Vampire… Vous avez dit vampire ?
États-Unis : 1985
Titre original : Fright night
Réalisation : Tom Holland
Scénario : Tom Holland
Acteurs : Chris Sarandon, William Ragsdale, Amanda Bearse
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h46
Genre : Horreur, Comédie
Date de sortie cinéma : 29 juin 1986
Date de sortie DVD/BR : 30 octobre 2019
Amateur passionné de cinéma fantastique, Charley Brewster vit entre sa mère et sa petite amie. Son existence se déroule sans surprise, jusqu’à l’arrivée d’un mystérieux voisin dont le comportement l’intrigue. Il est bientôt persuadé que ce curieux personnage, Jerry Dandrige, est en réalité un vampire. Mais personne n’est prêt à le croire…
Le film
[4/5]
Presque 35 ans après la sortie du film dans les salles obscures, une question demeure concernant Vampire… Vous avez dit Vampire ? : pourquoi diable le distributeur et les gens chargés d’en assurer la traduction autant que la promotion en France à l’époque ont-ils opté pour un titre faisant explicitement référence aux dialogues imaginés par Jacques Prévert pour le scénario de Drôle de drame ? Si le mystère reste entier après tant d’années, on est tout de même bien obligé d’admettre que ce titre à rallonge apporte d’entrée de jeu une espèce de touche poétique au film de Tom Holland, une façon supplémentaire de titiller l’intérêt du spectateur en se démarquant du titre original, Fright night, dont la traduction littérale eut été beaucoup plus banale.
Exemple-type de la comédie fantastique réussie des années 80, Vampire… Vous avez dit Vampire s’impose comme une série B luxueuse, pétée de thunes, affichant des décors et des accessoires dénotant d’un impressionnant souci du détail, des effets spéciaux réussis et une direction photo littéralement sublime : autant d’éléments qui contribuent à faire du film de Tom Holland une réussite formelle étonnante, vraiment très au-dessus de la moyenne du genre, surtout pour l’époque. De plus, le film n’affiche pas (trop) à l’écran le spandex fluo flashy et les vêtements bariolés typiques des teen movies en mode « MTV » tournés à la même période, et cette sobriété permet finalement à Vampire… Vous avez dit Vampire de traverser les décennies avec beaucoup plus de facilité que ses contemporains au cœur desquels tous les personnages étaient fringués comme Madonna ou les New kids on the block (Génération perdue, Teen wolf…).
Malicieux, le film de Tom Holland marie au cœur d’un même long-métrage la modernité des années 80 et la déférence à l’héritage de tout un genre : celui du film fantastique gothique à l’ancienne, développé par la Hammer tout au long des années 50/60. Ainsi, Vampire… Vous avez dit Vampire mettra en scène un duo inattendu, composé par le jeune Charley Brewster (William Ragsdale) et Peter Vincent (Roddy McDowall), acteur déchu du cinéma fantastique de l’âge d’or, qui campera un chasseur de vampires d’opérette se trimballant avec sa valise garnie des indispensables crucifix, gousses d’ail et autres pieux taillés en pointe. Ces derniers évolueront au cœur d’une galerie de personnages attachants, parmi lesquels le redoutable vampire campé par Chris Sarandon, lui aussi à la croisée des chemins entre la vision classique de ce genre de personnage mythique et une approche plus moderne. Dans le déroulement de l’intrigue, on trouvera également quelques éléments typiques des productions mettant en scène la middle-class américaine, tels que cette obsession (presque universelle pour le coup) à espionner ce qui se passe chez le voisin, qui se retrouverait quelques années plus tard au centre des Banlieusards, un des chefs d’œuvre de Joe Dante, par ailleurs également disponible chez Carlotta Films.
