Test Blu-ray 4K Ultra HD : Terminator – Renaissance

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Terminator – Renaissance

États-Unis, Canada, Allemagne : 2009
Titre original : Terminator Salvation
Réalisation : McG
Scénario : Jonathan Nolan, Michael Ferris, John Brancato
Acteurs : Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 1h58
Genre : Science-Fiction, Action
Date de sortie cinéma : 3 Juin 2009
Date de sortie BR/4K : 10 mars 2021

En 2018, après l’apocalypse qui a vu s’affronter les hommes et les robots, John Connor est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l’apparition de Marcus Wright, un inconnu qui se souvient seulement de s’être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s’il est un rescapé du passé. Alors que Skynet prépare l’assaut final, Connor et Marcus s’engagent dans une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet. Ils y perceront le terrible secret qui se cache derrière l’annihilation programmée de l’humanité tout entière…

Le film

[4/5]

T4 by McG

Repéré grâce à une poignée de clips dans la deuxième moitié des années 90, Joseph McGinty Nichol alias McG est arrivé dans le petit monde du cinéma en frappant très, très fort. Avec Charlie et ses drôles de dames (Charlie’s angels, 2000) et Charlie’s angels : Les anges se déchaînent (Charlie’s angels : Full throttle, 2003), McG s’est en effet imposé d’entrée de jeu comme un des cinéastes les plus iconoclastes de sa génération.

A l’image d’un Baudelaire de l’Art cinématographique, Hollywood lui avait donné sa boue, et il en avait fait de l’or. Malheureusement, et malgré son talent incroyable, son aura auprès des studios ne serait que de courte durée, et s’estomperait peu à peu au tournant des années 2010 : McG fut finalement complètement écarté des majors, et trouva refuge chez Netflix.

Pour autant, après les deux Charlie’s angels, McG était plutôt encore en odeur de sainteté à Hollywood, et avait bénéficié de la possibilité de mettre en scène le quatrième opus de la saga – alors à succès – Terminator. Le film, intitulé Terminator : Renaissance, marquerait une véritable rupture dans la franchise créée par James Cameron.

Un vent de nouveauté

Terminator : Renaissance était en effet le premier film de la saga à n’afficher au générique ni la star Arnold Schwarzenegger, ni même la productrice / coscénariste du film original Gale Ann Hurd. De plus, le film fait le choix d’abandonner l’époque « contemporaine » pour se dérouler totalement au cœur d’un univers de science-fiction post-apocalyptique. De la même façon, le schéma narratif du film délaissera la traditionnelle « chasse à l’homme » à l’œuvre à l’écran depuis le premier film de la franchise en 1984.

Ainsi, on ne peut que saluer l’audace de McG et ses scénaristes sur Terminator : Renaissance. Contrairement au troisième épisode Terminator : Le soulèvement des machines (2003), qui, si sympathique soit-il, était un décalque assumé du deuxième épisode, le film de McG fait le pari audacieux de changer complètement la donne, en nous donnant à voir un univers plus vaste, plus complexe – « l’apocalypse des machines » évoquée dans chaque film antérieur est enfin montrée dans sa plus rude réalité.

Terminator : Renaissance fait de plus le pari de proposer de nouvelles têtes, et d’ajouter des briques à la mythologie créée par James Cameron et Gale Ann Hurd plutôt que de s’y adapter. Ainsi, si John Connor sera bel et bien de la partie, et même si Christian Bale se démène afin d’attirer vers lui tous les regards, il ne sera pas réellement pour autant le personnage central du film de McG : le rôle principal sera donc alloué à Marcus, interprété par Sam Worthington. De plus, son personnage servira de façon assez habile la thématique principale de la saga depuis ses débuts, à savoir celle de l’opposition entre l’homme et la machine.

