Test Blu-ray 4K Ultra HD : Big Fish

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Big Fish

États-Unis : 2003
Titre original : –
Réalisation : Tim Burton
Scénario : John August
Acteurs : Ewan McGregor, Albert Finney, Danny DeVito
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 2h05
Genre : Fantastique, Comédie
Date de sortie cinéma : 3 mars 2004
Date de sortie DVD/BR : 16 juin 2021

Apprenant qu’Edward, son père, est sur le point de mourir, Will décide de se rapprocher de lui pour enfin connaître cet homme qui a bercé son enfance avec des contes plus ou moins fantastiques dans lesquels il se mettait en scène aux côtés de personnages extravagants et extraordinaires…

Le film

[4/5]

Si le cinéma de Tim Burton se caractérise souvent par son style décalé et très original, le cinéaste de Burbank a, au fil des années, volontiers mis son talent de conteur visuel au services d’autres sensibilités que la sienne. Il a ainsi alterné les films personnels et les films d’avantage orientés « grand public », au cœur desquels on retrouve les extravagances qui sont en quelque sorte sa marque de fabrique.

Drame de la relation père/fils, adapté d’un roman de Daniel Wallace, Big Fish ne paraissait peut-être pas, sur le papier, le projet idéal pour Tim Burton. Et pourtant ! Burton apporte au film sa fantaisie, qui permet à ce film à sketches carnavalesque de prendre vie de la plus intense des manières. Les personnages sont hauts en couleurs, les petites histoires se suivent et s’entremêlent de façon à la fois joyeuse et poétique. Danny DeVito, Steve Buscemi ou encore Helena Bohnam Carter contribuent ainsi à donner à Big Fish une aura assez unique, qui lui permet d’ailleurs de traverser les années sans prendre le plus petit coup de vieux.

Bref, autant dire que Big Fish est une jolie réussite, qui avait fortement enthousiasmé notre chroniqueur Mayeul Permezel :

« D’entrée de jeu, on serait tenté de se demander si le film est réellement Burtonien. C’est vrai, un film plutôt clair, positif et une curieuse absence de Johny Depp… Oui, mais non. Tim Burton conserve avec Big Fish son univers décalé et allégorique, qui transforme chaque chose en une idée et qui joue inlassablement avec la beauté des images. Alors rien que pour cela, Big Fish s’ancre non seulement dans l’univers du réalisateur, mais semble même le surpasser. Segmenté en plusieurs évènements marquants de la vie du personnage d’Edward Bloom, tout le sens du film se dévoile peu à peu pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Le long métrage est par son sujet, sa musique et sa poésie, une œuvre destinée à tous dans la droite lignée de certains des films du père de L’Étrange Noël de monsieur Jack.

Voudriez-vous savoir comment vous allez mourir ? Exagérer est-ce inventer ? Toutes ces questions façonnent le film et contribuent à le rendre singulier. (…) Avec Big Fish, l’imaginaire prend pied dans le réel, s’en inspire et l’interroge. L’alternance des scènes fictives avec celles de la vie réelle en est la plus fidèle représentation.

Cependant, Big Fish soulève, en filigrane, la question du lien qui unit le père avec son enfant et toutes les difficultés qu’il y a à l’entretenir. Certes profonde, cette question ne s’étale fort heureusement pas de manière molle et ennuyeuse durant les cent-vingt-cinq minutes du film. On retrouve tout un univers où un loup-garou et des siamoises se mélangent dans un merveilleux concert de curieux personnages, au sein duquel le spectateur n’a aucun mal à pénétrer. (…)

Big Fish incarne à la fois un changement mais aussi une continuité dans l’œuvre de Tim Burton. Tendre réflexion sur l’Homme et son imaginaire, ce film réjouissant est une porte ouverte à la rêverie et à l’émerveillement. »

Extrait de la critique de notre chroniqueur Mayeul Permezel. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant ici !

