Cannes 2019 : Yves (Quinzaine)

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William Lebghil dans Yves

Yves

France, 2019

Titre original : –

Réalisateur : Benoît Forgeard

Scénario : Benoît Forgeard, Alain Layrac

Acteurs : William Lebghil, Doria Tillier, Philippe Katerine

Distribution : Le Pacte

Durée : 1h47

Genre : Comédie

Date de sortie : 26 juin 2019

2,5/5

Après Réussir sa vie (une réunion de ses courts-métrages) et Gaz de France (passé à Cannes dans la section de l’ACID), Benoît Forgeard signe son troisième long-métrage avec Yves, une comédie déjantée qui manque toutefois de mordant.

(© Ecce Films)

Synopsis : Jérem s’installe chez sa mémé pour y composer son premier disque. Il y reçoit la visite de So, mystérieuse enquêtrice pour le compte de la start-up Digital Cool. Elle le persuade de prendre à l’essai un réfrigérateur intelligent, nommé Yves.

Doria Tillier et William Lebghil (© Ecce Films)

Un frigo nommé Yves

Prenez le Her de Spike Jonze. Ajoutez-y une touche de 2001, l’Odysée de l’espace ainsi qu’un zeste d’épisode de la série britannique Black Mirror. Puis, mélangez le tout avec une forte dose d’humour et vos obtiendrez Yves. La recette fait rêver. Pourtant le résultat manque de quelque chose. En fait, ce qui ne va pas, c’est l’humour. Ce dernier, déjà-vu, ne colle pas à l’intrigue très décalée du film. On ne peut effectivement pas reprocher à Benoît Forgeard d’avoir choisi la facilité en faisant d’un frigo (Yves) l’un des personnages principaux de son œuvre. Celui-ci, symbole des progrès de l’intelligence artificielle, débarque chez Jérem, un jeune homme particulièrement benêt qui tente de se faire un nom dans le milieu du rap avec l’aide de son pseudo agent. Un jour, Jérem se rend compte qu’Yves peut l’aider à réaliser son rêve. Commencent alors moult péripéties qui nous font vivre des situations souvent absurdes et démesurées.

Philippe Katerine et William Lebghil (© Ecce Films)

Des attentes refroidies

On pouvait s’attendre, avec Yves, à une comédie rafraîchissante qui allait casser les codes. Le pitch et le casting promettaient de belles choses. Seulement voilà : les blagues sont souvent très prévisibles et lourdes et ne prennent pas. Les acteurs, bons dans l’ensemble, ne rayonnent pas et le talent de Philippe Katerine se voit restreint dans un rôle qui se révèle finalement très minime. Le sous-propos de l’œuvre visant à montrer les dangers et les possibles excès de l’intelligence artificielle n’est pas impactant car il découle d’un humour grotesque et absurde alors que celui-ci aurait dû être satirique pour toucher son public. De fait, malgré un sujet insolite, Yves se révèle être une comédie qui s’appuie trop sur les codes du genre. Quelques séquences viennent cependant contredire notre propos à l’image d’un loufoque Eurovision dont on ne divulguera pas le contenu ou d’une scène de procès très réjouissante.

Conclusion

Plutôt sympathique, le nouveau film de Benoît Forgeard avait ce qu’il fallait pour devenir une grande comédie française. Malheureusement, et ce malgré des situations pour le moins surprenantes, Yves est handicapé par un humour fade et prévisible.

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