Je suis une légende
États-Unis : 2007
Titre original : I am Legend
Réalisation : Francis Lawrence
Scénario : Mark Protosevich, Akiva Goldsman
Acteurs : Will Smith, Alice Braga, Charlie Tahan
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h40
Genre : Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 19 décembre 2007
Date de sortie 4K UHD : 7 juillet 2021
Miraculeusement immunisé contre un virus dévastateur et dont la propagation a été fulgurante, le spécialiste militaire en virologie Robert Neville, est le seul être humain vivant de la ville de New-York, et peut-être même du monde. Mais il n’est pas seul, des créatures mutantes, résultat de la dégénérescence du virus, guettent dans les ténèbres, scrutant le moindre de ses mouvements, à l’affut d’une quelconque erreur. Représentant la dernière et seule lueur d’espoir pour le salut de l’humanité, Neville est guidé par une seule intention : développer un antidote en utilisant son propre sang immunisé. Mais il sait qu’il est entouré d’ennemis, et que l’heure tourne…
Le film
[4/5]
Adaptation du chef d’œuvre éponyme de Richard Matheson, Je suis une légende démontrait du talent certain de Francis Lawrence à torcher des blockbusters relativement efficaces. Cela dit, mieux vaut préciser d’entrée de jeu que pour apprécier le film à sa juste valeur, il faut vraiment mettre de côté l’œuvre de Matheson, et de prendre le film de Francis Lawrence comme une variation sur le même thème plutôt que comme une adaptation au sens strict. Les choses y sont en effet très différentes, ne serait-ce que dans la représentation de la menace qui rôde la nuit : les vampires retors du bouquin (on se souvient notamment de l’ancien voisin du héros, qui passait son temps à l’appeler afin de le faire sortir de chez lui) laissent place à des mutants en CGI à la force surhumaine et aussi cons qu’une motte de beurre.
Porté par la composition très réussie de Will Smith, Je suis une légende se révèle une véritable réussite durant sa première heure, tant que le personnage de Neville est seul avec son chien. Les divers protagonistes et les divers enjeux sont alors posés avec calme et intelligence. Will Smith livre ce qui est sans aucun doute l’une des meilleures performances de sa carrière dans le rôle de cet homme faisant face du mieux qu’il le peut à une situation inédite. Il cache habilement la peur, la colère et l’angoisse qui grouillent au fond de lui, et affiche un calme de façade qui cédera par moments la place à une émotion forte, incontrôlée, âpre, notamment lors de l’événement qui survient à environ une heure de métrage, qu’on ne Spoilera pas si d’aventure vous n’aviez pas encore vu Je suis une légende – on dira simplement qu’il s’agit assurément de la meilleure scène du film, que Will Smith y est absolument grandiose et qu’elle laissera sans aucun doute le spectateur sous le choc.
Passée cette scène (par ailleurs remarquablement mise en scène par Francis Lawrence), Je suis une légende s’essoufflera un peu, ne retrouvant jamais la même intensité. Les choses se gâteront de plus avec l’apparition des autres personnages : on commencera dès lors à philosopher sur Bob Marley et Shrek (!), et le scénario déviera – après pourtant un reniement total de Dieu par Neville – vers un côté « spirituel » quasi-mystique aux antipodes de la fin du bouquin de Matheson, qui ne laissait pas transparaitre le moindre espoir.
Pour autant, au-delà de cet aspect et du manque de souffle global de la dernière demi-heure de métrage, Je suis une légende reste un film globalement intéressant. L’adaptation, bien que très peu fidèle, se suffit à elle-même : les différences sont bien trop énormes pour pouvoir se pencher dessus sérieusement. Reste qu’on aurait tout de même aimé retrouver le côté ouvertement sexuel, dans lequel Neville était un homme soumis à ses pulsions sexuelles forcément inassouvies.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Blockbuster indéboulonnable du catalogue de Warner Bros., Je suis une légende approche tout doucement de son quinzième anniversaire. D’une façon presque naturelle, la fable post-apocalyptique de Francis Lawrence avait été un des premiers longs-métrages à se voir « upgradé » au format Blu-ray 4K Ultra HD par la Warner, en 2016. Cinq ans plus tard, le film ressort dans un superbe Steelbook – l’occasion pour les retardataires de redécouvrir le film en bénéficiant d’un packaging beaucoup plus classe que le précédent…
La redécouverte de Je suis une légende en Blu-ray 4K Ultra HD permettra au spectateur de se rendre compte à quel point Francis Lawrence et son équipe avaient soigné la représentation de cette ville de New York au cœur de laquelle la nature a peu à peu repris ses droits. Les plans de Manhattan envahie par la faune sauvage sont ainsi remplis de détails en 4K, avec des noirs profonds, des contrastes forts et une finesse générale qui mettent en valeur les longs plans sur les véhicules abandonnés et les bâtiments en ruine qui rythment la première partie du film. Les couleurs sont riches, fortes et vibrantes. Les effets spéciaux numérique et les images de synthèse ont en revanche pris un sacré coup dans la gueule, et ne sont pas toujours très convaincants ; il s’agit là des limites des CGI : ils tendent à vieillir très mal.
Je suis une légende est certes seulement tiré d’un master 2K, mais étant donné que la version Blu-ray du film remonte aux premières années du support, cette version Ultra Haute-Définition nous propose une amélioration assez notable par rapport au film tel que nous le connaissions jusque-là en Blu-ray – une bonne mise à niveau donc, même s’il ne s’agit certainement pas d’une totale révolution. Côté son, la version originale du film nous est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1 (contre un Dolby TrueHD 5.1 en Blu-ray), et l’ensemble alterne entre les moments de calme et les passages d’action riches en effets multidirectionnels. La version française conserve quant à elle son mixage Dolby Digital 5.1 d’origine, efficace mais ne tenant naturellement pas la comparaison avec la VO.
Pour la section interactivité, il faudra se tourner vers le Blu-ray, sorti en 2008 et également disponible au sein du Steelbook. Celui-ci nous propose un tas de featurettes, des comics animés, un commentaire audio de Francis Lawrence et Akiva Goldsman ainsi que la « version alternative » du film, plus longue de trois minutes et nous proposant un final assez différent de celui de la version « cinéma » disponible en Blu-ray 4K Ultra HD.