Critique : Julie (en 12 chapitres)

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Julie (en 12 chapitres)

Norvège : 2021
Titre original : Verdens verste menneske
Réalisation : Joachim Trier
Scénario :  Joachim Trier, Eskil Vogt
Interprètes : Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum
Distribution : Memento Distribution
Durée : 2h08
Genre : Drame, Comédie
Date de sortie : 13 octobre 2021

2.5/5

Né il y a 47 ans dans une famille de cinéastes, Joachim Trier ne s’est pas trop posé de questions pour choisir sa carrière : il est devenu réalisateur. Après Nouvelle donne, film de 2006 qui attendra 2 ans pour sortir en France, Joachim Trier a fait son entrée au festival de Cannes en 2011 par la porte de la sélection Un Certain Regard, avec le très surestimé Oslo, 31 août. 4 ans plus tard, ce sont les portes de la Compétition Officielle qui s’ouvrent à lui avec Back Home, un film à la distribution internationale. Si Thelma, le film suivant, n’a pas connu la Croisette, Joachim Trier a repris cette année le chemin de Cannes avec Julie (en 12 chapitres), film en compétition qui a permis à son actrice principale, Renate Reinsve, de recevoir le Prix d’interprétation féminine. Un prix pas vraiment immérité même si on se demande comment le jury a pu passer à côté de la prestation XXL de Valeria Bruni Tedeschi dans La Fracture.

Synopsis : Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.

Julie ne s’est pas encore trouvée

Julie est une jeune femme de 30 ans qui passe son temps à se chercher et qui n’arrive pas à se trouver. Elle se cherche quant au métier qu’elle voudrait exercer : elle est passée d’une fac à l’autre, de médecine à psychologie, elle a envisagé de devenir photographe avant de se voir en écrivaine. Elle se cherche quant à ses sentiments : alors qu’elle est en couple avec Aksel, un auteur de bandes dessinées à succès, de 15 ans plus âgé qu’elle, elle le quitte pour Eivind, un séduisant jeune homme de son âge rencontré dans une fête de mariage dans laquelle elle s’était incrustée. La peur, sans doute, de rester avec un compagnon dont le but est de construire une union pérenne avec elle, d’avoir au minimum un enfant avec elle, alors que, de son côté, elle est consciente de ne pas s’être encore trouvée et qu’elle souhaite avant tout conserver sa liberté.

Irritante et enjôleuse

Comme le titre du film l’indique, le film est découpé en 12 chapitres, chaque chapitre racontant un pan de l’histoire de Julie et s’apparentant à un court métrage d’une dizaine de minutes. La vision de ces chapitres est accompagnée de commentaires en voix off. D’un chapitre à l’autre, on peut passer d’une grande irritation à une non moins grande émotion, la concentration en irritation étant plus importante lors des premiers chapitres et celle en émotion lors des derniers chapitres. Cela vient du fait que Julie est une jeune femme au caractère et au comportement très irritants par moment mais tout à fait capable de nous enjôler ou de nous émouvoir à d’autres moments et, reconnaissons le, plus le film avance, plus les chapitres défilent, plus on ressent de l’empathie pour elle. La traduction en français du titre original du film est « La pire personne au monde » : n’hésitons pas à le dire, cela parait quelque peu exagéré !

Un prix qui change tout !

C’est dans un rôle mineur d’un film de Joachim Trier, Oslo, 31 août, que Renate Reinsve était apparue pour la première fois sur un écran de cinéma, il y a 10 ans. Depuis, elle se partageait entre théâtre et petits rôles au cinéma et dans des séries TV. Ne voyant pas sa carrière véritablement décoller, elle était sur le point de passer à autre chose lorsque Joachim Trier lui a proposé le rôle principal dans Julie (en 12 chapitres). Et, quelques mois plus tard, la voilà qui reçoit le Prix d’interprétation féminine dans le plus grand Festival du monde ! Reconnaissons le : elle sait se montrer tour à tour irritante, enjôleuse et émouvante, toutes les facettes exigées par son rôle. Anders Danielsen Lie, l’interprète d’Aksel, était également à l’écran dans Oslo, 31 août, mais lui, c’était en tête d’affiche. En juillet dernier, il était doublement présent à Cannes, interprétant un des premiers rôles dans Bergman Island de Mia Hansen-Løve. 

Conclusion

Lorsqu’un réalisateur choisit de diviser son film en 12 « chapitres », autrement dit en 12 court-métrages d’une dizaine de minutes chacun, il prend le risque qu’on puisse trouver son film inégal. C’est exactement ce qui se passe avec Julie (en 12 chapitres) ! Des chapitres irritants, d’autres émouvants et une comédienne qui se montre à son avantage dans les 12 chapitres.

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