Westworld – Saison 2 : La porte
États-Unis : 2018
Titre original : –
Créateurs : Jonathan Nolan, Lisa Joy
Acteurs : Evan Rachel Wood, Jeffrey Wright, Ed Harris
Éditeur : HBO
Durée : 10h environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 5 décembre 2018
À Westworld, un parc d’attractions dernier cri, les visiteurs paient des fortunes pour revivre le frisson de la conquête de l’Ouest. Dolores, Teddy et bien d’autres sont des androïdes à apparence humaine créés pour donner l’illusion et offrir du dépaysement aux clients. Pour ces derniers, Westworld est l’occasion de laisser libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en péril lorsqu’à la suite d’une mise à jour, quelques robots comment à adopter des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l’équipe, qui tire les ficelles de ce monde alternatif, s’inquiète de ces incidents de plus en plus nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la Direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir ses clients. Que se passe-t-il réellement avec les androïdes ré-encodés ?
La saison
[5/5]
Série complexe, ambitieuse, qui pourra même sembler difficile d’accès à un public trop habitué à ce que le travail de réflexion lui soit servi « sur un plateau », de façon claire et didactique, Westworld débarque donc pour une seconde saison dans un sublime coffret Blu-ray et 4K UHD Blu ray. Avec cette nouvelle livraison de 10 épisodes, les auteurs du show créé par Jonathan Nolan et Lisa Joy se positionnent à nouveau en dehors des modes et du circuit d’influences diverses qui alimentent généralement le petit monde des séries TV. Ainsi, si Westworld ne ressemble à aucune autre série, elle ne se situe jamais non plus réellement là où on l’attend : si vous vous attendiez à une suite dans la parfaite continuité de la première saison, vous en serez donc pour vos frais : les équipes artistiques et créatives se cachant derrière le show de HBO semblent en effet prendre un malin plaisir à dérouter le spectateur, à jouer avec ses attentes et avec ce qu’il connaissait déjà de l’univers de la série.
Ainsi, et sans trop en dévoiler, attendez-vous à l’occasion de cette deuxième saison à un retournement complet des forces « narratives » en action sur les dix épisodes qui composaient la première saison : le style narratif, le rythme et la façon dont le récit sont amenés au spectateur sont toujours aussi subtils et tordus, et les personnages importants – capitaux – de la première saison deviendront absolument secondaires, voire même accessoires dans cette deuxième vague d’épisodes, qui fait le choix de boucler les différents arcs narratifs entamés sur la première saison en changeant totalement de point vue, comme si les auteurs avaient voulu « retourner » l’univers Westworld à la façon d’une crêpe – ou d’un sablier.
Cette image du sablier n’est d’ailleurs pas tout à fait gratuite, car si la deuxième saison commence pile là où s’achevait la première, le fait de changer complètement de point de vue sur les différents personnages implique un recours quasi-systématique aux flash-backs, qui paradoxalement, permettront de faire « avancer » l’intrigue et les différentes thématiques abordées au cours de la saison inaugurale. Passé, présent et avenir semblent inextricablement liés dans Westworld : on recule pour avancer, et inversement. On en apprendra donc plus sur le caractère, le passif et les motivations du Dr. Arnold, de James Delos, du cow-boy impitoyable incarné par un Ed Harris décidément époustouflant et de Dolores. Chaque personnage est resitué par rapport aux autres, au cœur d’une réflexion sur la capacité de l’être humain à créer mais aussi à détruire.
Parallèlement, la réflexion sur l’intelligence artificielle et sur la création d’êtres humains de synthèse est plus que approfondie et sérieuse que jamais, rejoignant les recherches les plus pointues et les plus passionnantes faites sur le sujet de l’intelligence artificielle et du transhumanisme ces dix dernières années, notamment par des personnalités telles que Ray Kurzweil, Laurent Alexandre ou Stéphane Mallard. La narration, plus éclatée que jamais, permet à la série de Lisa Joy et Jonathan Nolan d’oser aborder une série de questionnements philosophiques allant bien au-delà de la simple opposition humains / robots (cette question de toute façon reste toujours en suspens, puisque dans le fond, certains des personnages que le spectateur suppose humains sont peut-être en réalité des androïdes), et, on en est convaincus, de nous livrer au final une des séries les plus fascinantes, les plus complexes et les plus intéressantes jamais créées.