Bref, vous l’aurez compris : Vampire… Vous avez dit Vampire s’avère un petit trésor de série B horrifique, drôle, rythmé et attachant. De ces films qui, à l’image des vampires qu’il met en scène, ne prennent pas une ride malgré les années qui passent…
Le Blu-ray
[5/5]
Côté Blu-ray, le master proposé par Carlotta Films sur ce Blu-ray de Vampire, vous avez dit vampire ? enterre définitivement l’antique édition DVD de 2003 : l’upgrade technique est tout simplement exceptionnel, une véritable redécouverte du film de Tom Holland. Ce petit trésor de transfert Haute-Définition affiche en effet un piqué précis, des couleurs explosives et une profondeur de champ accrue. Un soin maniaque a visiblement été porté à la restitution du grain d’origine et à la gestion des noirs, très intenses et n’affichant jamais le moindre signe de faiblesse. En ce qui concerne le son, VF et VO sont proposées au choix soit en DTS-HD Master Audio 2.0 soit en DTS-HD Master Audio 5.1. Dans les deux cas, le rendu sonore est très satisfaisant : dynamiques, les deux mixages multicanaux font le job sans en faire des caisses dans la spatialisation, et proposent des effets d’ambiances sobres et efficaces, en plus d’un bon placement, dynamique à souhait, de la musique de Brad Fiedel.
Du côté des suppléments, Carlotta nous gâte également, puisque l’éditeur nous a réservé une flopée de bonus passionnants : rien de moins que trois heures d’entretiens avec les acteurs et l’équipe du film, réalisés par Chris Griffiths en 2016. On commencera avec une série d’entretiens relativement courts. La première featurette consiste donc en une enthousiaste présentation du film par l’équipe technique et artistique (11 minutes) : on y aborde la trame générale du film, sa réception critique et publique, ainsi que les influences qu’il a pu avoir sur le genre de la teen comedy horrifique. On poursuivra avec un sujet dédié au réalisateur Tom Holland (9 minutes), qui dans un entretien nous révélera sa passion pour le cinéma d’horreur : on s’en serait douté puisqu’il a consacré quasiment toute sa carrière au genre… Enfin, on aura également droit à un hommage à Roddy McDowall, interprète de Peter Vincent dans le film, et dont la carrière a été profondément marquée par le rôle de Cornelius dans la saga La planète des singes. Mais ces featurettes ne seront finalement que quelques « amuse bouches » en comparaison de « T’es tellement cool, Brewster ! », énorme making of rétrospectif d’une durée de deux heures et demi. Ce long et passionnant documentaire revient donc sur toute la conception du premier film. Réalisé avec la participation des membres de la distribution et de l’équipe technique, ce doc est présenté par Peter Vincent en personne, interprété par l’acteur Simon Bamford arborant une prothèse spécialement conçue afin qu’il ressemble à Roddy McDowall. Il s’agit d’un documentaire assez impressionnant, extrêmement rythmé et amusant, mais surtout aussi complet qu’un making of puisse l’être : on y abordera le tournage, la conception des effets spéciaux, la performance du film au box-office, la promotion et les nombreux fans du film (qui a un statut de « culte » absolu aux États-Unis) sans oublier les anecdotes amusantes, bref, tout y est. Tom Holland, qui est également producteur du documentaire, y apparaît comme une personne humble ayant su se donner les moyens de réaliser son rêve. On terminera enfin avec une galerie photos ainsi qu’avec deux bandes-annonces.
On notera également que le Blu-ray de Vampire, vous avez dit vampire ? édité par Carlotta Films est présenté dans un superbe Steelbook aux couleurs du film.
Bonjour,
Un veritable Classique fait avec du gout.
Mais comment est-ce possible qu’on ait trait « fright night » par « vampire vous avez dit vampire ». C’est une traduction nul a c……. Je pense que les traducteurs devraient arrêter de traduire n’importe comment. En Espagnol par exemple c’est « Noche de miedo » ni plus ni moins mais « vampire vous avez dit vampire » mais quel mauvais goût, dépourvu de tout sens . Comme j’ai toujours dit , beaucoup de bienséance dans notre comportement français, on se croit au dessus de tout, la langue française est difficile dont on est fier comme si c’était un atout mais on se rend compte compte à quel point on pète plus haut que son coup.
Un sacré film qui m’a marqué comme phantasm et tus ces films fin années 70 début 80 . Les jeunes depusi deux génértions ne peuvent pas comprendre. Que voulez-vous ? Elle sait même ce que c’est de faire une vaisselle, à regarder des films sur des portables et n’importe comment. Bien content dêtre né avant et d’être formé pour…..