Test Blu-ray 4K Ultra HD : Sherlock Holmes I & II

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Roi du fun et d’un certain cinéma « à la cool » post- Tarantino absolument typique des années 2000, Guy Ritchie est un cinéaste capable du meilleur comme du pire. Rassurez-vous cela dit : avec le diptyque Sherlock Holmes, qui vient tout juste de sortir au format Blu-ray 4K Ultra-HD chez Warner bros, on navigue en plein dans la fourchette haute de son œuvre. On serait même peut-être bien du côté de ses deux meilleurs films…

Sherlock Holmes

États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne : 2009
Titre original : –
Réalisation : Guy Ritchie
Scénario : Lionel Wigram, Michael Robert Johnson
Acteurs : Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel McAdams
Éditeur : Warner bros.
Durée : 2h08
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 3 février 2010
Date de sortie DVD/BR : 16 septembre 2020

Aucune énigme ne résiste longtemps à Sherlock Holmes. Flanqué de son fidèle ami le Docteur John Watson, l’intrépide et légendaire détective traque sans relâche les criminels de tous poils. Ses armes : un sens aigu de l’observation et de la déduction, une érudition et une curiosité tous azimuts ; accessoirement, une droite redoutable. Après qu’une série de meurtres rituels a ensanglanté Londres, Holmes et Watson réussissent à intercepter le coupable : Lord Blackwood. À l’approche de son éxécution, ce sinistre adepte de la magie noire annonce qu’il reviendra du royaume des morts pour exercer la plus terrible des vengeances. La panique s’empare de la ville après l’apparente résurrection de Blackwood…

 

Sherlock Holmes : Jeu d’ombres

États-Unis, Royaume-Uni : 2011
Titre original : Sherlock Holmes – A game of Shadows
Réalisation : Guy Ritchie
Scénario : Michele Mulroney, Kieran Mulroney
Acteurs : Robert Downey Jr, Jude Law, Noomi Rapace
Éditeur : Warner bros.
Durée : 2h08
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 25 janvier 2012
Date de sortie DVD/BR : 16 septembre 2020

Partout dans le monde, la presse s’enflamme : on apprend ainsi qu’en Inde un magnat du coton est ruiné par un scandale, ou qu’en Chine un trafiquant d’opium est décédé, en apparence, d’une overdose, ou encore que des attentats se sont produits à Strasbourg et à Vienne et qu’aux Etats-Unis, un baron de l’acier vient de mourir. Personne ne voit le lien entre ces événements qui semblent sans rapport, hormis le grand Sherlock Holmes qui y discerne la même volonté maléfique de semer la mort et la destruction. Et ces crimes portent tous la marque du sinistre Moriarty. Tandis que leur enquête les mène en France, en Allemagne et en Suisse, Holmes et Watson prennent de plus en plus de risques. Mais Moriarty a systématiquement un coup d’avance et semble tout près d’atteindre son objectif. S’il y parvient, non seulement sa fortune et son pouvoir seront sans limite, mais le cours de l’Histoire pourrait bien en être changé à jamais…

 

Les films

[4,5/5]

En 2009, quand il reprend à son compte le personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle avec le premier opus de Sherlock Holmes, Ritchie a visiblement pris le parti de ne pas se laisser impressionner par le « mythe », et transporte le spectateur dans une période Victorienne de bande dessinée, aux côtés d’un duo Holmes / Watson quelque peu… Réimaginé. Secoué, mais pas malmené pour autant : la pipe et le violon sont bel et bien de la partie, et à ces éléments s’ajoutent quelques nouveautés : beaucoup d’humour en mode cynique, une tendance pour Holmes à se laisser aller au pugilat dans des cercles de boxe clandestins, et une bonne dose d’homosexualité sous-jacente entre les personnages de Holmes et Watson, bien entendu interprétés par Robert Downey Jr. et Jude Law. Bref, le rythme est effréné, le ping-pong verbal entre les deux protagonistes principaux fonctionne parfaitement, la photo de Philippe Rousselot est littéralement sublime, et le mystère tire volontiers du côté du fantastique : on suivra donc le premier Sherlock Holmes avec le plus grand plaisir – et même une indéniable jubilation.

Mais si sympathique soit-il, le Sherlock Holmes cuvée 2009 ne permettait pas au spectateur d’imaginer jusqu’à quel point Guy Ritchie et son équipe parviendraient à repousser les limites du blockbuster avec leur deuxième opus. Superficiel, m’as-tu vu, déplacé, hilarant et assurément bizarre, ce Sherlock Holmes : Jeu d’ombres est en effet un des blockbusters les plus déviants (pour ne pas dire branques) que l’on ait pu voir sur grand écran ces vingt-cinq dernières années – un véritable concentré de plaisir que l’on pourrait comparer à l’extraordinaire Wild Wild West de Barry Sonnenfeld. Assumant à 100% la nature superficielle et rigolarde de son OVNI filmique, Guy Ritchie prend le parti – avec un bonne dose de Fuck attitude – de s’amuser avec sa caméra et les moyens qui lui sont donnés par Warner (un tournage « hybride » alternant l’utilisation de caméras argentiques et numériques, avec notamment la fameuse Phantom HD), expérimentant avec une frénésie telle qu’il signe un long-métrage proposant des séquences aux limites de l’abstraction formelle, et rappelle au spectateur les délires visuels brindezingues d’un Tsui Hark ou d’un Sam Raimi. Au final, le réal britannique et ex-compagnon de Madonna accouche avec son Sherlock Holmes : Jeu d’ombres d’un énorme morceau d’entertainment déjanté et ultra-fun, donc le seul défaut est la durée, un poil excessive (vingt minutes de moins et on touchait au sublime).

Les Blu-ray 4K UHD

[4,5/5]

Valeurs sûres du catalogue de Warner bros. depuis une dizaine d’années, Sherlock Holmes et Sherlock Holmes : Jeu d’ombres viennent donc tout juste de débarquer en France au format Blu-ray 4K Ultra-HD. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouvel étalonnage proposé par Warner rend vraiment justice à la photo de Philippe Rousselot, jouant énormément sur des contrastes très forts, volontairement extrêmement saturés, qui galéraient un peu au format Blu-ray, dans le sens où les Blu-ray livraient des deux films une image précise, extrêmement définie, mais également très sombre. Le rendu ici se fait plus fidèle aux couleurs et aux ambiances désirées par Philippe Rousselot et Guy Ritchie, et le résultat est assez époustouflant : le résultat ultime et définitif concernant ces deux films. Le niveau de détail est tout simplement hallucinant, et même si les deux films se déroulent le plus souvent dans le noir ou dans l’obscurité, la palette colorimétrique HDR est extraordinaire, et les contrastes – de même que la tenue des noirs – sont réellement impressionnants. Pour parachever le tout, le grain cinéma a été scrupuleusement respecté : c’est tout simplement magnifique

Côté son, Warner nous propose de redécouvrir les deux films dans des versions originales mixées en DTS-HD Master Audio 5.1, qui font honneur à l’ampleur et l’ambition des deux films de Guy Ritchie. Les ambiances sont restituées de façon impressionnante, d’un dynamisme et d’une force tout simplement bluffantes. Les versions françaises devront quant à ellee se contenter d’un encodage Dolby Digital 5.1, mais le mixage s’avère souvent tonitruant, moins extraordinaire que la VO en termes de finesse et de précision, mais proposant tout de même un confort d’écoute tout à fait appréciable pour les fans de VF.

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