Test Blu-ray : Tom et Jerry

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Tom et Jerry

États-Unis, Royaume-Uni : 2021
Titre original : Tom and Jerry
Réalisation : Tim Story
Scénario : Kevin Costello
Acteurs : Chloë Grace Moretz, Michael Peña, Rob Delaney
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h41
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 19 mai 2021
Date de sortie DVD/BR : 22 septembre 2021

Kayla, une jeune organisatrice de mariage embauche Tom pour chasser Jerry qui a décidé de s’installer dans le plus bel hôtel de New York, la veille du mariage du siècle. Mais la course poursuite entre le chat et la souris risque bien de gâcher la fête voire de détruire l’hôtel…

Le film

[3,5/5]

Sorti sur les écrans français le 19 mai 2021, soit en période de « déconfinement » un peu frileux (avec avec une jauge réduite à 35 % d’occupation des salles), Tom et Jerry a finalement fini sa course à un peu moins de 600.000 spectateurs en France – un très bon score étant donné la période. On peu de toute façon déjà affirmer que les films pour enfants, et plus largement ceux que l’on appelle les films « familiaux », seront les grands gagnants du box-office français de l’année 2021 : à la mi-septembre, sur les 15 films ayant fait le plus d’entrées depuis la réouverture des salles, on compte dix films à destination des familles et des adolescents : Black Widow, Cruella, La Pat’ Patrouille, Les Croods 2, Pierre Lapin 2, Jungle Cruise, Shang-Chi, Baby Boss 2, Fast and Furious 9 et Demon Slayer. On pourrait même leur ajouter Kaamelott, même si cela ferait peut-être râler les inconditionnels d’Alexandre Astier.

L’année cinéma semble donc placée sous le signe du divertissement familial, et Tom et Jerry en est un parfait représentant. Vingt ans après un premier film d’animation qui avait déjà attiré presque 900.000 français dans les salles, le chat et la souris continuent donc de se faire la guerre dans un film « live » au cœur duquel les animaux sont représentés sous la forme de dessins animés. Mine de rien, l’idée de Tim Story et Warner Bros Animation place directement le film dans un univers « parallèle », ressemblant au notre sans y correspondre tout à fait, à la façon du chef d’œuvre Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Robert Zemeckis, 1988). Bien entendu, le film de Tim Story (à qui on doit le reboot de Shaft pour Netflix) n’est certainement pas à la hauteur de celui de Zemeckis, mais on admettra tout de même que le fait de proposer ici un univers visuel cohérent et original a déjà de quoi nous séduire.

On admettra également de bon gré que le scénario s’avère sympathique et délicieusement décalé. On doit ce dernier à Kevin Costello, que l’on avait déjà remarqué il y a quelques années grâce à son scénario du très beau Brigsby Bear, également très lié au monde de l’enfance. Et si Brigsby Bear mettait en scène un personnage ayant grandi avec un ours qu’il était le seul à connaître, avec Tom et Jerry, c’est l’inverse, dans le sens où tout le monde connaît Tom et Jerry, des plus petits aux plus âgés – les deux personnages ont en effet été créés par William Hanna et Joseph Barbera en 1940, et ont assurément bercé une partie de la jeunesse de plusieurs générations d’enfants depuis 80 ans.

Il y a assurément peu à dire, d’un point de vue strictement analytique, sur une œuvre telle que Tom et Jerry. Mais ce n’est pas une raison pour ignorer ses qualités : le film est en effet formellement très réussi, avec des effets spéciaux remarquables. L’intégration des « animaux animés » au cœur des prises de vue réelles est extrêmement bien faite, et on apprécie que les auteurs du film aient opté pour des personnages animés apparaissant en aplat, quasiment en deux dimensions – c’est plus original face à la profusion de films en animation 3D, mais également plus en adéquation avec ce que l’on connaît des personnages depuis quatre-vingt ans.

