La Ligne verte – Édition Collector Ultime
États-Unis : 1999
Titre original : The Green Mile
Réalisation : Frank Darabont
Scénario : Frank Darabont, Stephen King
Acteurs : Tom Hanks, David Morse, Michael Clarke Duncan
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 3h08
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 1 mars 2000
Date de sortie BR/4K : 30 mars 2022
Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d’une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s’efforçant d’adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait un colosse du nom de Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts…
Le film
[4,5/5]
Gros succès dans les salles lors de sa sortie en 1999 (1,7 millions d’entrées en France, 400 millions de dollars de recettes à l’international…), La Ligne verte est naturellement devenu un des grands classiques du catalogue vidéo de Warner Bros : le film de Frank Darabont a en effet connu de multiples éditions depuis sa sortie en DVD en 2000, mais Warner a cette fois décidé de frapper un grand coup en nous proposant le film dans sa collection « UCE », acronyme de Ultimate Collector Edition : on aura donc droit au film en version Blu-ray 4K Ultra HD et Steelbook, accompagné du Blu-ray et de tous les suppléments des éditions précédentes et d’une belle poignée de goodies qui raviront sans doute les nombreux amateurs de ce film, quasi-unanimement considéré comme un chef d’œuvre.
Un chef d’œuvre, et un doublé pour Frank Darabont, car cinq ans avant La Ligne verte, il y avait eu Les Évadés, en 1994, qui reste, encore aujourd’hui, considéré comme un « All-time favourite ». Affichant la note de 9,3/10 sur le site de référence IMDb, calculé sur la base de plus de 2,6 millions de votants à travers le monde, Les Évadés est en effet considéré pour beaucoup comme le meilleur film de tous les temps, devant Le Parrain, The Dark knight, 12 Hommes en colère ou La Liste de Schindler. Un peu plus de vingt ans après sa sortie, La Ligne verte n’a pour le moment atteint que la 26ème position du « Top 250 » d’IMDb. Le film ne démérite pas cependant, avec une note de 8,6 calculée sur les votes de 1,3 millions de cinéphiles.
Pourtant, on peut dire que La Ligne verte partait avec un sacré handicap de départ : celui justement d’arriver cinq ans après Les Évadés. Car quand il a été révélé que le nouveau projet de Frank Darabont serait un autre drame carcéral à nouveau adapté d’une histoire de Stephen King, au lieu de se réjouir de la possibilité de découvrir un successeur spirituel au film de 1994, beaucoup ont crié à l’opportunisme et secoué la tête en se demandant si Darabont ne cherchait pas à recréer à tout prix la magie de son film précédent par l’utilisation d’une simple « formule ». Il est vrai que si La Ligne verte est sans aucune doute beaucoup plus versé sur le fantastique que son film précédent, il recycle en grande partie la nostalgie, la camaraderie et la notion d’espoir qui faisaient en partie le sel émotionnel des Évadés.
De ce fait, La Ligne verte n’est jamais réellement parvenu à égaler la résonance quasi-mythique des Évadés dans le cœur du public. Pour autant, il n’en demeure pas moins un film saisissant. Basé sur le roman éponyme de Stephen King, qui avait la particularité d’avoir été écrit sur le principe du roman-feuilleton, La Ligne verte se déroule dans le couloir de la mort du pénitencier de Cold Mountain, en Louisiane. Dans le film, Tom Hanks incarne Paul Edgecomb, un surveillant pénitentiaire s’efforçant d’accorder un certain respect à ses détenus, qu’il considère comme des « Dead men walking », des morts qui marchent – un détail amusant à souligner quand on sait qu’une dizaine d’années plus tard, Frank Darabont se lancerait dans l’adaptation à la TV de la série de comics Walking Dead.
Le film suit la trajectoire d’un prisonnier, John Coffey (Michael Clarke Duncan), géant chauve de deux mètres de haut ayant été condamné pour le viol et le meurtre de deux petites filles, qui se révélera finalement être un homme-enfant, doux, timide et simple d’esprit. On apprendra par la suite que Coffey possède un don de guérisseur touchant au surnaturel : il guérira l’infection urinaire de Paul, ressuscitera une souris nommée Mr Jingles, et débarrassera la femme du directeur d’une tumeur au cerveau. Si Coffey représente tout ce qu’il y a de bon et de gentil dans l’humanité, il se heurtera rapidement à la cruauté de Percy Wetmore (Doug Hutchison, popularisé par son rôle d’Eugene Tooms dans la série X-Files), un gardien sadique développant une fascination maladive pour les exécutions sur la chaise électrique.
La narration de La Ligne verte est davantage axée sur les personnages que sur l’intrigue à proprement parler, et Frank Darabont prendra son temps afin de dérouler son récit. Le film est long (3h09), mais le rythme est bien tenu, et le spectateur ne s’ennuie pas. Au contraire, la place prépondérante laissée aux personnages permettra au public de s’attacher réellement aux différents protagonistes de l’intrigue, et à s’impliquer émotionnellement à leurs décisions et à leurs dilemmes moraux. C’est également sans doute ce qui rendra La Ligne verte si émouvant : le fait de voir briller, par le biais des personnages, une once de bonté dans un univers de violences et de dégradations. Le film développe également, en filigrane, une prise de position assez nette contre la peine de mort, en se basant sur une troublante histoire de sacrifice, mise en évidence par les initiales symboliques de John Coffey.
