Ocean’s 8
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisation : Gary Ross
Scénario : Gary Ross, Olivia Milch
Acteurs : Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway
Éditeur : Warner bros.
Durée : 1h50
Genre : Policier, Comédie
Date de sortie cinéma : 13 juin 2018
Date de sortie DVD/BR : 17 octobre 2018
La soeur de Danny Ocean, Debbie, rassemble les talents d’une équipe de pros de l’arnaque pour voler un collier estimé à 150 millions de dollars pendant le très prisé gala du Met de New York et ainsi réaliser le plus gros coup jamais orchestré par les Oceans’…
Le film
[4/5]
Si à priori la « féminisation » d’un genre ou d’une franchise cinématographique n’a rien de très nouveau, le succès depuis quelques années au box-office US de films « de filles » portés par une nouvelle génération de comédiennes et mettant en scène non pas une seule star féminine mais à chaque fois une véritable « bande » d’actrices a forcément donné des idées aux producteurs. En attendant de passer à une autre mode, place donc aux films choraux sous œstrogènes. Après S.O.S fantômes en 2016, c’est donc à la franchise Ocean’s initiée par le remake de Steven Soderbergh en 2001 de s’offrir une déclinaison féminine avec Ocean’s 8.
Co-écrit Gary Ross et Olivia Milch, le film s’avère par ailleurs assez respectueux du matériau de départ, nous livrant un film de « casse » dans la grande tradition du genre : on suivra donc la préparation millimétrée de l’opération durant les trois quarts du métrage, pour ensuite assister au déroulement du casse à proprement parler (un plan qui, forcément, ne se déroule pas tout à fait sans accroc), puis, dans un dernier temps, on soulèvera les quelques inévitables zones d’ombre du récit. L’originalité de l’ensemble réside donc plutôt dans l’esquisse des portraits des personnages hauts en couleur occupant ce groupe de femmes : la caractérisation de ces huit femmes aux motivations et aux backgrounds fort différents est en effet le point fort d’Ocean’s 8, qui parvient à donner au public un savant mélange de nouveautés et de familier. La « formule » des films de Soderbergh et parfaitement respectée, et du côté de la réalisation, Gary Ross renoue avec l’élégance froide et le côté indéniablement « bling bling » des trois films précédents.
Nanti d’un budget légèrement inférieur à ses trois prédécesseurs, Ocean’s 8 s’est d’ailleurs révélé d’une très belle rentabilité au box-office mondial, même si avec 901.000 entrées, il reste loin derrière les autres en termes d’entrées en France. Néanmoins, on aurait tort de bouder la somme de talents et le grain de folie que nous propose le film, porté par une série d’actrice s’amusant volontiers à en faire des tonnes et contrastant, de fait, nettement avec la prestation tout en retenue de Sandra Bullock. Bien sûr, sa discrétion ainsi que son manque d’expression franche au cœur du film est peut-être également dû à une overdose de botox : mais qu’a-t-elle donc fait à son visage ? Elle est littéralement méconnaissable sur l’affiche du film, et même durant le visionnage d’Ocean’s 8, il faudra certainement un temps au spectateur pour s’habituer à ce nouveau visage aussi étrange que franchement inquiétant.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est bien sûr sous les couleurs de Warner Bros. que débarque aujourd’hui le Blu-ray de Ocean’s 8, et fidèles à ses récentes et excellentes habitudes éditoriale, l’éditeur livre ici une galette techniquement impeccable spécialement conçue pour le marché français / Bénélux. On passera rapidement sur le master du film qui, tourné en numérique, affiche une superbe précision, un piqué d’une précision absolue et une profondeur de champ absolument redoutable. Les couleurs sont littéralement sublimes (un véritable festival lors des séquences du gala du Met !), les noirs solides et profonds, c’est un sans-faute absolu, superbe, renversant. Mais c’est surtout côté son que la branche française de Warner fait très fort puisque le film bénéficie d’une piste Dolby Atmos à la fois en version originale ET en version française (les amplis non compatibles décoderont ces deux pistes tonitruantes en Dolby TrueHD 7.1). Les deux mixages s’avèrent donc d’un dynamisme échevelé, imposant une ambiance multicanal immersive au possible ; même si le film n’incite pas forcément à la démonstration technique, le rendu est à la fois sobre et efficace, tous les canaux sont habilement sollicités et le caisson de basses soutient l’action à intervalles très réguliers. En deux mots comme en cent, s’il ne s’agit certes pas là du film de l’année, Warner sait parfaitement soigner ses franchises, et livre avec ce Blu-ray de Ocean’s 8 une galette littéralement extraordinaire.
Du côté de la section suppléments, l’éditeur nous propose tout d’abord de découvrir deux très courtes et très anecdotiques scènes coupées, pour une durée d’un peu moins de deux minutes. On continuera ensuite avec trois featurettes au ton très « promotionnel », qui composeront mises bout à bout un making of d’environ 40 minutes. On y retrouvera les habituels jets de fleurs en mode « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». La seule voix dissonante durant les entretiens avec l’équipe sera celle de Sarah Paulson, qui fait preuve d’une bonne dose d’humour et d’ironie en s’amusant à tirer à boulets rouges sur ses collègues féminines. Les sujets principaux abordés par les trois featurettes sont le casting de femmes, les costumes ainsi que la reconstitution du gala du Met, à l’occasion duquel quelques célébrités sont venues faire un petit coucou amical à la caméra.