La « patte » McG

Cela pourra surprendre ses détracteurs (et les malheureux n’ayant pas vu la Lumière lors de la découverte de Charlie’s angels), mais le style McG ne se résume pas à un simple enchaînement de scènes avec des jolies filles se déhanchant en culotte sur un vieux tube de MC Hammer. McG est au contraire, et sans le moindre doute possible, le plus impressionnant metteur en scène d’action américain du début du vingt-et-unième siècle. Ainsi, ce n’était certes pas une surprise en 2009 pour les esthètes qui kiffaient les affrontements entre « Sac d’os » et les anges de Charlie, mais il semble que cela ait pu se révéler une véritable surprise pour de nombreux cinéphiles lors de la sortie en salles de Terminator : Renaissance.

Véritable visionnaire, tout à la fois capable de composer/décomposer l’action, de prendre le temps d’exposer clairement la topographie des lieux et d’organiser posément le placement de chaque personnage avant que l’action n’explose, McG avait fait montre de tout son talent avec les deux films de la saga Charlie’s angels, le deuxième opus proposant d’ailleurs régulièrement des clins d’yeux au cinéma de James Cameron, et plus particulièrement à Terminator 2 : Le jugement dernier (1991). Ainsi, si Terminator : Renaissance s’avère une réussite si explosive, c’est quasiment pour les mêmes raisons que les deux films précités, soit en partie grâce à un enchaînement priapique de scènes d’action énormes, mises et scènes avec classe et bénéficiant surtout d’une lisibilité parfaite.

McG parvient également à utiliser avec intelligence les effets numériques, notamment dans le but de créer de spectaculaires et assez hallucinants plans-séquences (le passage suivant John Connor dans l’hélico qui se crashe). De ce fait, il ne semble point étonnant que Terminator : Renaissance enquille littéralement les moments de bravoure durant sa première heure. Il faudra en effet reconnaître que le film s’avère un sacré morceau de péloche, nous proposant de plus une intéressante relecture de certains moments-cultes de la saga. La séquence de course-poursuite, qui s’avère un passage obligé de la saga depuis T2, arrivera donc de façon assez inattendue lors d’une scène typique du genre « post-nuke » prenant place dans une station service abandonnée.

On retrouve également, en filigrane, une partie de l’esprit potache et « fanboy » de McG. Si ce dernier se fait plus discret que dans certains de ses films précédents, on retrouve néanmoins dans Terminator : Renaissance de nombreux clins d’œil et références à l’univers de James Cameron. Les premières séquences mettant en scène John Connor dans des égouts à demi-remplis d’eau font ainsi explicitement référence à Aliens – Le retour (1985). Les dialogues, de « Viens avec moi si tu veux vivre » au célèbre « I’ll be back », font également souvent office de clin d’yeux appuyés. Dans le même ordre d’idées, le spectateur sera amusé de constater que les goûts musicaux de John Connor n’ont guère changé depuis le film de 1991, puisqu’il écoute le fameux morceau « You could be mine » des Guns n’ Roses lorsqu’il va pirater la moto.

Mais aussi des défauts

Terminator : Renaissance n’en est pour autant pas un film parfait, loin s’en faut. Du côté des défauts les plus évidents, on notera le jeu de Christian Bale, assez excessif et très « 2000’s » ; ce dernier tente d’ailleurs un peu trop de tirer la couverture à lui. On notera d’ailleurs clairement un « ventre mou » au centre du récit, quand l’action et le rythme trépidant commence légèrement à se tasser, et que l’évolution de l’intrigue est uniquement laissée à une poignée de personnages apparaissant, dans le meilleur des cas, comme presque sacrifiés au profit de celui de Bale : les personnages incarnés par Moon Bloodgood et Helena Bonham ne disposent donc que peu de latence pour réellement s’imposer à l’écran.

Dans les autres cas, on déplorera la présence de seconds-rôles quasi-inutiles et finalement à peine survolés – on pense par exemple à la vieille de la station service, au mercenaire incarné par Common ou à la compagne de John, incarnée par une Bryce Dallas Howard n’ayant pas encore été révélée par Jurassic World. On peut néanmoins supposer que ces personnages-là auraient probablement pris de l’importance dans les films suivants, puisque Terminator : Renaissance était à l’origine prévu pour être le premier épisode d’une nouvelle trilogie, qui ne verrait finalement jamais le jour.

