Puisque les Allemands ne font rien comme tout le monde, c’est seulement hier que les nominations pour la 69ème cérémonie des Lola German Film Awards ont été annoncées. La soirée festive du cinéma allemand, à peu près équivalente à celle des César en France, aura lieu le vendredi 3 mai à Berlin. D’ici là, les environ deux mille membres de l’Académie du cinéma allemand voteront pour les lauréats, à partir de ces nominations qui avaient été déterminées, selon le corps de métier des professionnels du cinéma allemand, à partir d’une présélection opérée par des commissions distinctes.
Contrairement à d’autres prix nationaux de cinéma en Europe, les Lolas ont un attrait financier direct, puisqu’ils sont dotés d’une somme de près de trois millions d’euros par la secrétaire d’état à la culture et aux médias d’Allemagne. Le lauréat du Meilleur Film recevra par exemple 500 000 € et tous les nommés dans la catégorie reine une prime de 250 000 €, les Meilleurs acteurs et au demeurant la plupart des autres heureux élus respectivement 10 000 € et ainsi de suite. Seuls le prix honorifique et le prix du plus grand succès au box-office allemand d’une production locale – vous voyez, les Français ne sont pas les seuls à avoir eu cette idée de génie … – n’impliquent aucune récompense monétaire. Le champion commercial s’en remettra sans aucun doute puisque celui de l’année 2018, Der Junge muss an die frische Luft de Caroline Link, réalisatrice connue surtout en France pour son drame colonial oscarisé en 2003 Nowhere in Africa, a attiré près de trois millions et demi de spectateurs dans les salles obscures d’outre-Rhin.
Meilleur Film
25 km/h de Markus Goller, sans date de sortie en France
Gundermann de Andreas Dresen, sans date de sortie en France
Der Junge muss an die frische Luft de Caroline Link, sans date de sortie en France
Das schönste Mädchen der Welt de Aron Lehmann, sans date de sortie en France
Styx de Wolfgang Fischer, sortie française le 27 mars
Transit de Christian Petzold
Meilleur réalisateur
Andreas Dresen pour Gundermann, sans date de sortie en France
Wolfgang Fischer pour Styx, sortie française le 27 mars
Caroline Link pour Der Junge muss an die frische Luft, sans date de sortie en France
Meilleure actrice
Luise Heyer dans Das schönste Paar, sans date de sortie en France
Aenne Schwarz dans Comme si de rien n’était, sortie française le 3 avril
Susanne Wolff dans Styx, sortie française le 27 mars
Meilleur acteur
Rainer Bock dans Atlas, sans date de sortie en France
Jonas Dassler dans Der goldene Handschuh, sans date de sortie en France
Alexander Scheer dans Gundermann, sans date de sortie en France
Meilleure actrice dans un second rôle
Luise Heyer dans Der Junge muss an die frische Luft, sans date de sortie en France
Margarethe Tiesel dans Der goldene Handschuh, sans date de sortie en France
Eva Weißenborn dans Gundermann, sans date de sortie en France
Meilleur acteur dans un second rôle
Alexander Fehling dans Das Ende der Wahrheit, sans date de sortie en France
Oliver Masucci dans Werk ohne Autor, sans date de sortie en France
Martin Wuttke dans Glück ist was für Weicheier, sans date de sortie en France
Meilleur scénario
Atlas par David Nawrath et Paul Salisbury, sans date de sortie en France
Gundermann par Laila Stieler, sans date de sortie en France
Der Junge muss an die frische Luft par Ruth Toma, sans date de sortie en France
Das schönste Mädchen der Welt par Lars Kraume, Aron Lehmann et Judy Horney, sans date de sortie en France
Meilleur Documentaire
