Test Blu-ray : La grande aventure Lego 2

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La grande aventure Lego 2

 
États-Unis, Australie, Danemark, Norvège : 2019
Titre original : The Lego movie 2 – The second part
Réalisation : Mike Mitchell
Scénario : Phil Lord, Christopher Miller
Acteurs (VO) : Chris Pratt, Elizabeth Banks, Will Arnett
Éditeur : Warner bros
Durée : 1h47
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 20 février 2019
Date de sortie DVD/BR : 26 juin 2019

 

Alors que les habitants de Bricksburg coulent des jours heureux, une nouvelle et terrible menace se profile à l’horizon : des envahisseurs Lego Duplo venus des confins de l’espace qui détruisent tout sur leur passage ! Pour vaincre ces redoutables ennemis et rétablir la paix dans l’univers Lego, Emmet, Lucy, Batman et leurs amis devront explorer des mondes lointains et inconnus. Ils découvriront même à cette occasion une étrange galaxie où chaque situation est une comédie musicale ! Cette nouvelle aventure mettra à l’épreuve leur courage, leur créativité et leurs facultés de Maîtres Constructeurs…

 


 

Le film

[4/5]

Depuis la séparation des Monty Python, puis du trio Zucker-Abrahams-Zucker, les amateurs de comédies ont parfois bien du mal à trouver chaussure à leur pied côté grosse marrade. Beaucoup de comédies contemporaines s’avèrent en effet écrites par des manches pour qui la notion de « sens du gag » est probablement un Graal inaccessible, et qui compensent difficilement en soignant punchlines ou casting. La comédie est une mécanique compliquée, et bien des malheureux s’y cassent les dents car n’ayant rien compris à la dynamique d’un gag réussi, au timing précis de la vanne qui tue.

Deux duos de scénaristes / réalisateurs ont néanmoins ravivé les espoirs des amateurs de comédie survoltée : entre 2006 et 2009, les duettistes Neveldine / Taylor ont en effet sérieusement réveillé nos zygomatiques en berne avec le diptyque Hyper tension. La même année que le second opus des aventures de Chev Chelios, un autre film avait également attiré au plus haut point l’attention de l’amateur éclairé de grosse rigolade cinématographique. Signé par le duo Phil Lord / Chris Miller, il s’appelait Tempête de boulettes géantes, et sous couvert de film d’animation frénétique, il s’avérait être le long-métrage le plus drôle, le plus enlevé, le plus rythmé et le plus fun sorti dans les salles françaises cette année-là.

Dans les années qui suivraient, le duo Lord / Miller se réessaierait au film d’animation, avec toujours la même réussite, avec le phénoménal La grande aventure Lego. Souvent taxés de frénésie créatrice, les deux auteurs / réalisateurs avaient pour le moins divisé avec leur première incursion dans le monde des briques de plastique jaune : certains y ont vu un placement de produit priapique destiné à un public d’enfants hyperactifs, tandis que d’autres s’étaient laissé porter par l’énergie dévastatrice du film, véritable grand huit de l’humour ne laissant aucun répit au spectateur, allant toujours et systématiquement de l’avant avec une énergie folle.

Bref, si certains spectateurs étaient sortis de La grande aventure Lego sur les rotules, les cuisses rougies et les maxillaires en compote à force de rire comme des bossus, d’autres avaient été totalement réfractaires à l’expérience. Il y a peu de chances que ceux-ci s’embarquent dans La grande aventure Lego 2… Car cinq ans après les premières aventures d’Emmet, Cool-Tag, Batman et Unikitty, nos héros de plastique reviennent donc, toujours sur un scénario signé Chris Miller / Phil Lord, mais cette fois réalisé par Mike Mitchell (Bob l’éponge : Un héros sort de l’eau, Les trolls).

Autant être clair d’entrée de jeu : La grande aventure Lego 2 n’est pas aussi foisonnant d’idées et de créativité comique que le premier opus. Limités dans leurs délires par le fait de ne pas être derrière la caméra afin de donner vie à leurs gags, les duettistes Lord et Miller doivent composer avec une équipe menée par un cinéaste parfaitement rôdé à l’animation, aux produits classiques et parfaitement carrés made in Dreamworks. Si les détracteurs du style innovant développé sur le premier film risquent de souffler un peu, dans le sens où ils ne pourront pas ici pester sur le côté « épileptique » d’un récit et d’un film où tout va à cent à l’heure, les amateurs de surprises ne sachant jamais deviner dans quelle direction le film allait les emmener en seront un peu pour leurs frais. La grande aventure Lego 2 s’épanouit en effet sur un rythme moins soutenu, plus « pépère » que son modèle, suivant un schéma narratif clair et bien délimité.

