Test Blu-ray : Salomon et la reine de Saba

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Salomon et la reine de Saba

États-Unis : 1959
Titre original : Solomon and Sheba
Réalisation : King Vidor
Scénario : Crane Wilbur, Anthony Veiller, Paul Dudley, George Bruce
Acteurs : Yul Brynner, Gina Lollobrigida, George Sanders
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 2h21
Genre : Drame, Historique, Péplum
Date de sortie cinéma : 18 décembre 1959
Date de sortie DVD/BR : 16 avril 2019

 

Salomon, qui succède au roi David, accueille la reine de Saba et sa cour à Jérusalem. Il en tombe amoureux et lui demande de l’épouser. Celle-ci refuse mais obtient la permission d’organiser une orgie païenne dans la Ville sainte. Salomon assiste à l’orgie, s’attirant la colère des prêtres et de Dieu. Le temple est détruit par la foudre. Les Égyptiens déclarent la guerre à Israël et Adonijah, le frère aîné de Salomon, se joint aux forces ennemies…

 


 

Le film

[4/5]

Il semble bien difficile, à l’évocation de Salomon et la reine de Saba, de ne pas citer « LE » gros problème de production qu’a rencontré le film : Tyrone Power, qui devait incarner à l’écran le roi Salomon, est décédé pendant le tournage, ce qui a forcé King Vidor et la United Artists non seulement à engager un nouvel acteur pour interpréter le roi d’Israël, mais également à retourner toutes les scènes déjà tournées avec Tyrone Power (entre un tiers et la moitié du film selon Patrick Brion, mais les chiffres varient très largement selon les sources).

Ce nouvel acteur, qui remplacera Power au pied levé, c’est bien sûr Yul Brynner, qui incarne ici un célèbre personnage « biblique », Salomon. Car à la différence de Ben Hur, qui inventait une histoire et des personnages en les articulant autour d’événements et de personnages historiques, Salomon et la reine de Saba prend quant à lui le parti d’évoquer les « vrais » personnages. Sauf que bien sûr, les curieux et autres férus de théologie ne pourront que sourire à la découverte du film, qui s’avère très éloigné de ce qu’on peut lire dans la Bible : rien n’indique en effet que la Reine de Saba a eu une liaison païenne avec Salomon. On nage donc en pleine « interprétation » des textes, et le scénariste Crane Wilbur a imaginé une série de complots afin de monter de toutes pièces une histoire romantique autour d’un prétendu amour interdit.

Et malgré toutes ces approximations historiques, le fait est que ce péplum de « l’âge d’or » Hollywoodien (sorti la même année que Ben Hur) s’avère l’un des meilleurs films Hollywoodiens du genre, malgré – ou grâce à – son côté « carton-pâte » et ses aspects les plus kitsch. On ne pourra donc au final que s’émerveiller et retrouver son âme d’enfant devant les tableaux grandioses proposés par le film. Spectaculaire, imaginatif (le coup des boucliers sous le soleil sera d’ailleurs repris, bien des années plus tard, par Ridley Scott), plein de couleurs et de charme (les tenues de Gina Lollobrigida valent vraiment le détour !), Salomon et la reine de Saba affiche également des allures un brin baroques, qui en font une des belles réussites du genre, propre à réconcilier, le temps d’un film, les amoureux du péplum italien et ceux ne jurant que par le versant américain du genre.

Enfin, avant de terminer, et parce qu’ils nous ont fait beaucoup rire, on ne résistera pas à la tentation de reproduire ici les propos sur le film tenus par notre confrère Edouard Huber, sur le site famillechretienne.fr :

Presque rien à voir avec la Bible mais tout avec Hollywood, qui a commis l’un des plus fastueux péplums de l’Histoire. Au fait, vous avez vu qui est la reine de Saba que Yul Brynner tient dans ses bras ? Gina Lollobrigida ! Comme on dit en verlan : « Ben, Salomon ! »

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Salomon et la reine de Saba débarque donc cette semaine sur support Blu-ray grâce à Sidonis Calysta, qui permet décidément aux cinéphiles français de redécouvrir en Haute Définition quelques classiques un peu oubliés. La copie du film de King Vidor est de très bonne tenue, au format 2.35 respecté et 1080p ; le grain cinéma est parfaitement respecté, les couleurs et les contrastes sont finement restitués et le piqué est satisfaisant, même s’il manque peut-être un peu de « panache ». La restauration a fait place nette des tâches, rayures et autres griffes disgracieuses, et propose une image relativement stable, avec néanmoins quelques fourmillements discrets sur certaines séquences. Du beau travail, très similaire à celui effectué par l’éditeur américain Twilight Time en 2015 sur son Blu-ray du film. Côté son, l’éditeur nous propose la VO et la VF d’origine en DTS-HD Master Audio 2.0 mono, sans souffle ni bruits parasites. Les dialogues sont parfaitement clairs, on appréciera la VF d’époque un brin surannée et les sous-titres ne souffrent d’aucun problème particulier.

Dans la section suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir une présentation du film par Patrick Brion, dans laquelle il reviendra sur la préparation du film par King Vidor et les problèmes de production liés à la disparition prématurée de Tyrone Power. On terminera ensuite avec un documentaire sur Yul Brynner intitulé « Yul Brynner, l’homme qui devint un roi », que l’on avait déjà vu sur les éditions Blu-Ray des Rois du soleil et du Mercenaire de minuit, tous deux disponibles chez Sidonis Calysta. Ce documentaire d’une durée d’un peu moins d’heure dresse un portrait sans complaisance de l’acteur et de sa carrière grâce à des intervenants nombreux et variés.

 

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