Un Baiser papillon

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Un Baiser papillon

Un Baiser papillonUn Baiser papillon

Français : 2011
Titre original : Un Baiser papillon
Réalisateur : Karin Silla
Scénario : William Monahan
Acteurs: Valeria Golino, Vincent Pérez, Elsa Zilberstein, Vincent Giroud, Cécile de France…
Distribution: EuropaCorp Distribution
Durée : 1h41
Genre : Comédie Dramatique
Date de sortie : 1 juin 2011

Réalisation :  [rating:3.5]
Scénario :       [rating:3.0]
Acteurs :         [rating:3.0]
Musique :       [rating:2.0]
Globale :         [rating:3.0]
[five-star-rating]

Un Baiser papillon est le premier film de Karin Silla qui n’est pourtant pas novice dans le milieu du cinéma, puisqu’elle a déjà joué dans plusieurs films et écrit de nombreux scénarios. Pour cette première, la réalisatrice a su s’entourer d’une pléiade d’acteurs français renommés : Vincent Pérez, Elsa Zilberstein et Cécile de France. Alors, réussite ?

Synopsis : Pendant que Billie fait face à son cancer, en le cachant à son mari Louis, son infirmière,Alice,ne parvient pas à faire dormir son fils ,de 5 ans, la nuit. Marie qui veut croire au miracle, rêve d’un enfant malgré ses 38 ans avec Samuel qui ne vit que pour Vivaldi. Manon, la fille de Billie et Louis, qui doit passer son bac, vibre pour la musique alors que Paul, l’ancien amour de Marie décide revenir sur Paris. Ce film choral évoque l’amour, l’amitié, le désir, la passion, les blessures , les peurs, pour aboutir à ce que tout à chacun cherche: comment avancer.

Un Baiser papillonAffronter les épreuves, avancer, grandir ?

Billie atteinte d’un cancer se sait condamnée et ne trouve refuge qu’auprès de ses amis, Marie notamment, et son infirmière Alice. Son cancer transfiguré dans un tableau de jeunesse, qu’elle doit rénover, la conforte dans l’idée que la fin est proche. Emprisonnée dans son malheur elle ne se résout pas à l’avouer à sa famille. Valeria Golino, sublime dans ce rôle de femme forte et fragile à la fois, témoigne d’un incomparable talent. Louis, avocat de métier, qu’on adore détester au début du film, s’avère être bien plus humain et sensible au fil des minutes. On y découvre un Vincent Pérez très en forme qui nous émeut face aux complexités de son personnage, obligé de grandir.

Alice, dépaysée et décontenancée face aux aléas de la vie parisienne, reste en marge aussi bien dans la société que dans son couple. Étant infirmière, elle accompagne Billie lors de son combat et s’avère être de très bonne conseillère. Bien qu’elle soit sûre dans son cadre professionnel, elle reste néanmoins ébranlée dans son incapacité à encourager son fils à dormir seul dans sa chambre toute une nuit. Cette difficulté révèle sans doute son désir de continuer à le protéger, de tout, de la vie, et certainement de la mort. Son mari, beaucoup plus positif pour son fils selon la psychologue qui les suit, est pourtant l’homme du passé, qui habite dans le même immeuble de sa jeunesse et qui va, toujours, chez la même Un Baiser papillonboulangère. Finalement ces deux êtres sont résolument tournés vers le passé ce qui semble les empêcher d’avancer et ce qui tend à étouffer Alice qui a l’impression de ne pas vivre sa vie.

Marie, 38 ans, comédienne, aime Samuel, chef d’orchestre, 30 ans et passionné de Vivaldi. Ayant dépassé l’âge de la facilité pour materner, elle décide d’avoir recourt à un docteur spécialisé pour l’aider à tomber enceinte. N’ayant, selon les propos du spécialiste, que 2% de chance d’obtenir ce qu’elle souhaite, Marie décide de croire en la prédestinée de son prénom et de fait au Miracle, ce que Samuel, plus terrien a du mal à concevoir. Pour lui, différemment d’elle, avoir un enfant ne se conçoit pas dans les mêmes délais. Ainsi, un fossé tend à se creuser, dans un contexte particulier où les failles, du passé pour Marie et du présent pour Samuel, s’imposent comme une épreuve à la solidité du couple.

Là où les uns brillent, les autres pêchent…

Une réelle alchimie entre Billie et Louis, entre les filles, nous permet de croire sans encombre à la réalité des liens qui les unissent ! Ils nous font rire, nous attendrissent, nous font pleurer … . Exécrable et attendri, Vincent Pérez nous désarme dans ses doutes, sa relation avec son frère, à sa mère ainsi qu’avec son client qui a tué sa femme et requiert donc ses services en tant qu’avocat émérite. Démunie mais également déterminée, Valeria Golino démontre toute l’énergie et la volonté de cette femme qui fait le choix de « vivre avec eux plutôt que de mourir sans eux ».

Alice, son fils et son mari ont le mérite de soulever une question importante : comment laisser grandir nos enfants, sans nous. Néanmoins, il reste relativement compliqué de croire à cette histoire, bien que Cécile de France soit impeccable tout comme Gabriel. C’est donc du côté du père que ça pêche.

Un Baiser papillon

Paul, le frère de Louis, baroudeur perdu dans une querelle vieille d’un an avec sa mère, cherche une ouverture, une sortie en la personne de Natalya, prostituée qui doit rembourser une dette à son proxénète pour sauver son fils toujours en Ukraine. En voulant sauver cette mère et ce fils abandonné, on comprend que c’est lui qu’il veut sauver. Néanmoins, la scène finale manque de sincérité dans le jeu de Jalil Lespert et on ne croit que très mollement à la raison de son bouleversement.

Elsa Zylberstein, interprète de Marie, ne convainc pas dans ce rôle. On a peine à croire à sa volonté d’avoir un enfant de même que les plans sur son visage pour démontrer l’étendue de ses émotions ne suffisent pas à rendre crédible le personnage. Une scène néanmoins mérite son attention, dans le salon de coiffure de sa mère, où des informations capitales sont données, qui donnent du coffre au personnage mais qui tombent à plat. Des pistes donc non explorées qui auraient sans doute rendu le personnage plus vrai. Samuel est interprété par Vincent Giroud, qui aura le mérite de montrer la passion qui l’anime pour Vivaldi. Samuel vit grâce à la musique, c’est elle qui le transporte. Ce personnage n’est néanmoins pas assez exploité, on reste en surface, autour du concert qui approche, autour de la maternité probable de sa compagne. Cet être torturé aurait mérité une plus grande largeur dans le film.

Résumé:

Un film puzzle qui entremêle plusieurs histoires et qui s’interroge sur la nécessité d’aller de l’avant mais qui nous demande « comment » aller de l’avant ? Plutôt réussi pour un premier film, l’idée de départ est intelligente, certains passages sont extrêmement bien ficelés, d’autres moins. Ainsi le concept de « l’effet papillon » fait son effet, le papillon l’élément nouveau entre en scène et bouleverse des vies. Néanmoins, dans le style on dira que le film ne révolutionne pas le genre, gageons que ses prochains films n’en seront que plus probants.

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