Jonglant avec des thématiques liées à la créativité, à la notion de jeu et à la maturité, le film brise le quatrième mur, mise énormément sur la nature de jouets des personnages dans la construction même de son histoire, et ose même une sous-intrigue complexe à base de voyage dans le temps. Mis en scène par Lord et Miller, le film aurait probablement été très différent, mais Mitchell, en bon professionnel, livre au final un film clair, parfaitement limpide. Sous l’impulsion d’un personnage humain, de nouveaux Lego (Friends, Duplo…) font donc leur apparition aux côté des traditionnelles têtes jaunes, et bouleversent de façon considérable leurs habitudes, ainsi que celles du spectateur. Rafraîchissant, psychédélique, musical, le film mélange les univers Lego, strictement séparés dans le premier film, afin de créer un « tout » trouvant au final une espèce de cohérence visuelle assez folle, hétéroclite, certes bordélique et foutraque, mais tout à fait attachante.

L’humour et le rythme sont également bel et bien de la partie, même si évidemment, on rit moins que devant le premier épisode. Néanmoins, on admettra que certains gags sont vraiment bien trouvés, d’autant qu’ils sont souvent parfaitement inattendus et efficaces – on pense par exemple aux clins d’yeux appuyés à la carrière de Chris Pratt, ou au caméo de Bruce Willis, tout simplement excellent. Bref, s’il n’a pas le côté « définitif » de l’original, La grande aventure Lego 2 demeure tout de même un excellent divertissement, développant une intrigue intelligente sans le moindre nivellement par le bas (on y aborde des concepts complexes et intéressants) et assurant un quota de gags suffisant pour séduire à la fois les enfants et les adultes.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le Blu-ray de La grande aventure Lego 2 édité par Warner Bros. nous propose un transfert soigné, rendant hommage à la belle photo en Scope du film : les couleurs sont chaudes, la profondeur de champ et le piqué sont au meilleur de leur forme et offrent une quantité incroyable de détails : la galette Haute Définition est littéralement extraordinaire et fait vraiment honneur aux plans conçus par Mike Mitchell et les équipes de Warner Bros Animation. Le Blu-ray propose donc une expérience visuelle de tout premier ordre. Côté son, La grande aventure Lego 2 s’offre également une belle réussite acoustique, puisque l’éditeur nous propose deux puissants mixages DTS-HD Master Audio 5.1, en VO comme en VF : la musique dépote, chaque canal s’évertue à générer de subtils effets d’ambiance avec de bons gros retours arrière assurés par des surrounds puissants. Du très très beau boulot !

Du côté des suppléments, l’éditeur nous proposera tout d’abord un court making of (9 minutes) revenant sur la réussite de l’original et les défis à relever concernant la création d’une suite : thèmes, nouveaux personnages, acteurs et animation numérique sont rapidement survolés mais l’ensemble s’avère intéressant et relativement informatif. On continuera ensuite avec un court-métrage (3 minutes) prenant place à Apocalypseburg et mettant en scène Emmet organisant les fêtes de Noël : une espèce de séquence alternative qui pourrait prendre place au début du film. Mais ce n’est pas tout, puisque l’on aura également droit à une douzaine de minutes de scènes coupées, présentées à divers stades de leur évolution (du simple story-board à l’animation non finalisée), et parfois très sympathiques. Les anglophones confirmés pourront également pencher l’oreille sur un commentaire audio de Mike Mitchell, des scénaristes/producteurs Phil Lord et Chris Miller et de la directrice de l’animation Trish Gum, malheureusement non sous-titré.

Pour terminer, Warner nous propose aussi le clip de « Super cool » de Beck en version Karaoké, et une petite poignée de featurettes destinées à la promo du film sur le Net, et fort logiquement regroupées ici sous l’appellation « matériel promotionnel ».

 

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