Test Blu-ray : La taverne de l’enfer

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La taverne de l’enfer

 
États-Unis : 1978
Titre original : Paradise Alley
Réalisation : Sylvester Stallone
Scénario : Sylvester Stallone
Acteurs : Sylvester Stallone, Lee Canalito, Armand Assante
Editeur : BQHL Éditions
Durée : 1h53
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 16 mai 1979
Date de sortie BR/DVD : 10 octobre 2019

 

Les trois frères Carboni ne vivent que dans l’espoir de quitter Hell’s Kitchen, le quartier le plus pauvre et le plus violent de New York. Tandis que l’aîné Lenny travaille dans les pompes funèbres et que le cadet Victor transporte des pains de glaces, Cosmo multiplie les petites arnaques, en quête d’une opportunité qui fera de lui un authentique homme d’affaires. En poussant Victor à défier le champion du caïd local au bras de fer, il le conduit aussi sur le ring de la taverne locale, un endroit où se déroulent des combats de catch d’une grande férocité…

 


 

Le film

[4,5/5]

Porté par le succès critique et commercial de Rocky (1976), ce « petit film » auquel personne ne croyait, regardé de haut par les géants d’Hollywood et qui remporterait rien de moins que trois Oscars, Sylvester Stallone se lance en 1978 dans le grand bain : celui de la mise en scène. L’acteur choisit donc avec La taverne de l’enfer de porter à l’écran un autre scénario qu’il a lui-même écrit, aux accents très autobiographiques. Probablement influencé par la réussite de Clint Eastwood, qui parvenait déjà depuis presque une dizaine d’années à organiser par lui-même l’édification de sa propre mythologie, Stallone a fait le choix ambitieux de suivre le destin de trois frères enchaînant les combines dans le petit monde du sport clandestin du New York des années 1940.

Et malgré l’échec commercial du film à l’époque, on ne peut que constater aujourd’hui que comme Eastwood, Sylvester Stallone avait réussi son pari, en conciliant à l’écran les impératifs de rythme et d’humour du cinéma populaire et des exigences artistiques extrêmement pointues. Injustement méconnu, La taverne de l’enfer mérite une véritable réhabilitation. Porté par le charisme et l’humour de Stallone, le personnage principal, Cosmo, vaut le détour, tant il est éloigné de ceux habituellement incarné par l’acteur de Rocky et Rambo. En effet, il s’agit d’un hâbleur un peu paresseux rêvant sa réussite par procuration :de son propre aveu, il « ne sait rien faire », et par conséquent, il convient à ce que d’autres se donnent du mal pour que ses rêves se réalisent…

Bien écrit, plutôt bien construit et bien interprété (ce qui était loin d’être gagné d’avance étant donné que beaucoup de rôles sont tenus par d’anciens boxeurs ou catcheurs professionnels), La taverne de l’enfer s’offre qui plus est une reconstitution des années 40 réellement soignée (décors et costumes), la réussite formelle de l’ensemble étant encore soulignée par la photo de Laszlo Kovacs, chef opérateur de talent, qui donne au film de Stallone un cachet réellement authentique. Mais les amateurs de la carrière de l’acteur / réalisateur ne seront pas pour autant en territoire inconnu, puisqu’on retrouve au cœur du film tout ce qui a fait la gloire de l’acteur de Rocky : le milieu des émigrés de fraîche date, l’idée de lutter pour accéder à une vie digne, le dépassement de soi à travers l’exercice d’un sport de combat…

Multipliant les séquences réussies sur un rythme solide, La taverne de l’enfer développe une belle justesse de ton, à grands renforts de petits détails authentiques, pittoresques ou amusants, jusqu’à un final devant lequel on pourra, selon sa sensibilité bien sûr, ressentir une émotion bien plus « réelle » que devant tous les Rocky du monde.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Débarquant en Blu-ray sous les couleurs de BQHL Éditions, La taverne de l’enfer s’offre une très belle galette Haute Définition, affichant un piqué précis, un niveau de détail solide, tout en conservant un grain argentique d’origine assez accentué. Les couleurs sont naturelles et assez belles, même si on pourra peut-être les trouver un peu froides. La gestion des noirs est globalement satisfaisante, même si les contrastes manquent peut-être un peu de tranchant sur certains passages. Côté son, l’éditeur nous propose un Dolby Digital 2.0 d’origine frontal mais parfaitement clair, en VF comme en VO : le matériau d’origine n’est donc pas dénaturé, et rendra un bel hommage à la musique du film, signée par Tom Waits ou Frank Stallone. On notera que le titre « Too close to paradise » est écrit par Bill Conti, mais interprété par Sylvester Stallone lui-même.

Pas de supplément sur le Blu-ray à proprement parler, mais BQHL Éditions nous propose de nous plonger dans un livret de 20 pages revenant sur le destin du film, écrit par Marc Toullec, décidément très demandé par les éditeurs français ces derniers mois (Rimini Éditions, Sidonis Calysta, ESC Éditions…).

 

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