L’année 2023, sera-t-elle celle de la consécration pour Steven Spielberg ? Bien évidemment, celui qu’on considérait à juste titre comme le roi d’Hollywood dans les années 1980 et ’90 n’a plus besoin de quelque signe de reconnaissance que ce soit afin de cimenter sa place dans l’Histoire du cinéma ! Néanmoins, les premiers mois de l’année prochaine pourraient s’avérer hautement bénéfiques pour lui, puisqu’il est pour l’instant le favori pour l’Oscar du Meilleur réalisateur grâce à son film autobiographique The Fabelmans. Environ un mois avant la 95ème cérémonie des Oscars aura lieu la 73ème édition du Festival de Berlin. Et comme on le sait depuis la semaine dernière – le mardi 22 novembre pour être exact –, c’est là que Spielberg recevra un Ours d’or honorifique.
Aucune date précise pour cette soirée prestigieuse n’a été pour l’instant annoncée. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elle coïncidera avec la projection en avant-première de la sortie allemande au mois de mars de The Fabelmans. Ainsi que les dates de cette Berlinale du grand retour à la normale après la crise sanitaire, qui se déroulera du jeudi 16 au dimanche 26 février 2023 dans la capitale allemande. Une rétrospective partielle sera de même organisée autour de la filmographie imposante de Steven Spielberg. Enfin, la date de sortie française de The Fabelmans est prévue en plein Festival de Berlin, le mercredi 22 février prochain.
Un véritable touche-à-tout, Steven Spielberg (* 1946) n’a pas mis longtemps avant de s’imposer dans l’industrie du cinéma américain. Venu de la télévision, il a participé de façon décisive à l’avènement de l’ère des blockbusters avec son deuxième film de cinéma Les Dents de la mer en 1975. Le succès lui a de même souri à l’occasion d’autres films de grand spectacle tels que Rencontres du troisième type, Les Aventuriers de l’arche perdue et ses trois suites, ainsi qu’E.T. L’Extra-terrestre. A partir du milieu des années ’80, Spielberg s’était mis en quête de reconnaissance artistique avec des films aux sujets plus sérieux, comme La Couleur pourpre, Empire du soleil et enfin La Liste de Schindler, le phénomène mondial de 1993 qui lui avait valu d’innombrables récompenses.
Par la suite, il avait poursuivi cette alternance entre le populaire (Jurassic Park, Minority Report, La Guerre des mondes et Ready Player One) et le plus élitiste (Amistad, Il faut sauver le soldat Ryan, Munich, Lincoln et Le Pont des espions), tout en gommant prodigieusement la frontière entre les deux.
L’autre casquette, encore plus prolifique, de Steven Spielberg est celle de producteur. Depuis les années ’80, il a été le soutien financier précieux de confrères tels que Tobe Hooper (Poltergeist), Joe Dante (Gremlins et L’Aventure intérieure), Richard Donner (Les Goonies), Robert Zemeckis (Retour vers le futur et Qui veut la peau de Roger Rabbit), Barry Levinson (Le Secret de la pyramide), Frank Marshall (Arachnophobie), Jan De Bont (Twister), Barry Sonnenfeld (Men in black), Mimi Leder (Deep impact), Martin Campbell (Le Masque de Zorro), Rob Marshall (Mémoires d’une geisha), Clint Eastwood (Mémoires de nos pères, Lettres d’Iwo Jima et Au-delà), Michael Bay (Transformers), Peter Jackson (Lovely Bones), les frères Coen (True Grit), J.J. Abrams (Super 8), Shawn Levy (Real Steel) et Lasse Hallström (Les Recettes du bonheur).
Avec une carrière aussi imposante à son actif, Steven Spielberg n’est naturellement plus à son premier trophée honorifique avec l’Ours d’or berlinois. Il avait même commencé assez tôt à récolter des récompenses pour l’ensemble de son œuvre, à l’image du prix Irving G. Thalberg de l’Académie du cinéma américain en 1987 et du Lifetime Achievement Award de l’American Film Institute en 1995, de même qu’un César d’honneur la même année. En 1993, il avait d’ores et déjà obtenu un Lion d’or d’honneur au Festival de Venise, tandis qu’à celui de Cannes, il a dû se contenter d’un prix du scénario pour son premier film de cinéma Sugarland Express en 1974. Steven Spielberg avait par ailleurs été le président du jury cannois qui avait attribué sa Palme d’or en 2013 à La Vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche.
En termes d’Oscars, il a été nommé jusqu’à présent à dix-neuf reprises, depuis Rencontres du troisième type en 1978 jusqu’à West Side Story plus tôt cette année. A ce niveau-là, sa longévité est souverainement prouvée grâce à ses nominations dans la catégorie du Meilleur réalisateur au fil des décennies, dans les années ’70 (Rencontres du troisième type), ’80 (Les Aventuriers de l’arche perdue et E.T. L’Extra-terrestre), ’90 (La Liste de Schindler et Il faut sauver le soldat Ryan), 2000 (Munich), 2010 (Lincoln) et 2020 (West Side Story). Il y a été victorieux trois fois : comme Meilleur réalisateur et pour le Meilleur Film La Liste de Schindler en 1994, ainsi que comme Meilleur réalisateur pour Il faut sauver le soldat Ryan cinq ans plus tard.