Test Blu-ray : The undoing – L’intégrale

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The undoing – L’intégrale


États-Unis : 2020
Titre original : –
Création : David E. Kelley
Acteurs : Nicole Kidman, Hugh Grant, Edgar Ramírez
Éditeur : HBO
Durée : 5h40 environ
Genre : Série TV, Thriller
Date de sortie DVD/BR : 24 mars 2021

Thérapeute à succès sur le point de publier son premier livre, Grace Sachs a un mari aimant et un fils qui fréquente une école privée de prestige. Mais soudain, avec une mort violente, un mari qui disparaît et de terribles révélations concernant celui qu’elle pensait connaître, sa vie bascule…

La saison

[3,5/5]

Visiblement satisfaits de leur expérience en commun sur la série Big little lies, qui a donné un petit coup de fouet à leurs carrières respectives, l’actrice Nicole Kidman et le showrunner David E. Kelley ont décidé de remettre le couvert avec The undoing, adaptation d’un roman de Jean Hanff Korelitz intitulé en France « Les premières impressions ».

Le titre original est sans doute plus intéressant, dans le sens où le terme « undoing » ne signifie pas uniquement la perte ou la ruine – que l’on attribue au personnage de Hugh Grant que tout accuse et qui se voit déchu de son statut social – mais également, en psychanalyse, le concept d’annulation rétroactive. Ce mécanisme de défense, qui consiste à considérer un acte à l’origine d’un conflit psychique comme n’ayant jamais eu lieu, aura en effet une importance considérable dans le déroulement du récit développé au fil des six épisodes The undoing, et en particulier dans le dernier acte du récit.

Reprenant une partie des mécanismes narratifs de Big little lies, The undoing proposera au spectateur de rencontrer un couple en apparence parfait, composé de Grace et Jonathan Fraser (Nicole Kidman / Hugh Grant). Elle est psychiatre, lui est oncologue pédiatrique. Ils coulent le parfait amour au cœur de la Haute Société de New York, aux côtés de leur fils Henry (Noah Jupe). Un grain de sable va cependant mettre à jour mensonges et trahisons au sein du couple. Une jeune femme nommée Elena (Matilda De Angelis) est retrouvée assassinée, et tout désigne Jonathan comme le coupable…

Prenant le temps de présenter une galerie de personnages aux personnalités complexes, The undoing expose de façon subtile les failles psychologiques qui semblent tirailler chaque suspect potentiel. Le mari de la victime cache un tempérament trouble, violent et obsessionnel. Le père de Grace (Donald Sutherland) voue une haine larvée pour son gendre, sans parvenir à convaincre sa fille de le quitter. Le petit Henry est un gamin torturé, aux réactions imprévisibles, cachant un lourd secret dans l’étui de son violon. Enfin, Grace elle-même a été filmée marchant dans la rue aux alentours du lieu du crime – le générique même du show semble d’ailleurs sous-tendre la possibilité d’un drame sanglant dans son passé…

Ménageant ses effets, The undoing nous proposera, au fil du récit, cinq retournements de situation majeurs, situés à la fin de chaque épisode, et forçant constamment le spectateur à revoir certains de ses jugements antérieurs – la vérité n’est en effet jamais aussi simple qu’elle n’y parait, et la série toute entière semble nous chuchoter à l’oreille qu’en dépit des apparences, on ne connaît jamais réellement entièrement nos proches et leurs fêlures.

Il semble difficile dès lors d’évoquer The undoing sans tomber dans le vilain [Spoiler], mais on va tout de même s’efforcer de ne pas trop en révéler. Le premier épisode de la mini-série se concentrera davantage sur Grace et Elena que sur Jonathan, qui n’apparaît finalement que peu, comme une ombre en arrière-plan, esquissant le portrait d’un père aimant, Hugh Grant jouant toujours parfaitement de son flegme charmant et plein d’humour. En revanche, les interactions entre les deux femmes, qui occuperont l’essentiel du premier épisode, sont pour le moins étranges, nimbées de mystère et/ou dénotant d’une idée de défiance de classe sous-jacente. D’un point de vue formel, on ira même jusqu’à ressentir une petite touche de fantastique dans la façon dont la réalisatrice Susanne Bier amène les choses au spectateur.

