Test Blu-ray : Une prière avant l’aube

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Une prière avant l’aube

France, Royaume-Uni, Chine, Cambodge, États-Unis : 2017
Titre original : A prayer before dawn
Réalisation : Jean-Stéphane Sauvaire
Scénario : Jonathan Hirschbein, Nick Saltrese
Acteurs : Joe Cole, Pornchanok Mabklang, Vithaya Pansringarm
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h57
Genre : Drame, Action
Date de sortie cinéma : 8 août 1984
Date de sortie DVD/BR : 7 novembre 2018

L’histoire vraie de Billy Moore, jeune boxeur anglais incarcéré dans une prison en Thaïlande pour détention de drogue. Dans cet enfer, il est rapidement confronté à la violence des gangs et n’a plus que deux choix : mourir ou survivre. Lorsque l’administration pénitentiaire l’autorise à participer à des tournois de Muay-Thai, Billy donne tout ce qui lui reste…

Le film

[3/5]

Remarqué en 2008 avec Johnny Mad dog, Jean-Stéphane Sauvaire revient une nouvelle fois au cinéma avec Une prière avant l’aube, adapté de l’histoire vraie de Billy Moore, incarcéré pendant trois ans en Thaïlande, qui s’avère être un curieux mélange de documentaire et de… cinéma de genre. A l’image de Diana Vreeland et Frédéric Beigbeder, entre le « factuel » et la « fiction », le cinéaste semble avoir choisi la « faction ». En résulte un film difficile à appréhender, mélange de Midnight express et de la saga Un seul deviendra invincible, avec un peu de journalisme d’investigation dedans, sauf qu’en l’occurrence, passé le choc des scènes bien complaisantes d’agressions, de défonce et de sodomies (sous la contrainte ou pas, les « ladyboys » typiquement thaïlandais étant naturellement de la partie), le fait est que l’on n’apprend pas grand chose de nouveau.

Ainsi, à force de slalomer, de bifurquer brutalement entre les genres, il est de fortes chances pour qu’Une prière avant l’aube peine longtemps à trouver son public. Rapportant des faits trop connus pour convaincre les amateurs de documentaires, trop balisé pour emporter avec lui les fans de cinéma « carcéral », trop peu soigné dans la mise en forme de ses combats pour captiver les amateurs de films d’action… Une prière avant l’aube est un film qui se cherche. Wild Side Vidéo, qui en hérite après une exploitation en salles n’ayant su attirer qu’un peu moins de 15.000 français sur un circuit réduit de 44 salles, se retrouve donc avec la patate chaude, car si le film de Jean-Stéphane Sauvaire est difficile à appréhender, il en est fort logiquement tout aussi difficile à vendre. Un vrai casse-tête que les équipes Marketing de Wild Side ont résolu en décidant de tabler sur le côté « action » du film, et ont décidé de réimaginer l’affiche du film afin de la faire coller à celles de Kickboxer ou du plus récent Boxers (Kongkiat Komesiri, 2007), qui, surprise, était un film thaïlandais qui traitait de Muay Thaï.

Presque entièrement porté par la personnalité de Joe Cole, le film met également en scène de nombreux thaïlandais, fortement tatoués pour la plupart, et qui sont tous d’anciens prisonniers. On notera également que le véritable Billy Moore fait une apparition à la fin du film, dans le rôle de son propre père. L’intensité et l’énergie qu’ils mettent dans leur jeu permet d’ailleurs au film de Jean-Stéphane Sauvaire de dépasser son sujet et ses longueurs, et de trouver une espèce d’équilibre dans la fébrilité.

Le Blu-ray

[4,5/5]

On l’a déjà dit un peu plus haut, c’est Wild Side qui nous offre aujourd’hui la possibilité de découvrir Une prière avant l’aube sur support Blu-ray. L’éditeur a plutôt soigné sa copie d’ailleurs, puisque la galette nous propose une définition et un piqué très précis, ainsi que des couleurs chaudes et naturelles. Les contrastes en revanche manquent peut-être un poil de pèche, et la gestion des noirs est par moments problématique (pixellisation occasionnelle). Néanmoins, l’ensemble demeure tout à fait fréquentable, et même globalement très recommandable. Côté son, Wild Side nous propose comme à son habitude à la fois la VF et la VO en DTS-HD Master Audio 5.1, et la bande-son ne sera pas de tout repos pour vos enceintes : dynamique, tonitruante, riches en graves, avec une scène arrière omniprésente, surtout dans les impressionnantes scènes de combat. Pas subtil pour deux sous, mais vraiment efficace.

Dans la section suppléments, on trouvera une très intéressante rencontre avec Jean-Stéphane Sauvaire et Gaspar Noé (36 minutes, HD), menée par l’excellent Sandy Gillet. Les deux cinéastes se connaissent visiblement, et les anecdotes de vieux routard de Sauvaire sont intéressantes. A l’issue de l’entretien cela dit, on ne pourra pas s’empêcher de se dire que Gaspar Noé a toujours la même élocution étrange qui le rend parfois un peu dur à comprendre, et surtout, les propos de Jean-Stéphane Sauvaire nous donnent la confirmation que contrairement à Noé, qui a toujours abordé le genre avec amour, le réalisateur d’Une prière avant l’aube ne porte pas spécialement le cinéma de genre dans son cœur. En effet, il se trahit par un lapsus révélateur, et appelle le héros du Transporteur Jason « State-Man »… Jason quoi ? Ah oui, Jason State-Man bien sûr, celui qui jouait dans Expendables aux côtés de Sylvester Stacchione et Arnold Schwartzenberger… On sent le fan !

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