Critique : Ma reum

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Ma reum

France : 2017
Titre original : –
Réalisation : Frédéric Quiring
Scénario : Frédéric Quiring
Interprètes : Audrey Lamy, Charlie Langendries, Max Boublil
Distribution : UGC Distribution
Durée : 1h25
Genre : Comédie
Date de sortie : 18 juillet 2018

3.5/5

Après la réalisation, l’an dernier, d’un premier long métrage, Salles gosses, dans lequel des retraités en faisaient voir de toutes les couleurs au moniteur de colo chargé de s’occuper d’eux, le comédien Frédéric Quiring consacre sa 2ème réalisation au problème du harcèlement à l’école. Son choix : traiter ce sujet très sérieux sous forme de comédie, pas toujours très fine mais toujours drôle et efficace. En tête d’affiche, dans le rôle d’une mère de famille vengeresse, une tornade blonde : Audrey Lamy.

Synopsis : Tout va pour le mieux dans la vie sans histoires de Fanny… jusqu’au jour où elle découvre que son fils chéri, Arthur, 9 ans, est le bouc émissaire de trois garçons de son école. Fanny ne laissera pas seul son fils face à ses petits bourreaux : elle va rendre à ces sales gosses la monnaie de leur pièce. Coups fourrés et pièges de cours de récré, désormais ce sera  » œil pour œil et dent pour dent ».

Un amour maternel exacerbé

Petit garçon de 9 ans, Arthur est du genre timide, du genre à se laisser faire, du genre à se laisser voler par les 3 « durs à cuire » de l’école les gouters que Fanny, sa maman chérie, a préparé pour lui. Lorsque cette dernière prend conscience du problème, elle commence par réagir en bonne mère de famille, en recherchant l’appui du corps enseignant, en cherchant à résoudre le problème à l’amiable. Ces tentatives s’étant révélées infructueuses, l’amour qu’elle porte à son fils et sa soif de justice vont se combiner à sa nature impulsive et inventive pour donner naissance à une véritable guerre contre les 3 harceleurs. Une guerre où tous les coups sont permis, d’un côté, comme de l’autre.

Comment vont-ils interpréter ces scènes ?

Comment combattre le harcèlement à l’école, un mal qui empoisonne la vie de milliers de gamins et dont on parle malheureusement trop peu ? Eh bien, tout d’abord, en en … parlant ! On ne peut donc que remercier Frédéric Quiring d’en avoir fait le sujet de son 2ème long métrage. Un sujet qu’il a choisi de traiter sur le ton de la comédie, ce qui, bien entendu, ne va pas sans risque. Le fait que cette comédie aille parfois flirter avec le « pipi, caca, prout » ? Pas grave car ça ne fait que flirter et on doit admettre que ça passe plutôt bien. Non, le véritable risque c’est d’amener les spectateurs à rire de situations dans lesquelles une certaine violence, parfois physique, parfois psychologique, est susceptible de mettre mal à l’aise un certain nombre de spectateurs, principalement parmi les adultes. Et les jeunes adolescents, dont on peut a priori penser qu’ils sont les destinataires privilégiés de ce film, comment vont-ils interpréter ces scènes ? Question importante ! A priori, on peut penser qu’ils ressortiront du film en ayant compris la stupidité et la nocivité du harcèlement, ce qui, bien sûr, serait positif. Par contre, malgré le renversement de situation apporté par la fin du film, ne risquent-ils pas de porter au pinacle le comportement de cette mère de famille, de cette adulte qui, petit à petit, se met à adopter un comportement de fillette de 10 ans pour défendre son fils de 9 ans ?

En parallèle avec le sujet principal du film, Frédéric Quiring ne se prive pas de fustiger cette tendance très actuelle qui voudrait que tout se monnaie, que tout a un prix. Il le fait au travers du personnage d’une fillette de l’âge d’Arthur, utilisée comme « espionne » par Fanny et qui cherche systématiquement à monnayer ses interventions en utilisant un véritable langage de trader.

 

Un rôle fait pour elle

Pas de doute : Audrey Lamy, comédienne à qui on peut souvent reprocher d’en faire des tonnes, a trouvé dans ce film un rôle qui lui convient à merveille. Oui, elle en fait des tonnes, mais elle le fait là avec beaucoup de spontanéité et de justesse et c’est exactement ce que le scénario, le réalisateur et le public attendaient d’elle ! Aux côtés de cette tornade blonde, les autres comédien.ne.s adultes, Florent Peyre, Max Boublil, Michèle Moretti ou Joey Starr, ont un peu de mal à « exister ». Quant aux enfants, que ce soit Charlie Langendries dans le rôle d’Arthur, ou Igor Van Dessel, Martin Gillis et Louis Durant qui sont les interprètes des 3 harceleurs, le film leur donne toute latitude pour exprimer leur talent naissant et ils ne s’en privent pas.

On notera pour la bonne bouche que le réalisateur s’amuse de temps en temps à « citer » des œuvres du patrimoine cinématographique, comme Le bon, la brute et le truand ou Zéro de conduite.

Conclusion

Ma reum fait partie de ces comédies au rythme échevelé qui ne se dément jamais, à la vision desquelles on rit beaucoup, et auxquelles, finalement, on pardonne un certain nombre de facilités et de gags manquant manifestement de finesse. On ose espérer que les adolescents qui se dirigeront vers ce film sauront le prendre par le bon bout. Quant à Audrey Lamy, elle trouve là LE rôle qui correspond exactement à sa nature de comédienne.

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