avait échoué avant lui, c’est à dire en transformant une ligne de jouets en une franchise cinématographique à succès. Pour vendre leurs jouets à travers le monde, les firmes japonaise Takara Tomy et américaine Hasbro avaient déjà multiplié les supports marketing depuis le milieu des années 80 (comics, dessins animés, jeux vidéo…), mais aucune n’est plus rentable que le cinéma, et grâce à Michael Bay, une ligne de jouets constituée de robots pouvant être transformés en véhicules est devenu une institution déchaînant les imaginations dans le monde entier.
A ce titre, pendant la production de Transformers : Le Commencement, le producteur Lorenzo di Bonaventura avait teasé le film en expliquant qu’il raconterait « toute la mythologie de Cybertron ». Parce qu’aujourd’hui, il y a carrément une « mythologie » Transformers, comme il y a également une mythologie G.I. Joe ou Les Maîtres de l’Univers, et comme il y aura sans doute un jour une mythologie autour des TéléTubbies ou de la Pat’Patrouille. En 2045, un énième reboot de Dora l’exploratrice reviendra sans doute sur les origines de l’antagonisme entre Dora et Chipeur, nous expliquant la source de la kleptomanie du renard, tout en étant salué par la critique et le public pour son respect vis-à-vis de toute la mythologie et toute la richesse de l’univers de la franchise.
Alors voilà, Transformers : Le Commencement est donc une préquelle à la franchise Transformers, centrée sur les relations entre Optimus Prime et Mégatron sur Cybertron. Le film emmène le spectateur dans la cité d’Iacon, au cœur de laquelle Orion Pax et D-16, deux mineurs d’Energon, vont découvrir une piste quant à la disparition de la Matrice du Commandement. Leur quête de l’artéfact va les mener à la surface de leur planète, Cybertron, accompagnés de B-127 et d’Elita-1. Ce qu’ils ignorent, c’est que cette aventure les mènera à devenir respectivement Optimus Prime et Mégatron, et à former les factions des Autobots et des Decepticons. Vous avez compris quelque-chose à ce résumé ? Si oui, il va sans dire que le film est fait pour vous. Si non, revoyez vos mythologies.
Dans l’absolu, on aurait pu s’attendre à voir débarquer Transformers : Le Commencement sur Netflix, à la façon des séries d’animation Tomb Raider : La Légende de Lara Croft ou Arcane, mais non : la franchise créée par Michael Bay fut un tel « game-changer » chez Hasbro que dès l’origine, ce projet-là était prévu pour le grand écran, dans le cadre d’un gros projet de développement tournant autour du futur de la franchise Transformers, afin de la remodeler pour une nouvelle génération. Exit donc le divertissement pop corn assumé et décérébré des huit premiers films de la saga, tournés entre 2007 et 2023, place à un univers complexe et à une « origin story » ne se déroulant ni à la même époque, ni dans le même univers que les films précédents.
Et pour marquer encore plus nettement la différence avec ce qui avait été fait avant, même le format change : Transformers : Le Commencement est donc un film d’animation, qui joue la carte du reboot, visant à ramener la franchise à l’une de ses premières variations, à savoir le dessin animé, diffusé à la TV à partir de 1984, mais qui avait déjà connu une déclinaison dans les salles obscures en 1986 avec Transformers : La Guerre des robots. L’idée à plus ou moins court terme est probablement de relancer la franchise à part entière. Pour ce faire, les exécutifs de chez Paramount et Hasbro sont allés chercher plusieurs acteurs connus pour leurs prestations chez Marvel : Chris Hemsworth (Thor), Brian Tyree Henry (Phastos) et Scarlett Johansson (Black Widow).
Et dans son créneau, le moins que l’on puisse constater, c’est que Transformers : Le Commencement s’avère un produit marketing parfaitement ciblé. Six mois après la sortie du film dans les salles, Transformers : Le Commencement semble en effet faire le consensus sur tous les agrégateurs critiques : 7,6/10 sur IMDb, note calculée sur les votes de plus de 46.000 spectateurs. 89% des avis des critiques et 97% des avis du public sur Rotten Tomatoes. Enfin, chez notre confrère français Allociné, le film de Josh Cooley s’offre une note moyenne de 4/5 du public et 3.4/5 de la part de la presse.
