Test Blu-ray : Escape game

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Escape game

États-Unis, Canada : 2019
Titre original : Escape room
Réalisation : Adam Robitel
Scénario : Bragi Schut, Maria Melnik
Acteurs : Taylor Russell, Logan Miller, Jay Ellis
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 1h39
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 27 février 2019
Date de sortie DVD/BR : 10 juillet 2019

Six personnes se retrouvent dans un dédale de pièces mortelles, et doivent user de leur esprit pour survivre…

Le film

[3,5/5]

Ayant littéralement explosé ces dernières années sur le marché du divertissement pour adultes, les jeux d’évasion grandeur nature ou « escape games » se sont mis à fleurir un peu partout dans le monde, venant tenir compagnie aux bowlings, laser games et autres kartings. Pour ceux qui n’auraient encore jamais entendu parler de ce concept, il s’agit de jeux se jouant généralement par équipes de deux à dix personnes, le but du jeu consistant la plupart du temps à parvenir à s’échapper d’une pièce dans une durée limitée, à l’aide d’indices à retrouver / combiner pour pouvoir avancer dans l’énigme et sortir. Ce type de jeu est probablement né de la combinaison grandeur nature d’émissions TV (Fort Boyard), de jeux vidéo de type « Escape the room » et de films, tels que ceux des sagas Cube (1997) et Saw (2004), qui mettent en scène des groupes d’individus prisonniers de pièces closes et devant subir une série d’épreuves afin de retrouver la liberté.

Avec plus de 5000 salles ouvertes à travers le monde (et plus de 600 à ce jour en France), les jeux d’évasion grandeur nature sont devenus un véritable phénomène, même s’il tend un peu à s’essouffler – plusieurs salles ont en effet fermé en France en 2018, le marché étant aujourd’hui plus que saturé. Et d’une façon finalement assez amusante – dès lors que l’on considère que ce type de jeu est en partie né de l’influence du cinéma – on a rapidement vu débarquer une poignée de films d’horreur à la Saw utilisant le prétexte et le décor d’un escape game : en 2017, deux films intitulés Escape room sont sortis sur les écrans américains, et tous deux partageaient des sujets très similaires – celui d’un escape game dont l’issue est la mort… Début 2019, lors de la vingt-sixième édition du Festival international du film fantastique de Gérardmer, on découvrait un troisième film intitulé Escape room, signé Adam Robitel. Pour le différencier des deux précédents, Sony Pictures a pris la décision de le renommer Escape game en France. Grand bien lui en a fait, puisque le film a réuni presque 860.000 spectateurs dans l’hexagone ; à l’international, le film a par ailleurs engrangé la bagatelle de 155 millions de dollars. Plutôt pas mal – une suite a d’ailleurs été confirmée par Sony Pictures et les producteurs de chez Original Film.

Car en effet, d’une façon extrêmement étonnante, Escape game n’est pas une production Blumhouse. Même s’il en affiche à priori tous les atours – budgétaires, promotionnels, mais également formels et narratifs – et même s’il a été réalisé par Adam Robitel, petit protégé de Jason Blum et Oren Peli, Escape game est bien un film produit par Original Film, boite habituellement plutôt spécialisée dans le gros divertissement familial. D’où un thriller aux allures carrées, résolument tourné vers l’efficacité. Ainsi, s’il met certes en scène quelques têtes connues (Tyler Labine, qui incarnait Dale dans Tucker & Dale fightent le mal, ou encore Deborah Ann Woll, connue pour le personnage de Jessica « Baby Vamp » dans True blood), le film d’Adam Robitel se concentrera surtout sur la mise en place – et en valeur – de plusieurs « escape rooms » successives, tellement abouties et sophistiquées qu’elles pêchent un peu par manque de réalisme : même si l’on met de côté le côté « mortel » des différents pièges et le fait que les participants aient pu être « choisis » (avec des pièces par conséquent construites en fonction de leurs différentes histoires), on peut supposer qu’un jeu d’évasion grandeur nature de cette ampleur couterait plusieurs milliers – si ce n’est plusieurs millions – de dollars pour être mis en place. Néanmoins, l’ensemble fonctionne plutôt bien et nombreux sont les spectateurs qui se prendront à rêver d’un escape room conçu sur le modèle de la salle de jeu retournée, pour ne citer que l’exemple le plus spectaculaire et le plus mémorable du film.

Si lors de la sortie du film dans les salles obscures, notre chroniqueur Tobias Dunschen mettait en évidence – à juste titre – le manque d’originalité d’un genre constamment soumis aux mêmes motifs et aux mêmes enjeux narratifs, on soulignera ici plutôt la notion de « plaisir », coupable ou pas, pris devant cet Escape game. Et il faut admettre que mis à part un final too much et beaucoup trop abracadabrant pour s’avérer convaincant, le film d’Adam Robitel s’avère réalisé et interprété avec soin, d’autant que le film prend habilement le temps d’installer son intrigue et une série de personnages aux caractères relativement bien définis et intéressants. Ainsi, contrairement aux personnages de bien des opus de la saga Saw par exemple, ils ne fonctionnent pas comme de simples « silhouettes » conduites à l’abattoir, et parviennent à « exister » réellement, chacun avec un background et une personnalité assez finement déterminées, grâce à l’usage, notamment, de flashbacks. Les interactions entre les divers protagonistes du récit fonctionnent relativement bien, et contribuent à maintenir l’intérêt du spectateur quasiment jusqu’au dénouement. Sympathique !

Le Blu-ray

[4,5/5]

Comme chaque Blu-ray édité par Sony Pictures, la galette Haute-Définition d’Escape game s’avère une nouvelle fois techniquement solide, et pour tout dire quasiment irréprochable. La définition est redoutable, les couleurs explosent dans tous les sens, les contrastes sont impeccables, bref, c’est un sans faute absolu. Le rendu est visuellement sublime, un Blu-ray de démo de plus à ajouter au giron de Sony, qui n’oublie jamais qu’il est « l’inventeur » du format et prouve sa maîtrise inégalée de l’encodage HD. Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1 : l’immersion totale est garantie, en mode « spatialisation de ouf malade », ultra-dynamique mais également d’une finesse et d’une précision à couper le souffle. On notera que le doublage français, emmené par l’énergie de Cerise Calixte, est d’excellente qualité.

Du côté des suppléments, on commencera avec deux featurettes d’un peu moins de cinq minutes, qui reviendront sur la conception des différentes pièces et sur les personnages ; relativement superficielles mais intéressantes, ces deux courts sujets seront complétés par un module posant une simple question aux acteurs et à l’équipe : oserez vous encore participer à un « escape game » après avoir joué dans le film ? On trouvera pour terminer une petite vingtaine de minutes de scènes coupées, dont un début et une fin alternatives ; la plus intéressante d’entre elles est la longue séquence mettant en scène une équipe de foot aux prises avec la première salle du jeu – pas si redondante que ça par rapport au reste du récit, elle s’impose, prise toute seule, comme un bon petit court-métrage prenant place dans l’univers du film.

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