Test Blu-ray : Le Pirate des Caraïbes

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Le Pirate des Caraïbes

États-Unis : 1976
Titre original : Swashbuckler
Réalisateur : James Goldstone
Scénario : Jeffrey Bloom, Paul Wheeler
Acteurs : Robert Shaw, James Earl Jones, Peter Boyle
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h42
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 2 mars 1977
Date de sortie DVD/BR : 6 janvier 2022

Mer des Caraïbes, 18ème siècle. Le boucanier Red Ned Lynch et Jane Barnet, une fougueuse jeune femme issue de la noblesse maniant très bien l’épée, joignent leur force pour protéger la Jamaïque du joug d’un cruel tyran…

Le film

[4/5]

Il semble difficile de nos jours, à la découverte du Pirate des Caraïbes, de ne pas se rendre compte à quel point le film de James Goldstone pouvait paraître anachronique. Sorti en 1976, soit entre Les Dents de la mer et La Guerre des étoiles, le film débarquait longtemps après la fin de l’âge d’or du film de pirates Hollywoodien. A l’époque, le genre n’avait pas encore été remis au goût du jour par Pirates des Caraïbes (2003), et était vraiment en pleine désuétude – il n’est d’ailleurs pas étonnant que les seuls films de pirates produits en dehors de l’Italie au début des années 80 soient tous des comédies aux accents parodiques : on pense à des films tels que Pirate Movie (1982), Barbe d’or et les pirates (1983), The Pirates of Penzance (1983) ou encore à Corsican Brothers (1984), qui mettait en scène le fameux duo d’acteurs mexicains Cheech & Chong.

Pourtant, Le Pirate des Caraïbes n’est pas une comédie, mais un grand spectacle familial à la sauce Errol Flynn, avec un personnage de pirate tiré à quatre épingles, grandiloquent et intouchable, qui semble se tirer de tous les mauvais pas avec la même aisance et conserve toujours sa tunique rouge vif dans un état de propreté impeccable. Construit comme un blockbuster, le film de James Goldstone enchaîne les rebondissements et les scènes de poursuites sur un rythme trépidant : Le Pirate des Caraïbes ne compte d’ailleurs pas le moindre temps mort, et s’avérera en fait bien plus rythmé et fun qu’un film tel que L’île aux pirates (1995), une autre production anachronique s’étant effondrée au box-office, vingt ans plus tard – un film qui prouvait par ailleurs, par son existence même, que les exécutifs de chez Universal ne retiennent absolument rien de leurs erreurs passées.

A la tête du Pirate des Caraïbes, on trouvera donc Robert Shaw, 51 ans, erreur de casting monumentale, mais au moins, on ne pourra retirer à l’acteur britannique sa volonté de bien faire, et l’énergie qu’il confère à son rôle. Il représente à lui seul tous les défauts et les qualités d’un film qui ne sait jamais clairement où il va, passant de la comédie à la romance, ou de la cruauté à la bouffonnerie, avec par exemple cette scène durant laquelle Lord Durant (Peter Boyle), un méchant précieux et théâtral ne pouvant réellement être pris au sérieux, s’apprête à torturer le capitaine de sa garde (Beau Bridges) par le biais de son mignon aux griffes de métal acérées.

Le Pirate des Caraïbes multiplie ainsi les ruptures de ton autant que les personnages, mais la logique et la crédibilité de l’ensemble importent peu, l’essentiel est ici de retrouver l’essence de la bande dessinée d’aventures que l’on pouvait trouver dans les pages de Vaillant et de Pif Gadget. Et le fait est que cela fonctionne plutôt, et qu’en dépit de certaines idées ou rebondissements débiles (les deux pirates rattrapant en courant une voiture tirée par quatre chevaux au galop, la charrette de bananes dans la flotte, l’idylle entre Robert Shaw et Genevieve Bujold), le film utilise et recycle tous les passages obligés les plus pittoresques de l’imagerie « familiale » de la piraterie – ne manque à l’appel qu’une séquence d’abordage en bonnet difforme, façon Schtroumpf.

En bonne et due forme ou non, on trouve cependant, avec presque cinquante ans de recul, que James Goldstone n’a en aucun cas à rougir de son boulot sur Le Pirate des Caraïbes : le film est moderne et bien mené, et s’avère un divertissement d’autant plus appréciable qu’il nous permet de revoir quelques acteurs que l’on aime beaucoup : l’épatant Sid Haig dans un rôle de pirate très porté sur la gent féminine, la future héroïne de Faux semblants Genevieve Bujold (alors âgée de 24 ans), le grand Geoffrey Holder, qui incarnait l’inquiétant Baron Samedi, le sorcier vaudou dans Vivre et laisser mourir, le fameux « JezBond avec Dr Quinn », Peter Boyle et James Earl Jones, mais également Anjelica Huston, étonnante de charisme dans un rôle totalement muet.

Le Blu-ray

[4/5]

C’est à Rimini Éditions que nous devons le plaisir de redécouvrir Le Pirate des Caraïbes sur support Blu-ray. Le master encodé en 1080p et format respecté n’est certes pas irréprochable (quelques légères poussières subsistent), mais le piqué, les couleurs et les contrastes s’en voient considérablement améliorés, et le grain argentique d’origine ne semble pas avoir trop souffert de la restauration. Certains plans sont plus doux que d’autres, on dénote toujours par ci par là un peu de bruit vidéo, mais l’ensemble est bien tenu, c’est globalement tout à fait réussi : une très belle galette ! Côté son, VF et VO anglaise sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, la version française s’avérant un peu plus étouffée que sa grande sœur anglaise, mais pleine du charme surannée de ces vieux doublages typiquement 70’s. Pas de suppléments.

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