Test Blu-ray : The courier

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The courier

Royaume-Uni : 2019
Titre original : –
Réalisateur : Zackary Adler
Scénario : Zackary Adler, James Edward Barker, Andy Conway, Nicky Tate
Acteurs : Olga Kurylenko, Gary Oldman, Amit Shah
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h38
Genre : Action, Thriller
Date de sortie DVD/BR : 15 juillet 2020

À Londres, un témoin est sur le point de faire tomber Mannings, un criminel international en détention à Washington. Sous protection policière, il est emmené dans un endroit tenu secret pour témoigner à distance via vidéo conférence. C’est alors qu’un coursier vient livret une valise. À l’intérieur, un gaz toxique décime les policiers…

Le film

[3/5]

A l’origine de The courier, il y a un concept fort : Olga sur une moto, en gros sur l’affiche, avec la tête de Gary Oldman collée par un infographiste débutant sur une silhouette en arrière-plan. Ça ne signifie peut-être pas grand-chose pour vous, mais pour elle ça veut dire beaucoup. The courier arrive pile au bon moment pour célébrer ses dix ans de carrière et pour montrer au monde que ses débuts en tant que potiche dans Hitman, Quantum of Solace et Max Payne sont loin derrière elle. Olga Konstantinovna Kurylenko s’est donc fait un nom, et aujourd’hui, c’est elle la star du film d’action. Comme Milica Bogdanovna Jovovitch la décennie précédente, elle s’est imposée en l’espace de quelques années, trustant le grand écran à un rythme effréné (14 films entre 2014 et 2018) jusqu’à donner l’impression au spectateur qu’elle était tout simplement incontournable.

Son accession au premier rôle dans un film d’action ne s’est faite en un jour, mais par étapes, puisqu’elle avait déjà tenté l’expérience en 2015 avec Code Momentum. Solide actioner en forme de course-poursuite, le film était très sympathique. La mise en scène nerveuse lui permettait de faire illusion, mais Olga Kurylenko y apparaissait tout de même encore difficilement crédible en « action star ». Trop maigre, pas assez musclée, elle ne tenait clairement pas la comparaison avec de véritables actrices / athlètes telles que Zoë Bell, Gina Carano ou Ronda Rousey. Dans le même créneau, Milla Jovovich, Zoe Saldana, Lucy Liu ou encore Rhona Mitra paraissaient également plus à même de porter sur leurs épaules un vrai rôle physique.

Olga Kurylenko a donc laissé passer quelques années avant de se réessayer à distribuer les tatanes et à échanger les gunfights, et elle le fera dans The courier, un projet qui semble à priori lorgner méchamment du côté du Transporteur par son sujet, mais qui finalement n’y ressemblera pas tellement, le fait que le personnage principal soit coursier en moto n’étant quasiment pas exploité dans l’intrigue. Cette dernière se concentre en effet plutôt sur une chasse à l’homme dans un parking souterrain, la « coursière » interprétée par Olga Kurylenko devant protéger un témoin des nombreux truands qui en veulent à sa peau. Pour tenter de justifier le salaire des nombreux noms crédités en tant que scénaristes sur le film, les efficaces séquences de fight dans le parking sont tout de même entrecoupées de passages mettant en scène Gary Oldman, le bandeau sur l’œil, en chef de la Mafia assigné à résidence dans son luxueux penthouse, et de deux/trois scènes mettant en scène Dermot Mulroney dans son bureau d’agent spécial, téléphone à l’oreille. Du bon gros cachetonnage des familles en somme, bien éhonté, à la Bruce Willis, pour deux acteurs qui s’assurent ainsi une petite fiche de paye correspondant à une ou deux journées de tournage à la cool, sans pression, sans même être obligé de rencontrer le reste du casting. Une conception du métier d’acteur les pieds dans l’eau en quelque sorte, comme le pratiquent également régulièrement Eric Roberts, Mickey Rourke, Pierce Brosnan ou Curtis « 50 Cent » Jackson.

Mais tout le monde n’est pas à mettre dans le même sac : Olga Kurylenko quant à elle, mouille vraiment le maillot. Elle casse des tronches, éructe des menaces, crache de gros mollards et se gratte les balloches – et en l’espace de quatre ans, elle est en effet parvenue à gommer toute trace de féminité de son apparence, sèche, nerveuse et toute en muscles. Cette métamorphose lui permet ainsi de devenir beaucoup plus crédible dans les scènes de baston, nombreuses et parfois bien brutales et spectaculaires, même si les effets spéciaux numériques ne suivent pas toujours forcément. Habitué aux petits budgets et à la logistique des pays de l’Est, le réalisateur Zackary Adler emballe son produit sans passion, mais avec soin, au point que l’amateur de scènes d’action pourra sans doute y trouver son compte devant le film, malgré les incohérences et les approximations liées à une gestion de l’espace un peu trop chaotique. Néanmoins, l’énergie déployée durant les affrontements permettront globalement de passer outre des flashbacks foireux, le cachetonnage de Gary Oldman ou encore une caractérisation des personnages complètement à la ramasse. Quand elles sont correctement mises en scènes, les généreuses distributions de mandales ont cet effet sur nous : elles augmentent considérablement notre seuil de tolérance !

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, Metropolitan Vidéo nous offre comme à son habitude une galette de très haute volée avec ce Blu-ray de The courier : la photo du film, solide et froide, est magnifiée par un master sans faille, avec une définition et des couleurs très solides. Le un piqué manque peut-être un poil de précision, mais cela est sans doute imputable aux conditions de tournage en elles-mêmes. Bref, c’est du bon travail côté image, tout comme côté son d’ailleurs, puisque le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 balance la purée avec puissance et dynamisme à la fois en VF et en VO. La spatialisation a été bien travaillée, et les scènes d’action comme les scènes plus posées proposent une solide immersion au cœur du film. On notera également la présence de basses littéralement écrasantes, ayant de quoi faire trembler tous vos murs… Pas de suppléments.

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