Test Blu-ray : Mermaid – Le lac des âmes perdues

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Mermaid – Le lac des âmes perdues

 
Russie : 2018
Titre original : Rusalka – Ozero myortvykh
Réalisation : Svyatoslav Podgaevskiy
Scénario : Natalya Dubovaya, Ivan Kapitonov, Svyatoslav Podgaevskiy
Acteurs : Viktoriya Agalakova, Efim Petrunin, Sesil Plezhe
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h24
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 6 février 2019

 

Alors qu’il profite d’une baignade nocturne dans un lac, Roman rencontre une jeune fille qui le séduit de façon inexplicable. Depuis, le jeune homme est plongé dans des évènements surnaturels qui le confrontent à une légende familiale et à une sirène maléfique… Sa fiancée Marina va tout faire pour le libérer de sa malédiction. Son amour sera-t-il assez fort pour le sauver ?

 


 

Le film

[3,5/5]

Depuis quelques années, on peut régulièrement voir débarquer en France en vidéo de grands films de divertissement, voir même quelques simili-blockbusters, en provenance de Russie. Cependant, on mentirait si on affirmait que l’on frétillait d’impatience à l’idée de découvrir Mermaid – Le lac des âmes perdues, dernier représentant en date de cette nouvelle vague de cinéma populaire russe. En effet, nos expériences récentes du « blockbuster » en provenance de Russie se sont soldées par une impression mi-figue mi-raisin : pour un Night watch réussi en 2004, des films tels que Battlestar rebellion (2008), Black lightning (2009), Nightwatchmen (2016) ou Guardians (2016) se sont succédé depuis sur les linéaires de nos revendeurs Blu-ray / DVD sans parvenir à nous convaincre : si ces films faisaient certes preuve d’une certaine ambition, il n’empêche qu’ils loupaient leur cible dans les grandes largeurs – même avec les meilleures intentions du monde, la plupart d’entre eux étaient complètement ratés. Les éditeurs vidéo sont d’ailleurs tout à fait conscients du phénomène, puisqu’ils s’évertuent généralement à cacher le plus possible les origines russes de leurs poulains dans leur communication…

Coïncidence amusante : Mermaid – Le lac des âmes perdues sort chez Wild Side le 6 février, c’est-à-dire pile à la même date que La petite sirène chez Koba Films. Les amateurs de sirènes vont donc devoir casser deux fois leur tirelire ce mois-ci, à moins que… A moins qu’on leur révèle ici que malgré son titre, le film russe édité par Wild Side ne parle en réalité pas du tout d’une sirène, mais plutôt d’un fantôme, d’un « esprit du lac » tout ce qu’il y a de plus classique, que les protagonistes du film vont devoir « libérer » afin de briser la malédiction. Sauf qu’une fois n’est pas coutume, derrière ses atours pour le moins classiques, Mermaid – Le lac des âmes perdues cache en réalité un excellent petit film fantastique, torché avec habileté certaine, un savoir-faire assez étonnant et un évident respect du genre et de ses codes. Bien sûr, l’influence des grands films du genre (et en particulier de The ring) plane largement au-dessus de l’intrigue du film, mais cette première expérience russe dans le domaine du fantastique grand public se solde finalement par une réussite, à vrai dire assez inattendue.

En particulier, les amateurs de photo brumeuse et de compositions de plans à tomber par terre risquent bel et bien de redresser la tête avec intérêt, et ce dès les premiers plans du film : la direction photo de Mermaid – Le lac des âmes perdues, signée Anton Zenkovich, est tout simplement somptueuse, qu’il s’agisse des scènes en extérieur – le lac et ses alentours – ou même en intérieur – la maison abandonnée, et même l’appartement des deux personnages principaux, recouvert de bâches de plastique transparentes, qui évoque de fait un peu l’appartement du remake de Toolbox murders (Tobe Hooper, 2004). Ces visuels superbes fonctionneront à coup sûr à plein régime sur l’imaginaire du spectateur, et rehausseront automatiquement son intérêt : on suivra dès lors le déroulement très balisé de cette intrigue certes sans la moindre surprise à l’horizon, mais aussi et surtout sans le moindre ennui. Ce qui, vous l’admettrez, est déjà beaucoup !

De fait, on pourra noter sur notre petite liste mentale les noms des responsables de cette petite entreprise réussie : outre donc Anton Zenkovich à la photo, on suivra avec attention l’évolution de la carrière de cinéaste de Svyatoslav Podgayevskiy (non, je ne me suis pas effondré sur mon clavier terrassé par une attaque cardiaque, c’est vraiment son nom !), ainsi que celles des actrices Victoria Agalakova (parfois appelée Viktoriya Glukhikh) et Sesil Plezhe, toutes deux assez convaincantes. Do svidaniya i spasibo !

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est donc chez Wild Side Vidéo que débarque en Blu-ray Mermaid – Le lac des âmes perdues, fier représentant d’un nouveau cinéma de genre made in Russia. Côté technique, l’image du Blu-ray est d’une précision étonnante, et fait honneur à la belle photo du film, pourtant le plus souvent plongée dans l’obscurité. Les couleurs sont éclatantes sur les scènes diurnes, surtout concentrées sur la première bobine, les contrastes laissent s’affirmer des noirs profonds et denses, et on ne dénote pas de souci de compression, même si les arrière-plans laissent occasionnellement apparaître de légers fourmillements. On notera que la galette Haute Définition du film n’est malheureusement proposée qu’en 1080i, mais pour être tout à fait honnête, on le savait avant même de glisser le Blu-ray dans notre lecteur : il s’agit malheureusement d’une constante sur les films en provenance de Russie, comme si les Ruskofs n’étaient pas foutus de livrer à l’international un master cadencé en 24 images/seconde. Ceci-dit, l’éditeur compose parfaitement avec le matériau dont il dispose et nous offre un travail d’encodage remarquable, dont l’impact est encore renforcé par la présence de deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1, immersifs, bien spatialisés et très efficaces sur les jump-scares et durant les séquences les plus terrifiantes.

Dans la section suppléments, on trouvera uniquement la traditionnelle bande-annonce du film, ainsi que le lien Internet de l’éditeur, qui pourrait bien être utile si vous visionnez le disque sur votre PC et que vous désirez le féliciter pour cette mise en avant du nouveau cinéma russe.

 

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