Douze ans après sa sortie dans les salles obscures, Terminator : Renaissance conserve toute sa classe, et dispose d’un scénar toujours aussi intéressant, quoique très prévisible – [Attention Spoilers] mais Marcus en Terminator, on le voyait venir dés son apparition à poil au milieu de nulle-part – et d’une interprétation globalement solide, assurée entre autres par le regretté Anton Yelchin (1989-2016) dans la peau de Kyle Reese. Au final, le film de McG est donc un très honnête divertissement, pas aussi définitif que le chef d’œuvre Terminator 2 : Le jugement dernier bien sûr, mais qu’on aurait voir développé par deux autres films, et qui reviendra à coup sûr régulièrement faire un tour dans notre lecteur Blu-ray.

Le Blu-ray 4K Ultra-HD

[4/5]

Alors que le film original, réalisé par James Cameron en 1984, reste à ce jour inédit en 4K, Terminator : Renaissance débarque quant à lui ce mois-ci au format Blu-ray 4K Ultra HD. Jour de joie pour les amateurs de l’œuvre de McG, d’autant que Sony Pictures nous offre également, à la même date, de redécouvrir en 4K UHD le formidable Charlie’s angels. Parallèlement aux deux films de McG, Sony nous propose également la sortie en 4K de grands classiques de son catalogue : La chute du faucon noir (miam), Elysium (re-miam) et 2012 (non merci, j’ai trop mangé).

Originellement tourné en 2K, Terminator : Renaissance s’offre donc ici un petit « gonflage » 4K finalement assez payant : le rendu visuel est excellent, fidèle à l’aspect original du film tel qu’on le connaît depuis une douzaine d’années. L’upgrade 4K UHD permet principalement de réhabiliter la légère granulation du film, qui avait quasiment disparu du transfert Blu-ray, et bien sûr de la profondeur éblouissante de l’étalonnage HDR, absolument bluffant. Au final, le rendu proposé ici par Sony est tout simplement parfait, peut-être même trop d’ailleurs, dans le sens où les effets numériques hier absolument indétectables commencent aujourd’hui à être un peu trop repérable – on pense notamment à l’apparition des T-800 dans les labos de Skynet, époustouflants lors de la découverte du film en salle, mais qui prennent ici un méchant coup dans l’aile. La définition est donc exceptionnelle, de même que les textures, pleines de détails, bref, c’est du lourd, une vraie galette de démonstration. Côté son, l’explosif mixage DTS-HD Master Audio 5.1 de la VO a fait le voyage vers la galette 4K, tandis que la VF a été « rétrogradée » à un simple Dolby Digital 5.1. Le monde à l’envers quand on sait que le film est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1 sur le Blu-ray qui accompagne le Blu-ray 4K Ultra HD… Pour ceux qui n’auraient jamais fait l’expérience du mixage DTS-HD Master Audio 5.1 du film de McG, disons simplement qu’il s’agit d’une des pistes sonores les plus tonitruantes qui soient, nous proposant une expérience acoustique qui cogne dur et impose une puissance qui risque bien de provoquer chez vous un véritable séisme. Si, si, on est sérieux.

Du côté des suppléments, Sony Pictures recycle deux featurettes déjà disponibles sur le Blu-ray de 2009, consacrées aux décors du film (19 minutes) ainsi qu’à la Moto-Terminator créée par Ducatti (9 minutes). Pour retrouver le Maximum Movie Mode et visionner le film en compagnie de McG, il faudra vous rabattre sur le Blu-ray du film, également disponible en supplément.

Terminator : Renaissance, Charlie’s angels, La chute du faucon noir, Elysium et 2012 sont disponibles en 4K Ultra-HD depuis le 10 mars 2021 chez Sony Pictures.

2 Commentaires

  1. Bonjour Dielou. Mea culpa, vous avez raison : d’une façon assez étonnante, la piste VF DTS-HD Master Audio 5.1 n’est en fait disponible que sur le Blu-ray du film. Nous avons visionné le film en 4K et en VOST, et nous avions supposé – à tort ! – que Sony avait effectué la migration des deux pistes sonores HD. Ce n’est pas le cas 🙁 Merci de votre remarque, j’ai modifié l’article en conséquence.

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