Le coffret 4K UHD Blu-ray + Blu-ray
[4/5]
On murmure que le co-créateur de Westworld, Jonathan Nolan, est un des grands partisans du format UHD (une passion qu’il semble d’ailleurs partager avec son frère Christopher), et le moins que l’on puisse dire, c’est que la présentation en 4K de cette deuxième saison du show le démontre bel et bien, proposant un résultat à l’image absolument remarquable et superbe. Westworld – Saison 2 : La porte a donc débarqué en France juste avant les fêtes de Noël dans un beau coffret réunissant trois UHD 4K (en Dolby Vision et HDR10) et trois Blu-ray.
Et côté image en UHD, c’est vraiment le top du top, le rendu visuel du show affichant une supériorité nette sur le Blu-ray, avec lequel le coffret nous permet de comparer : les couleurs sont extraordinaires, avec une gamme de tonalités vraiment saisissante, la définition est bien sûr au top et le niveau de détail vraiment époustouflant. C’est un véritable plaisir de nous replonger dans les mondes du parc que nous connaissions déjà, et un véritable ravissement pour les yeux de découvrir le nouveau monde qui nous y est présenté, le Shogun World, avec ses samouraïs au code d’honneur très strict. Les paysages et autres panoramas vous émerveilleront littéralement, qu’il s’agisse de forêts, de prairies ou de montagnes lointaines. Ces trois galettes UHD nous proposent donc un rendu visuel incomparable : du jamais vu. Côté son, la VO est proposée dans un mixage Dolby Atmos (que les amplis non équipés décoderont en Dolby TrueHD 7.1) tandis que la VF ne s’offre quant à elle qu’un classique Dolby Digital 5.1. En termes de spectacle sonore multi-canal, la VO affiche donc une supériorité écrasante, proposant une spatialisation complètement folle et des basses omniprésentes, en particulier durant les scènes d’action.
Du côté des suppléments, on trouvera un paquet non négligeable de bonus, ainsi que de nombreuses interventions de Jonathan Nolan, Lisa Joy et toute l’équipe, artistique et technique. Presque chaque featurette contient en revanche de gros spoilers sur la saison 2, et aucun d’entre eux ne devrait être vu avant de l’avoir visionnée en entier. « La vérité sur Delos : La mythologie de la société et sa mission risquée » (13 minutes) reviendra sur la personnalité de James Delos, et sur les mystérieux objectifs de sa compagnie. « Ces plaisirs violents ont des fins violentes : La philosophie de la série » (11 minutes) reviendra sur la violence de cette saison 2, plus accentuée que la première. On continuera avec une série de « tables rondes » réunissant plusieurs acteurs du show, discutant sur plusieurs thématiques abordées par la saison 2 : dans « Réflexions sur la saison 2 » (15 minutes), nous serons en compagnie des acteurs Jeffrey Wright, Evan Rachel Wood, James Marsden, Leonardo Nam et Ptolemy Slocum. « Amour et Shogun » (15 minutes) est donc une deuxième table ronde sur une thématique différente, avec Leonardo Nam, Ptolemy Slocum, Thandie Newton, Rodrigo Santoro et Simon Quarterman. Enfin, dans « Voyages et technologies » (15 minutes), on écoutera s’exprimer Leonardo Nam, Ptolemy Slocum, Luke Hemsworth, Ben Barnes et Angela Sarafyan. Gros spoilers de fin de saison dans celui-ci, merci Luke Hemsworth. Enfin, dans la section intitulée « La création du monde de Westworld », on retrouvera une featurette consacrée à chaque épisode de la saison et faisant office de making of, d’une durée comprise entre trois et six minutes. Véritablement très complets et le plus souvent absolument passionnants, ces suppléments vous permettront de prolonger pendant presque deux heures le plaisir pris devant la deuxième saison de la série !