Décès du réalisateur Alain Tanner

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2002

Charles mort ou vif © 1969 Groupe 5 / Société Suisse de Radiodiffusion et Télévision / Les Films du Camélia
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Le réalisateur suisse Alain Tanner est décédé avant-hier. Il était âgé de 92 ans. L’un des fondateurs du Nouveau cinéma suisse à la fin des années 1960, Alain Tanner a su créer en une vingtaine de films une œuvre singulière, doucement iconoclaste et plus ou moins en opposition à la mentalité de son pays. Parmi ses films les plus marquants, on peut citer Charles mort ou vif, La Salamandre et Dans la ville blanche.

Le Retour d’Afrique © 1973 Groupe 5 / Société Suisse de Radiodiffusion et Télévision / Nouvelles Éditions de Films /
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Après avoir découvert le monde à bord de cargos dans sa jeunesse, Alain Tanner était venu au cinéma au milieu des années ’60. Après quelques courts-métrages documentaires, il réalise son premier long Charles mort ou vif en 1969. Ce film manifeste du Nouveau cinéma suisse est présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes. Aux côtés de ses confrères Michel Soutter, Jean-Louis Roy, Jean-Jacques Lagrange et Claude Goretta, Tanner fait alors partie du Groupe des 5, censé renouveler le cinéma suisse à contre-courant.

Une tâche qu’il réussit brillamment avec son deuxième film La Salamandre avec Bulle Ogier et Jean-Luc Bideau, présenté en 1971 dans la section Forum au Festival de Berlin. Jusqu’à la fin des années ’70, Tanner met en scène quatre autres films : Le Retour d’Afrique avec Juliet Berto inspiré des écrits d’Aimé Césaire, Le Milieu du monde avec Philippe Léotard, Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 sur la désillusion des 68-ards et Messidor.

Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 © 1976 Luc Chessex / Action Films / Citel Films / Société Française de Production
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Après Les Années lumière avec Trevor Howard, Alain Tanner signe en 1983 l’un de ses films les plus personnels à travers Dans la ville blanche. Bruno Ganz y campe un marin qui fait longuement escale à Lisbonne. Quatre autres films, encore, ont rythmé sa carrière jusqu’à la fin de la décennie : No Man’s Land, Une flamme dans mon cœur, La Vallée fantôme avec Jean-Louis Trintignant et La Femme de Rose Hill, présentés tous deux en compétition au Festival de Venise respectivement en 1987 et en 1989. Après des années 1990 à l’activité toujours soutenue, grâce notamment à L’Homme qui a perdu son ombre avec Francisco Rabal, Fourbi avec Karin Viard, Requiem et Jonas et Lila à demain avec Aïssa Maïga, Alain Tanner avait réalisé son dernier film Paul s’en va en 2004.

Les Années lumière © 1981 Les Productions Audiovisuelles / Phénix Productions / Gaumont Tous droits réservés

Alain Tanner a gagné le César du Meilleur Film francophone en 1984 pour Dans la ville blanche. Trois ans plus tôt, il avait remporté le Grand Prix au Festival de Cannes avec Les Années lumière. Dans son pays natal à Locarno, son premier film Charles mort ou vif avait gagné le Léopard d’or en 1969 et le réalisateur y était retourné en 2010 pour recevoir un Léopard d’honneur. Aux États-Unis, la National Society of Film Critics avait récompensé Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 avec le prix du Meilleur scénario.

La Cinémathèque Française lui avait consacré une rétrospective en janvier 2009.

Dans la ville blanche © 1983 Metro Filmes / Channel Four Films / Télévision Suisse-Romande / Les Films du Camélia
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