Le Blu-ray 4K Ultra-HD

[4,5/5]

Avant toute chose, signalons que Big Fish fait partie d’une vague de Blu-ray 4K Ultra HD éditée par Sony Pictures, dont les films sont disponibles à l’unité depuis le 16 juin. A la même date, l’éditeur nous propose de redécouvrir en 4K UHD trois autres grands classiques issus de son catalogue : Last Action Hero (John McTiernan, 1993), Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol, 1997) et Final Fantasy VII : Advent Children (Tetsuya Nomaru et Takeshi Nozue, 2005).

La décision de Sony Pictures de ressortir certains de ses films de catalogue au format Blu-ray 4K Ultra HD est extrêmement cohérente. Comme dans le cas de Last Action Hero, le Blu-ray de Big Fish jusqu’ici disponible à la vente datait en effet de 2007, et sans être un « mauvais » Blu-ray, il s’agissait d’un transfert Haute-Définition MPEG-2 qui présentait quelques défauts, qui se sont amplifiés avec le temps – un upgrade semblait donc nécessaire, et ce Blu-ray 4K Ultra HD tombe à point nommé pour redonner son éclat visuel au film de Tim Burton.

Et quel éclat ! Big Fish n’aura jamais été aussi beau ; la présentation du film en 2160p/HDR rend ses lettres de noblesse à l’image, et tout particulièrement à la sublime photographie du film signée Philippe Rousselot. L’image est d’une stabilité remarquable, et préserve avec soin la granulation argentique d’origine, régulière et beaucoup plus fine que sur le Blu-ray de 2007. Le piqué ainsi que le niveau de détail sont nets et précis, tout est fait pour que le spectateur redécouvre littéralement la richesse visuelle du film, que cela soit en termes de décors, de costumes ou de profondeur de champ. L’amélioration des couleurs HDR nous offre également de toutes nouvelles perspectives : les couleurs s’épanouissent réellement à l’image, en affichant à la fois une profondeur et une intensité nettement améliorées. Ajoutez à cela des niveaux de noir absolument sublimes et des blancs éclatants : l’apport de la technologie HDR10 trouve ici son expression la plus pure et la plus spectaculaire.

Côté son, Big Fish a également bénéficié d’une solide remise à niveau technique, avec tout d’abord une VO mixée en Dolby Atmos (dotée d’un core Dolby TrueHD 7.1). Riche et dynamique, ce nouveau mixage privilégie les ambiances pour une immersion totale au cœur du film. Bien sûr, le film en lui-même ne prête pas forcément à la démonstration d’intensité, mais le rendu acoustique est précis, avec de nombreux détails sonores prenant place sur tous les canaux. La musique de Danny Elfman profite également d’une belle présence, large et pleine de vie. En VF, le film est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 (contre un simple Dolby Digital 5.1 sur le Blu-ray de 2007), et l’ensemble s’avère très agréablement spatialisé et convaincant.

Pour les suppléments, il n’y a rien sur le Blu-ray 4K Ultra HD, aussi faudra-t-il se retourner vers le Blu-ray si vous voulez profiter du commentaire audio de Tim Burton, qui rebondit sur les images du film tout en répondant aux questions de Mark Salisbury. Quelques bandes-annonces complèteront la section interactivité ; en revanche, on ne trouvera nulle trace des autres suppléments indiqués sur la jaquette. Cette curiosité s’explique par le fait que les graphistes de la branche française de Sony Pictures ont probablement repris et retravaillé la jaquette du Blu-ray 4K Ultra HD sorti aux Etats-Unis début mai. Au pays de l’oncle Sam, la galette 4K était accompagnée d’un nouveau Blu-ray, bénéficiant du master restauré et accompagné d’une poignée de bonus. En France en revanche, le Combo est composé du Blu-ray 4K et… du Blu-ray de 2007, qui ne comportait malheureusement que le commentaire audio (en version originale sous-titrée).

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