Par ailleurs, Tom et Jerry bénéficie du talent de plusieurs acteurs renommés, et s’avère notamment porté par la présence juvénile de Chloë Grace Moretz, tout autant que par l’énergie explosive de Michael Peña et Ken Jeong, deux acteurs spécialisés depuis quelques années dans les rôles comiques. Mais bien sûr, les deux stars du film sont tout de même bel et bien Thomas D. Cat and Jerome A. Mouse, alias Tom et Jerry, et ce nouveau long-métrage risque bien de relancer l’éternel débat familial – alors, êtes-vous plutôt #TeamTom ou #TeamJerry ?

On a beau avoir les chats en horreur (les chats, c’est vraiment la « sale race » par excellence), on admettra tout de même qu’il semble difficile de prendre, dans cette histoire, le parti de la souris : Jerry est quand même une sacrée saloperie, un emmerdeur de première, n’arrêtant pas de harceler ce pauvre chat qui n’a rien demandé et qui s’en prend toujours plein la gueule. Il convient donc de dénoncer Jerry, cette souris adepte du harcèlement et de la violence, tellement antipathique qu’elle parvient même – et alors là c’est quand même le monde à l’envers – à nous faire ressentir une certaine empathie pour un chat.

Le Blu-ray

[4/5]

Comme c’est quasiment toujours le cas avec les galettes Haute Définition éditées par Warner Bros. Entertainment France, ce nouveau Blu-ray de Tom et Jerry se révélera rapidement assez sublime dans son genre. Restituant parfaitement la patine visuelle et la jolie photo du film signée Alan Stewart (Aladdin), le master affiche une forme insolente, le niveau de détail est d’une précision à couper le souffle. Tout au long du film, le transfert s’avérera de toute beauté, proposant un piqué précis, accompagné de textures et de couleurs vraiment saisissants. Les noirs sont profonds, l’encodage ne nous réserve quasiment aucune mauvaise surprise, bref c’est une galette HD très soignée. Côté son, la VO est encodée en DTS-HD Master Audio 5.1 : le mixage est solide, démonstratif, d’un dynamisme absolu, et assure une immersion parfaite, sans la moindre fausse note. La VF quant à elle s’impose sur un spectre un poil plus étriqué, dans un mixage Dolby Digital 5.1, néanmoins solide et efficace.

La section suppléments déborde des bonus habituels sur les films estampillés Warner – un ensemble complet et informatif d’un peu plus d’une heure de featurettes nous donnera l’impression que l’équipe est réellement convaincue d’avoir signé l’un des plus grands chefs d’œuvre du Septième Art. On commencera avec une poignée de scènes coupées introduites par le réalisateur Tim Story (14 minutes). On notera que toute l’introduction du film a été modifiée, et que le background du personnage de Kayla (Chloë Grace Moretz) s’est également vu réduit à sa plus simple expression. En revanche, on se félicite du choix de Tim Story d’avoir coupé les scènes mettant en scène Michael Peña découvrant que le CV de Kayla était bidon – leur absence est en effet une des jolies surprises du film.

On continuera ensuite avec un très amusant bêtisier (3 minutes), principalement dédié aux fous-rires de Chloë Grace Moretz et Michael Peña. On rentrera ensuite dans le vif du sujet avec un intéressant making of (14 minutes), qui aborde divers aspects de la production, de l’amour partagé des acteurs et de l’équipe pour Tom et Jerry aux story-board, en passant par le tournage à Londres et les effets spéciaux. Le reste des informations sera amené par le biais de cinq courtes featurettes, durant chacune entre quatre et cinq minutes, et se concentrant sur les personnages classiques du dessin animé faisant leur apparition dans le film, les talents d’acteur de Tom et Jerry, les préférences des membres de l’équipe pour le chat ou la souris (#TeamTom vs. #TeamJerry), la maison de Jerry, les autres animaux animés du film (chiens, chats, pigeons, éléphants…) ou encore le mariage de Ben et Preeta, incarnés par Colin Jost, un pilier du Saturday Night Live depuis 2014, et Pallavi Sharda, vue dans la série Beecham House. On terminera enfin avec un retour sur la construction de deux scènes-clés (9 minutes) : le mariage et la scène de la fourrière, qui vous donnera à voir un caméo prestigieux.

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