Elternschule de Ralf Bücheler et Jörg Adolph, sans date de sortie en France
Hi A.I. de Isa Willinger, sans date de sortie en France
Of Fathers and Sons de Talal Derki, sans date de sortie en France
Meilleure photo
Gundermann – Andreas Höfer, sans date de sortie en France
Der Junge muss an die frische Luft – Judith Kaufmann, sans date de sortie en France
Nur eine Frau – Judith Kaufmann, sans date de sortie en France
Styx – Benedict Neuenfels, sortie française le 27 mars
Vom Lokführer der die Liebe sucht – Felix Leiberg, sans date de sortie en France
Meilleur montage
Gundermann – Jörg Hauschild, sans date de sortie en France
Of Fathers and sons – Anne Fabini, sans date de sortie en France
Das schönste Mädchen der Welt – Ana de Mier y Ortuño, sans date de sortie en France
Styx – Monika Willi, sortie française le 27 mars
Meilleurs décors
Der goldene Handschuh – Tamo Kunz, sans date de sortie en France
Gundermann – Susanne Hopf, sans date de sortie en France
Jim Knopf und Lukas der Lokomotivführer – Matthias Müsse, sans date de sortie en France
Meilleurs costumes
Der goldene Handschuh – Katrin Aschendorf, sans date de sortie en France
Gundermann – Susanne Hopf, sans date de sortie en France
Trautmann – Anke Winkler, sans date de sortie en France
Meilleure musique
Trautmann – Gerd Baumann, sans date de sortie en France
Le Vent de la liberté – Ralf Wengenmayr et Marvin Miller, sortie française le 10 avril
Wackersdorf – Hochzeitskapelle, sans date de sortie en France
Meilleur son
Styx – Andreas Turnwald, Uwe Dresch, Andre Zimmermann et Tobias Fleig, sortie française le 27 mars
Transit – Dominik Schleier, Christian Conrad, Martin Steyer, Andreas Mücke-Niesytka
Le Vent de la liberté – Roland Winke, Christian Bischoff et Chrissy Rebay, sortie française le 10 avril
Meilleur maquillage
Eleanor & Colette – Birger Laube et Heike Merker, sans date de sortie en France
Der goldene Handschuh – Maike Heinlein, Daniel Schröder et Lisa Edelmann, sans date de sortie en France
Gundermann – Grit Kosse et Ute Spikermann, sans date de sortie en France
Meilleur Film pour enfants
Jim Knopf und Lukas der Lokomotivführer de Dennis Gansel, sans date de sortie en France
Rocca Verändert die Welt de Katja Benrath, sans date de sortie en France
Comme déjà annoncé le 6 mars, c’est la réalisatrice allemande Margarethe von Trotta (* 1942) qui recevra le prix honorifique de l’Académie du cinéma allemand pour l’ensemble de son œuvre. Initialement actrice chez Volker Schlöndorff (Baal et Le Coup de grâce) et Rainer Werner Fassbinder (Les Dieux de la peste et Prenez garde à la sainte putain), von Trotta avait co-réalisé son premier film aux côtés de Schlöndorff en 1975 : L’Honneur perdu de Katharina Blum. Par la suite, elle avait réalisé, seule, des films aussi marquants du cinéma allemand que Les Années de plomb – Lion d’or au Festival de Venise en 1981 – et Rosa Luxemburg, ainsi que plus récemment Rosenstrasse et Hannah Arendt. Son documentaire sur Ingmar Bergman, A la recherche de Ingmar Bergman, a été éclipsé quelque peu l’année dernière par l’autre regard sur le travail du réalisateur suédois Bergman Une année dans une vie de Jane Magnusson. Ses confrères de l’Académie du cinéma allemand l’avaient nommée à quatre reprises, pour ses collaborations avec Volker Schlöndorff respectivement en tant que Meilleure actrice dans un second rôle dans Der plötzliche Reichtum der armen Leute von Kombach et comme Meilleure actrice dans Strohfeuer, comme Meilleure réalisatrice pour Rosa Luxemburg et Hannah Arendt, ainsi que pour le scénario de ce dernier.