Cannes 2021 : Jodie Foster et Marco Bellocchio Palmes d’or d’honneur

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Dans deux semaines, le mardi 6 juillet, le rideau se lèvera sur la 74ème édition du Festival de Cannes. A l’approche de ce premier grand événement du cinéma mondial après la crise sanitaire du coronavirus, les annonces ont tendance à se bousculer. Permettez-nous donc de regrouper ici celles des Palmes d’or d’honneur, qui seront remises respectivement à l’actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster et au réalisateur italien Marco Bellocchio. Tandis que le communiqué du prix honorifique à Foster avait été publié dès le 2 juin dernier, quelques heures seulement avant l’annonce de la sélection officielle, celui de Bellocchio date d’aujourd’hui.

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Annoncée en tant qu’invitée d’honneur qui recevra sa Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture sur la scène du Palais des festivals, Jodie Foster (* 1962) a su tisser très tôt et sur la durée un lien étroit avec le Festival de Cannes. Ainsi, alors qu’elle est sur le point de se libérer de son statut d’enfant-vedette chez Disney, la jeune actrice y a présenté pas moins de trois de ses films en compétition au milieu des années 1970 : Alice n’est plus ici de Martin Scorsese, Bugsy Malone de Alan Parker et surtout le mythique Taxi Driver de Martin Scorsese, toujours lui, qui finira par décrocher en 1976 la Palme d’or du jury présidé par Tennessee Williams.

En 2001, elle avait d’abord accepté le poste de présidente du jury, avant de se désister au profit de sa consœur Liv Ullmann, pour cause de tournage de Panic Room de David Fincher. Deux de ses films en tant que réalisatrice ont par ailleurs été présentés hors compétition sur la Croisette : Le Complexe du castor en 2011 et Money Monster cinq ans plus tard.

Désigné coupable © 2021 Graham Bartholomew / Wonder Street / Convergent Media / BBC Films / Metropolitan Filmexport
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Lauréate de deux Oscars dans la catégorie de la Meilleure actrice pour Les Accusés de Jonathan Kaplan en 1989 et pour Le Silence des agneaux de Jonathan Demme en 1992, Jodie Foster mène depuis près de cinquante ans une carrière des plus exigeantes devant la caméra. Au fil des ans, elle a ainsi collaboré avec Adrian Lyne (Ça plane les filles), Claude Chabrol (Le Sang des autres), Tony Richardson (L’Hôtel New Hampshire), Woody Allen (Ombres et brouillard), Michael Apted (Nell), Robert Zemeckis (Contact), le président du jury cette année Spike Lee (Inside Man L’Homme de l’intérieur), Neil Jordan (A vif), Roman Polanski (Carnage), Neill Blomkap (Elysium) et Kevin Macdonald (Désigné coupable qui sortira en France en plein festival, le mercredi 14 juillet).

En tant que réalisatrice, on lui doit jusqu’à présent quatre longs-métrages. En plus des deux films cités plus haut, il s’agit de Le Petit homme en 1991 et de Week-end en famille en 1996. Plus récemment, Jodie Foster a également réalisé des épisodes pour des séries à succès comme « House of Cards », « Orange is the new Black » et « Black Mirror ».


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L’histoire commune entre Marco Bellocchio (* 1939) et le Festival de Cannes est peut-être encore plus riche que celle de sa collègue lauréate. Elle commence certes légèrement plus tard, avec la sélection en compétition de Le Saut dans le vide, double prix d’interprétation en 1980 pour Anouk Aimée et Michel Piccoli. Mais elle est restée plus régulière dans le temps, avec pas moins de six participations supplémentaires en compétition. Des sélections qui s’étaient malheureusement soldées par aucun prix ultérieur, malgré la qualité incontestable de Henri IV Le roi fou, Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist, La Nourrice, Le Sourire de ma mère, Vincere et dernièrement Le Traître en 2019.

Deux autres films signés Marco Bellocchio avaient fait partie de la section parallèle Un certain regard : Rêve de papillon et Le Metteur en scène de mariages. La Quinzaine des réalisateurs l’avait également invité deux fois, pour Le Diable au corps et Fais de beaux rêves.

Le Traître © 2019 Wolfgang Ennenbach / IBC Movie / Kavac Film / Rai Cinema / Match Factory Productions /
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Sélectionné à deux reprises au Festival de Berlin, le réalisateur italien y avait tout de même reçu un Ours d’argent Prix spécial du jury pour Autour du désir en 1991. Dans son propre pays, la Mostra de Venise s’était montrée plus généreuse à son égard, par le biais de cinq sélections en compétition, un prix spécial du jury en 1967 pour La Chine est proche et même un Lion d’or honorifique en 2011. Le Festival de Locarno lui avait remis son Léopard d’honneur quatre ans plus tard. Enfin, à Cannes, il avait siégé en 2007 au jury sous la présidence de Stephen Frears, qui avait voté sa Palme d’or à 4 mois 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu.

Le vieux maître du cinéma italien ne se contentera pas de réceptionner sa Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie de clôture le samedi 17 juillet. Les deux jours précédents, il ira d’abord à la rencontre du public lors d’une masterclass, puis présentera le documentaire Marx peut attendre, sélectionné dans le cadre de Cannes Première. Le réalisateur y reviendra sur le drame intime du suicide de son frère jumeau à l’âge de 29 ans.

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