Test Blu-ray : Spetters

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Spetters

 
Pays-Bas : 1980
Titre original : –
Réalisateur : Paul Verhoeven
Scénario : Gerard Soeteman
Acteurs : Hans van Tongeren, Renée Soutendijk, Toon Agterberg
Editeur : BQHL Éditions
Durée : 2h02
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 4 novembre 1992
Date de sortie Blu-ray : 9 septembre 2019

 

Périphérie de Rotterdam, Pays-Bas, 1980. Rien, Eef et Hans sont trois jeunes hommes issus de la classe ouvrière qui rêvent de gloire et de fortune, unis par leur passion du motocross et leur admiration pour la star nationale de ce sport, Gerrit Witkamp. Quand la belle vendeuse de frites Fientje s’installe dans leur ville, elle aussi rêvant de fortune, elle jette son dévolu sur celui des trois amis semblant promis au plus bel avenir, Rien. Mais suite à un accident, celui-ci perd l’usage de ses jambes. Fientje décide alors de séduire Eef qui, de son côté et en secret, s’enrichit en dépouillant des gigolos…


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Le film

[4/5]

Tourné en 1980, sorti dans les salles françaises en 1992 (!), Spetters est un film sulfureux, aujourd’hui surtout connu pour sa scène de viol collectif, qui révélerait à sa victime ses véritables penchants homosexuels. Pourtant, il ne s’agit là que d’un maigre détail du film, qui réunissait pour la cinquième fois le duo Paul Verhoeven (réalisation) / Gerard Soeteman (scénario). Verhoeven et Soeteman nous proposaient donc avec Spetters un film profondément ancré dans la société néerlandaise de l’époque, féroce et réaliste, dont on ne trouverait d’équivalent dans la carrière à venir de Verhoeven que plusieurs années plus tard avec Showgirls, qui peut être considéré comme son pendant féminin au cœur de la société américaine. En effet, les deux films suivent la trajectoire d’un personnage de classe sociale très modeste dans sa quête contrariée du succès, qui ne se fera pas selon son mérite mais révélera les aspects les plus sombres d’une société où tous les coups sont permis – même les plus rudes.

Avec son style naturaliste, cru et direct, directement hérité de son Turkish délices (1973), le cinéaste nous propose une représentation de la Hollande où tous les personnages et toutes les classes sociales sans exception s’avèrent de véritables pourris, et où le destin de tous semble voué à l’échec, à moins de faire preuve d’un opportunisme déroutant, tel que celui déployé par Fientje (Renée Soutendijk), qui manipule les hommes et offre ses charmes à qui pourra la sortir de son existence misérable. La survie prime sur toute autre considération, et les personnages de Spetters n’hésitent pas à écraser autrui pour assurer leur propre survie (à l’image de Kim Dickens dans Hollow man vidant les poches de sang destinées à sauver son collègue afin de tenter de localiser son agresseur invisible). La religion et l’hypocrisie des culs-bénis en prennent aussi pour leur grade (c’est souvent le cas chez Verhoeven), participant également à leur manière à la corruption et à la dérive de la société.

 

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Le Blu-ray

[4/5]

Longtemps invisible à cause de problèmes de droits, Spetters était le grand absent de l’indispensable coffret DVD « Paul Verhoeven » édité par Metropolitan en 2004, qui regroupait pourtant l’intégralité de ses autres films tournés aux Pays-Bas. Trois ans après une première édition en DVD uniquement, et toujours grâce à BQHL Éditions, le film est maintenant disponible en France en Blu-ray et en version intégrale non censurée, restaurée en haute définition par le Eye Film Museum Institute (Pays-Bas). Les qualités techniques du film de Verhoeven et la photo signée Jost Vacano le méritaient, BQHL l’a fait, avec une édition qui plus est techniquement solide.

En effet, aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de bonne tenue ; le film est proposé au format 1.85:1 respecté : le piqué est d’une belle précision, le grain cinéma est parfaitement préservé, et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés, même si les noirs apparaissent comme un poil pixellisés sur quelques plans épars. L’ensemble est donc plutôt recommandé, d’autant que le film est indispensable à toute vidéothèque qui se respecte. Seul point noir : un encodage en 1080i, accélérant le défilement du film à 25 images / secondes au lieu des 24 traditionnelles. Rien à redire sur le mixage audio en revanche, proposé en Dolby Digital 2.0 mono d’origine, clair et sans souffle.

Dans la section bonus, on trouvera un intéressant entretien avec Paul Verhoeven (7 minutes). En deux mots comme en cent, y’a plus qu’à repasser à la caisse !

 

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