Test Blu-ray : Le cercle noir

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Le cercle noir

États-Unis, Italie : 1973
Titre original : The stone killer
Réalisation : Michael Winner
Scénario : Gerald Wilson
Acteurs : Charles Bronson, Martin Balsam, Jack Colvin
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h35
Genre : Thriller, Action
Date de sortie cinéma : 4 octobre 1973
Date de sortie DVD/BR : 17 février 2020

Muté pour avoir abattu le délinquant qu’il poursuivait, Lou Torrey prend ses fonctions à Los Angeles précédé d’une solide réputation de flic à la gâchette facile. Flanqué d’un nouvel équipier, il se lance immédiatement sur les traces d’un trafiquant de drogue avant que les circonstances l’amènent à s’occuper du cas d’un parrain de la Mafia prêt à tout pour élargir sa zone d’influence et se débarrasser de ses concurrents…

Le film

[4/5]

Si on évoque souvent Le cercle noir comme annonciateur d’Un justicier dans la ville, qui serait mis en boite dès l’année suivante par le duo Charles Bronson / Michael Winner, avec le recul, il faut surtout avouer que le film de 1973 trouve d’avantage ses racines du côté de L’inspecteur Harry (1971). Lou Torrey, le flic interprété par Charles Bronson dans Le cercle noir, s’apparente en effet d’avantage à Harry Callaghan qu’à Paul Kersey : dès le début du film, il justifie son recours à des méthodes violentes et expéditives à travers un laïus sur la société de l’époque, et alors même qu’il vient d’être mis à pied pour avoir descendu un petit truand de 18 ans. Très représentatif des obsessions de Bronson et Michael Winner, le film n’en est pas moins construit comme un véritable film policier, blindé de rebondissements et proposant son lot de scènes d’action – ce qui l’éloigne de façon assez nette d’Un justicier dans la ville, film à la construction lente et au rythme beaucoup moins frénétique.

Le cercle noir présente cependant la particularité de se montrer encore plus critique vis à vis de la société américaine que le film mettant en scène Clint Eastwood. Intrigant et volontiers provocateur, Le cercle noir s’impose en effet comme un film misanthrope, qui tape partout et sur tout le monde : on y taclera plus ou moins sévèrement, pêle-mêle, les intellos qui écoutent du jazz et qui couchent avec des hommes, les fils et filles à papa devenus hippies volontiers partouzards (la séquence dite « de l’ashram » est un véritable monument de n’importe quoi vraiment réjouissant), les vétérans du ‘Nam rentrés au pays avec des états d’âme, ici présentés comme des mercenaires aux activités anti-américaines, mais également les vieux macaronis revanchards, les négros communautaristes, les niakoués, forcément sadiques et cruels, les gonzesses, qui sont toutes des putes, et même les petits nains, qui malgré de beaux petits chapeaux, cachent des criminels notoires dans leurs motels de passe forcément miteux.

Cela dit, entre les outrances scénaristiques et les punchlines à gogo, Le cercle noir se laissera suivre avec un plaisir indéniable. Le rythme est bon, les scènes d’action sont peu nombreuses mais plutôt réussies (la poursuite moto / voiture), même si les pneus de voiture ont tendance à crisser sur des chemins de terre – un détail qui ne gênait visiblement personne dans les années 70. Le spectateur sera en outre surpris de voir se dérouler un climax au cours duquel le personnage de Bronson n’interviendra finalement que très peu, et par le fait qu’il laisse la vie au bad guy réfugié dans une église en déblatérant de la philosophie de comptoir plutôt que de lui défourailler la gueule sévère dans la maison de Dieu comme l’aurait fait un vrai homme. Bref, on tient là un film solide, unique et attachant !

Le Blu-ray

[4/5]

Initialement prévue au mois de novembre 2019, c’est à dire quelques jours à peine après l’arrivée sur support Blu-ray d’Un justicier dans la ville (lire notre article) et Un justicier dans la ville 2 (lire notre article), la sortie du Cercle noir et du Messager de la mort, nouveaux titres de la collection consacrée par Sidonis Calysta à Charles Bronson, a finalement été repoussée au 3 février 2020. Vous pouvez donc sortir votre colt, un doigt de whisky, un petit cigare et faire chauffer le vidéoprojecteur : le grand Charlie est dans la place…

Le cercle noir arrive donc sous les couleurs de Sidonis Calysta, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le film de Michael Winner s’offre vraiment un beau Blu-ray. L’image est superbe, proposant de découvrir le film de façon vraiment optimale : piqué, couleurs, tout semble parfait, si l’on excepte quelques plans légèrement moins définis que d’autres (mais qui l’étaient déjà probablement d’origine). Côté son, le mixage en DTS-HD Master Audio 2.0 ne présente aucun souci particulier : tout est clair, stable et d’une belle précision, que l’on choisisse de visionner le film en VO ou dans sa VF d’origine, aux expressions parfois délicieusement datées et amusantes.

Niveau suppléments, comme d’habitude, on ne pourra que saluer le superbe travail éditorial effectué par Sidonis Calysta, qui nous propose, pour commencer, une présentation du film par Bertrand Tavernier (20 minutes). Il y avouera ne pas avoir beaucoup d’estime pour Michael Winner, et s’étonnera de « redécouvrir » sur le tard ce cinéaste. Ainsi, il indiquera avoir récemment découvert le film Thirteen West (un panneau nous indique qu’il parle en réalité de West 11, tourné en 1963) et énumérera les (nombreuses) qualités qu’il a trouvé au cœur du Cercle noir. On continuera avec la traditionnelle présentation du film par Patrick Brion (9 minutes). Quelques indices nous révéleront que – comme d’habitude – le critique et historien cu cinéma n’a probablement pas pris la peine de revoir le film au préalable, mais il a été rechercher ses petites fiches, reprenant les notes qu’il avait prises lors d’un entretien avec Michael Winner à la sortie du film. On terminera enfin avec un hommage à Michael Winner (12 minutes), qui a le mérite de proposer une large sélection d’images et d’entretiens avec le cinéaste, de même que les discours de Roger Moore et Michael Caine lors de ses funérailles. La traditionnelle bande-annonce fermera le tour des bonus.

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