Une fois posée la mort d’Elena, la série s’orientera en revanche d’avantage vers la mécanique du thriller psychologique pur et dur, poussant par moments la suspension d‘incrédulité du spectateur jusqu’au point de rupture, mais l’ensemble fonctionne plutôt bien, développant une atmosphère lourde, pleine de suspense et teintée de malaise au moins jusqu’à la fin du cinquième épisode.

Car le dénouement de The undoing pourra donner vaguement l’impression que la série fait « pschit » et que le soufflé se dégonfle un peu. Nos confrères de chez 20 Minutes ont beau nous expliquer à quel point le final de la série est brillant (attention Spoilers !), une fois le secret levé sur l’identité du tueur, The undoing ne parvient à éviter la sortie de route. C’est d’autant plus flagrant que l’acteur/actrice – jusqu’ici très sobre dans son interprétation – se met subitement à en faire des caisses, multipliant les grimaces et autres rictus inquiétants. Dans le même ordre d’idées, et pour appuyer son propos, la réalisatrice Susanne Bier abuse des décadrages et autres effets de style censés augmenter l’idée de danger imminent lors de la course-poursuite finale. C’est dommage, mais même si cette dernière ligne droite tend à réduire l’impact de l’ensemble, les cinq premiers épisodes étaient vraiment quant à eux tout à fait remarquables.

On terminera avec un mot sur les acteurs : dans les rôles principaux, Nicole Kidman et Hugh Grant sont excellents, même si on avoue que la bouche de l’actrice de Moulin rouge nous a régulièrement plongé dans la perplexité. Mon dieu, mais qu’a-t-elle fait à son visage ? Les commissures de ses lèvres semblent s’étendre un centimètre au-delà de leurs extrémités naturelles, ce qui crée un très étrange effet « Joker ». On en viendrait presque à penser qu’elle serait parfaite dans la peau d’une Harley Quinn vieillissante pour DC Comics si d’aventures la firme se décider à nous narrer les aventures de Batman, 30 ans après. Ou même carrément d’un Joker féminisé, ce qui serait d’ailleurs tout à fait dans l’air du temps.

Du côté des seconds-rôles, on notera également la présence de Lily Rabe (American horror story), du vétéran Donald Sutherland, d’Édgar Ramírez (The last days of american crime) mais aussi et surtout de Sofie Gråbøl, inoubliable interprète de l’inspectrice Sarah Lund dans la formidable série danoise The killing (Forbrydelsen, 2007).

Le coffret Blu-ray

[4/5]

Pour cette intégrale de The undoing, HBO nous livre une fois encore une édition Blu-ray tout à fait remarquable. Comme toujours avec l’éditeur, c’est un sans-faute non seulement sur le plan technique – puisque l’image et le son sont absolument irréprochables – mais aussi sur le plan des suppléments qui, s’ils s’avèrent certes relativement superficiels, prolongent tout de même d’une sympathique demi-heure l’expérience de visionnage. On n’en demandait (presque) pas tant !

Techniquement, l’image impose une définition sans faille, d’un piqué d’une précision absolue et pourra compter sur des couleurs éclatantes et des contrastes exceptionnels pour emporter le spectateur dans les affres de cette famille en proie en doute. Côté son, VF et VO s’imposent dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 percutants et dynamiques, qui contribue pleinement à l’immersion du spectateur au cœur de la série. Artistiquement, la version française n’a pas trop à rougir de son doublage, soigné, avec comme toujours, la voix de Danièle Douet pour incarner Nicole Kidman.

Du côté des suppléments, on commencera tout doucement avec une présentation de la série par Nicole Kidman et Hugh Grant (4 minutes), pour continuer ensuite avec un mini-making of donnant notamment la parole à David E. Kelley (3 minutes). On terminera ensuite avec « Les révélations de The undoing », une large série de featurettes dédiées aux personnages et aux moments-clés de la série. Ces dernières s’attarderont sur la famille Fraser (2 minutes), Etena Alves (2 minutes), Jonathan Fraser (3 minutes), Sylvia Steinetz (2 minutes), l’inspecteur Joe Mendoza (2 minutes), Grace Reinhart Fraser (2 minutes), Haley Fitzgerald (2 minutes), Fernando Alves (2 minutes), Franklin Reinhart (2 minutes), Henry Fraser (2 minutes) ainsi que concernant la scène du pont (3 minutes).

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