Du côté des acteurs, il n’y a rien à redire : tous sont tout simplement excellents. Bien sûr, en tant qu’abonné Hollywoodien aux rôles de « bons gars », Tom Hanks ne semble pas forcer son talent, mais sa performance dans La Ligne verte est comme toujours absolument remarquable. Les acteurs qui l’entourent ne sont pas en reste : Michael Jeter est parfait dans le rôle d’Édouard Delacroix, le détenu à la souris, Sam Rockwell fait preuve d’une violence folle dans le rôle de « Wild Bill » Wharton, un psychopathe invétéré, et Barry Pepper et David Morse sont tous deux impressionnants dans le rôle de gardiens de prison tentant de rester « juste » dans un univers carcéral sombre et brutal. Le cœur du film, cependant, se trouve dans le rôle de John Coffey, incarné par le regretté Michael Clarke Duncan. Avec son regard triste, il suscite l’empathie du spectateur sans jamais en faire trop.
Le coffret Blu-ray 4K Ultra HD
[5/5]
L’arrivée de La Ligne verte au format Blu-ray 4K Ultra HD était très attendue, dans le sens où le Blu-ray du film datait tout de même de 2009, et que le transfert du film en VC-1 nous apparaît aujourd’hui comme assez « daté ». Le boulot technique effectué par les équipes de Warner Bros. ne décevra certainement pas les amoureux du film, tant ce nouveau transfert s’impose comme plusieurs crans au-dessus de son homologue Blu-ray vieillissant, qui nous proposait une version du film qui, comparée à son équivalent en ultra Haute-Définition, nous apparaît aujourd’hui presque monochromatique. La résolution de l’ensemble est ici irréprochable, les détails sont fins et d’une précision chirurgicale. Qu’il s’agisse de gros plans ou de plans larges, le tout est admirable, avec un léger grain cinéma. Les niveaux de noir sont nettement plus profonds et le détail des ombres est également bien meilleur, ce qui permet à de nombreuses scènes se déroulant dans l’obscurité de retrouver leur véritable nature, sans boost articiel des contrastes. L’amélioration des couleurs en HDR contribue également à rendre ses lettres de noblesse à la sublime photo de David Tattersall sur La Ligne verte. Les éclats de lumière provenant d’ampoules créent maintenant des poches de chaleur sur les arrière-plans les plus froids, ce qui est particulièrement visible dans la scène où John Coffey est emmené sur le toit par une nuit étoilée ; la façon dont la lumière intérieure se découpe sur les briques éclairées par la lune est particulièrement frappante. Les costumes et les détails d’arrière-plan bénéficient également de couleurs mieux saturées. La présentation du film en 4K nous propose donc de renouer avec une expérience visuelle bien meilleure, et probablement plus proche de celle vécue dans les salles obscures en 1999.
Côté son, La Ligne verte a bénéficié d’un nouveau mixage Dolby Atmos pour la VO qui, comme toujours, sera décodé en Dolby TrueHD 7.1 si votre ampli ne prend pas en charge le format. Ce nouveau mixage est extrêmement impressionnant, nous proposant un placement des dialogues et des effets absolument remarquable. Les ambiances sont restituées de façon formidable, et l’ensemble nous propose une immersion dans le film totale et parfaitement équilibrée. Les dialogues restent clairs comme de l’eau de roche et la partition originale mémorable de Thomas Newman s’impose comme particulièrement dynamique et vivante. Du côté de la VF en revanche, Warner nous refourgue à nouveau l’antique mixage Dolby Digital 5.1 hérité du DVD : l’ambiance qui nous est proposée est puissante, la spatialisation est bonne, mais l’ensemble manque cruellement d’ampleur, surtout en comparaison avec le travail d’orfèvre effectué sur la VO.
Du côté des suppléments, en plus des Goodies contenus dans le coffret dont nous vous détaillons la liste un peu plus bas, cette « Édition Collector Ultime » de La Ligne verte nous propose de retrouver l’intégralité des suppléments déjà disponibles sur les précédentes éditions DVD « Collector » du film ainsi que sur le Blu-ray. On commencera donc avec un commentaire audio du réalisateur Frank Darabont, intéressant mais malheureusement proposé sans sous-titres français. On continuera ensuite avec une featurette consacrée à la production du film (25 minutes), qui reviendra rapidement sur la genèse du film, le processus de casting ainsi que sur le tournage. Si ce court sujet reprend l’essentiel des informations à connaître, il ne constitue qu’une « version courte » et condensée de l’impressionnant making of du film, d’une durée d’1h43 et intitulé Miracles et Mystères. Ce long documentaire vous permettra quant à lui de tout connaître sur La Ligne verte, depuis l’univers de Stephen King et sa collaboration avec Frank Darabont jusqu’à un compte-rendu détaillé de la production, du premier au dernier jour sur le plateau de la prison dans les studios Warner, qui seraient suivis de plusieurs semaines de tournage dans le Tennessee pour le tournage des scènes extérieures. Tous les acteurs principaux sont interviewés, certains longuement, et on ressentira parfaitement la franche camaraderie s’étant créée sur le plateau. On assistera également à la visite de Stephen King sur le tournage. On terminera ensuite avec deux scènes coupées (4 minutes), ainsi qu’avec les bouts d’essais de Michael Clark Duncan (8 minutes) et les essais maquillage de Tom Hanks (5 minutes). Mais ce n’est pas tout, puisque vous trouverez également au sein du coffret La Ligne verte « Édition Collector Ultime » plusieurs Goodies qui raviront les amateurs :
Un livret sur le film (32 pages, français)
Un poster recto-verso nous proposant deux affiches du film
Quatre Art Cards
Trois photos d’exploitation petit format