Vous l’aurez compris à la lecture des atermoiements incessants que l’on a orchestré ici avant d’aborder de front Transformers : Le Commencement : même les spectateurs ayant effectivement grandi en jouant avec des jouets Transformers ont probablement tous abandonné l’univers des Autobots et des Decepticons depuis environ quarante ans pour devenir adultes. La question est de savoir combien d’entre eux ont continué à entretenir un attachement nostalgique à leur endroit ; de ce fait, l’axe rigolard et résolument orienté pop corn choisi par Michael Bay pour la franchise trustant les écrans depuis 2007 paraissait finalement tout à fait convenir à l’esprit Transformers, et dans l’absolu, ce n’est pas la puissance créative et l’originalité de Transformers : Le Commencement qui pourront nous convaincre du contraire.
Pour autant, si d’un point de vue narratif, stylistique et de structurel, le scénario de Andrew Barrer et Gabriel Ferrari ne réinvente pas la roue, il faut admettre qu’il tient debout, que l’animation est soignée, et que la ligne de démarcation entre Orion Pax (futur Optimus Prime) et D-16 (futur Megatron) trouve son équilibre de façon très satisfaisante dans le dernier acte de Transformers : Le Commencement. On conviendra donc du fait qu’il s’agit d’un film plutôt joli et correctement torché, globalement solide et occasionnellement amusant, et ce même pour un spectateur totalement étranger à la « mythologie » Transformers.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Il est extrêmement rare que les éditeurs français optent pour la technologie Blu-ray 4K quand il s’agit de dessins animés. Les studios majeurs dans le domaine de l’animation (Disney, Pixar, Dreamworks, Illumination…) sortent volontiers leurs films au format Blu-ray, mais les films d’animation ne voient jamais ou presque le jour en Katka. Mais la sortie de Transformers : Le Commencement au format Blu-ray 4K Ultra HD est une preuve supplémentaire du fait que Paramount Pictures croit vraiment dans le potentiel de son poulain, et ce même si le film n’a enregistré qu’un peu plus de 315 entrées dans les salles françaises.
Côté galette 4K, le film de Josh Cooley s’offre les options HDR10 et Dolby Vision, qui lui permettront de creuser légèrement la différence avec le film sur support Blu-ray. La définition est irréprochable, le piqué précis et l’ensemble d’une précision folle, mais c’est surtout dans l’utilisation de sa large gamme de couleurs élargie que ce Blu-ray 4K Ultra HD révélera son potentiel. Les couleurs sont vives, brillantes, pleines de vie : un véritable feu d’artifice. Côté son, le film nous est proposé en VO dans un puissant mixage Dolby Atmos, qui sera décodé en Dolby TrueHD 7.1 si vous n’êtes pas équipé d’un ampli compatible. Le résultat acoustique est proprement tonitruant, plongeant le spectateur dans cet univers de science-fiction bigarrée, avec des effets surround et autres effets de spatialisation en pagaille et un caisson de basses ne faiblissant littéralement jamais. L’équilibre entre les dialogues, les bruitages et la bande originale de Brian Tyler est excellent, plaçant le spectateur en plein cœur d’un spectacle total. En VF, le film devra se contenter d’un mixage Dolby Digital 5.1 forcément moins explosif, mais très soigné.
Dans la section suppléments, on trouvera une petite poignée de featurettes globalement informatives, qui reviennent sur divers aspects de la réalisation du film. On commencera par un court making of (10 minutes), qui revient sur la « vision » proposée par le film et de la façon dont elle a été concrétisée. On continuera ensuite avec un focus sur le monde de Cybertron (10 minutes) avec le réalisateur Josh Cooley, l’équipe de conception de la production et l’équipe des effets visuels, qui nous expliquent comment ils ont abordé la représentation de ce monde coloré. Le sujet suivant sera l’occasion de rencontrer le casting vocal du film (11 minutes), et on terminera avec un retour sur deux scènes marquantes du film : la course des robots (6 minutes) et la séquence de bataille finale (9 minutes).