Test Blu-ray : Mystère

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Mystère

France : 2021
Titre original : –
Réalisation : Denis Imbert
Scénario : Denis Imbert, Mathieu Oullion, Rémi Sappe…
Acteurs : Shanna Keil, Vincent Elbaz, Marie Gillain
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h23
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 15 décembre 2021
Date de sortie Blu-ray : 19 avril 2022

Stéphane décide d’emménager dans les belles montagnes du Cantal afin de renouer avec sa fille de 8 ans, Victoria, mutique depuis la disparition de sa maman. Lors d’une promenade en forêt, un berger confie à Victoria un chiot nommé « Mystère » qui va petit-à-petit lui redonner goût à la vie. Mais très vite, Stéphane découvre que l’animal est en réalité un loup… Malgré les mises en garde et le danger de cette situation, il ne peut se résoudre à séparer sa fille de cette boule de poils d’apparence inoffensive…

Le film

[3/5]

Il va sans dire qu’avec Mystère, Denis Imbert s’inscrit dans une certaine tradition du grand film familial français, mélangeant les paysages naturels, les bons sentiments volontiers manichéens et, bien sûr, mettant en scène une relation centrale et incontournable entre un enfant et un animal. Ce cinéma en mode « images d’Épinal », initié par Jean-Jacques Annaud avec L’Ours en 1988, est devenu une recette à succès, et compte déjà quelques réalisateurs dévoués, tels que Nicolas Vanier, une saga (Belle et Sébastien, Belle et Sébastien l’aventure continue, Belle et Sébastien font du ski), et bien sûr un public, toujours fidèle au poste malgré les années et l’inévitable sentiment de voir à chaque fois plus ou moins le même film.

Cinq ans après Vicky, qui était surtout marqué par la personnalité de Victoria Bedos, Denis Imbert se lance donc également dans le film familial et animalier en mettant en scène la rencontre entre une petite fille et un loup. Comme on avait déjà eu droit à des films intitulés Le Renard et l’enfant (2007) et L’Aigle et l’enfant (2015), celui-ci ne s’appellera pas Le Loup et l’enfant, mais Mystère – du nom du loup qui va redonner le goût de vivre à la petite fille au cœur du film, mutique depuis la mort de sa mère.

D’une durée très courte (1h23, générique compris), le film de Denis Imbert semble vouloir faire oublier qu’il utilise un schéma narratif éprouvé, au déroulement extrêmement prévisible, par une gestion du rythme assez échevelée. S’il est quasiment impossible de s’ennuyer devant Mystère, et que cette gestion de la narration plaira à coup sûr aux enfants, les adultes quant à eux pourront trouver qu’en refusant de poser les bases de son récit de façon solide, le cinéaste brûle quelques étapes en cours de route. Ainsi, le fait que la petite Victoria (Shanna Keil) ne parle pas au début du film était un ressort dramatique puissant, mais qui fait rapidement « pschittt » dans le sens où on la verra rapidement s’adresser au personnage de Tcheky Karyo, puis à son père (excellent Vincent Elbaz), seulement au bout de 10/15 minutes de film, ce qui tend à minimiser la douleur liée à son deuil, à la faire passer à la trappe avant même que l’on ait eu réellement le temps de réaliser son état.

On regrette également que la personnalité des personnages secondaires (Éric Elmosnino, Marie Gillain) ne soit pas plus approfondie : ils ne sont au final que des coquilles vides traversant l’écran, à la façon de ces chasseurs incarnés par Éric Savin et Vincent Deniard, qui s’imposent comme des caricatures sans relief tendant à faire plonger Mystère dans le manichéisme le plus primaire. Cela dit, on admettra que de faire passer la figure du « chasseur » pour le mal incarné est une constante dans ce genre de film : ce sont les « méchants » désignés s’en prenant sans vergogne au règne animal, alors que les « gentils » de l’histoire – Tcheky Karyo, Vincent Elbaz – peuvent quant à eux polluer le Cantal l’esprit tranquille au volant de leurs gros 4×4 des années 90.

Mais ces menus détails n’empêcheront probablement pas les amoureux de ce genre très codifié de se laisser porter par l’ambiance et les personnages de Mystère : il s’agit d’un film conçu et orchestré afin de chatouiller les glandes lacrymales des enfants et des adultes les plus sensibles, et Denis Imbert atteindra parfaitement son but à l’occasion de séquences certes attendues mais parfaitement efficaces. On notera par ailleurs que la force des images est encore renforcée par la musique d’Armand Amar. Le compositeur n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai dans le genre, puisqu’il avait déjà signé les bandes originales de Belle et Sébastien 1/2/3, Mia et le Lion blanc ou encore Donne-moi des ailes.

Le Blu-ray

[4/5]

Après une carrière dans les salles ayant réuni un peu plus de 460.000 spectateurs, Mystère arrive donc en Blu-ray sous les couleurs de Gaumont, et comme à son habitude, l’éditeur français s’est fendu sur ce titre d’un travail technique tout simplement irréprochable : définition exemplaire, piqué précis, couleurs éclatantes, noirs d’une belle densité… Le rendu est littéralement sublime, homogène, en tous points parfait. Côté audio, le film est proposé dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 qui s’avère impressionnant en termes d’ambiance et d’immersion : la finesse de la spatialisation est remarquable, les ambiances sont bluffantes et la musique d’Armand Amar excellemment mise en valeur. On notera par ailleurs que Gaumont n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de système de spatialisation sonore : l’éditeur nous propose également de découvrir le film en DTS-HD Master Audio 2.0 ce qui s’avérera probablement plus cohérent si vous visionnez Mystère sans avoir recours à un système de Home Cinema ou une barre de son.

Du côté des suppléments, en plus de la traditionnelle bande-annonce, Gaumont nous offre la possibilité de nous plonger dans un making of (26 minutes) qui reviendra sur les particularités du tournage de Mystère, ainsi que sur la « préparation » de la jeune Shanna Keil, qui a eu l’opportunité de voir grandir les loups tout au long du tournage, afin que ceux-ci s’habituent à sa présence. On pourra également assister à quelques moments volés sur le tournage, ce qui sera l’occasion de voir Vincent Elbaz au travail, détendu et volontiers blagueur aux côtés d’Éric Elmosnino et Marie Gillain.

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